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Au-delà des élections Culture démocratique : un quitte ou double pour une sortie de crise congolaise

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Crée le 21-01-2012- 00h50 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le  samedi 21-01-2012    11H35   AFRIQUE REDACTION PAR : LE POTENTIEL

 

La culture démocratique, qui nécessite un changement des mentalités à tous les niveaux, se présente aux Congolais comme un quitte au double. On avance ou on recule ; on éduque ou on périt. Après les élections couplées de novembre 2011, l’heure est plus au bilan, au décollage multidimensionnel qu’à un émerveillement béat, à un triomphalisme arrogant.

Après les élections, il faut quitter le statu quo pour projeter un augure potentiel de la période postélectorale en République démocratique du Congo. Plus que de rêver la période postélectorale comme un séjour dans l’eldorado, il faut plutôt se dire que le simple fait d’avoir organisé les élections n’est pas «la» garantie d’un changement de niveau de vie. Il faut traverser ensemble pour vivre ensemble. Et, ceci appelle une «culture démocratique», qui nécessite un changement de mentalité à tous les niveaux. Elle se présente à nous comme un quitte ou double.

Or, ce qui garantira, en RDC, le bon fonctionnement et la gestion de la res publica dans cette troisième République, c’est une culture démocratique justiciable à la fois de l’héritage culturel et politique authentiquement congolais et de celui des autres peuples qui nous ont précédés sur ce chemin. Bref, nous voulons nous donner les chances d’une nouvelle surrection morale, ainsi que l’exprimait si éloquemment Joseph Ki-Zerbo un jour de juin 1996 lorsque, au cours d’un colloque à Laval, il se mit à rêver à haute voix de la traversée du siècle : «Nous voulons, à la charnière des siècles (…), vivre un événement à la hauteur de l’histoire ; un événement chargé de raison et de conscience, émergeant vigoureusement du marais des faits divers, comme repère, une bannière et un signal… Une rupture et une refondation, un sursaut, une surrection morale par refus du statu quo, et par anticipation d’un monde désiré, annoncé, convoqué et déjà mis en chantier… Il s’agit de s’entendre pour sortir totalement de la caverne préhistorique et pour commencer à grimper vers toutes les cimes de notre condition humaine».

L’HEURE DU BILAN

Les élections ayant accouché d’une crise, l’heure est plus au bilan, à l’évaluation qu’à un émerveillement béat, à un triomphalisme arrogant, comme nous l’avons dit ci-haut. S’il faut établir le bilan de la gestion de l’espace politique congolais, il est mitigé, avec une évolution en dents de scie. Aujourd’hui, nous occupons une position qui soutient une possibilité toujours là d’un perpétuel retour au même ou au pire ; nous nous sommes inscrits volontiers ou sans le savoir, sur la liste des «personae non grata». Dernier au classement des Nations unies sur l’Indice du développement humain, le pays ne pèse même plus sur l’échiquier international et reste quasiment absent ou presque de grands forums où se jouent la géopolitique mondiale.

Il faut «sauver le Congo», comme l’avait titré Le Potentiel dans son éditorial n°3876 du mardi 14 novembre 2006 : «Le pays est en danger. Il faut le tirer de la passe difficile du moment pour que, mus par des objectifs de la reconstruction et du développement, tous les Congolais, toutes tendances politiques confondues, regardent dans la même direction». En termes clairs, la RDC a besoin de l’éclosion de nouvelles mentalités pour s’affirmer et occuper par un travail productif l’espace qui lui revient. Deux caractéristiques sont indispensables dans une pareille démarche, à savoir la détermination et la conviction. A ces conditions, s’ajoutent absolument la sauvegarde de l’unité et la consolidation de la paix et de la concorde nationale.

Tout un programme d’aspiration à une amélioration de vie après les élections ? Oui. Mais, à quel prix ? Si la situation que nous décrions maintenant est celle d’une «crise multisectorielle», il faut donc pour s’en sortir, suivre par analogie, le schéma médical qui se conjugue essentiellement en trois phases : diagnostiquer, prescrire et administrer. Les trois étapes sont à respecter nécessairement si on veut une guérison effective.

 


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