Crée le 27-01-2012- 09h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le vendredi 27-01-2012 - 20H25 AFRIQUE REDACTION PAR :LE PHARE
L’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) est fort inquiété de la situation alarmante du VIH/Sida en République Démocratique du Congo. Elle l’a fait savoir lors de la
conférence de presse organisée à son siège, le mercredi 25 janvier à Kinshasa/Ngaliema. Elle a déploré principalement le manque d’investissement du gouvernement congolais ainsi que le
désengagement des bailleurs de fonds dans ledit secteur. Ceci pose de sérieux problèmes, pour la gestion des personnes vivant avec le VIH/SIDA.
Mme Anja De Wegghéleire, Coordonnatrice médicale, ainsi que Thierry Dethier conseiller en Analyse et plaidoyer en RDC ont pris la parole pour affirmer que plus d’un
million de personnes sont infectées par le VIH/SIDA. Le nombre des personnes qui ont besoin d’être mises sous traitement ARV s’élève à 350.000, dont seulement 44.000 patients sont effectivement
sous traitement ARV (Anti-Rétroviraux).
Le taux de couverture en ARV se situe autour d’environ 15.000 patients que sont actuellement en attente de recevoir des ARV. Par ailleurs, 1% de femmes enceintes
atteintes par le VIH ont accès aux traitements ARV de prévention pour la transmission du VIH de la mère à l’enfant. « La situation de la RDC me rappelle l’époque à laquelle aucun traitement ARV
n’était encore disponible », a-t-elle regretté.
Chaque jour qui passe leurs médecins sont confrontés à des graves complications qui seraient évitables avec une mise sous ARV précoce des patients. Par ailleurs,
elle confirme que le taux de couverture en ARV en RDC est l’un des plus bas du monde. Seuls la Somalie et le Soudan e trouvent à ce stade pour le continent africain. La RDC, se classe parmi les
deux derniers pays d’Afrique de l’Ouest et du centre en termes de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (PTME). Car, sans un traitement, environ un tiers d’enfants à naître
sont exposés au VIH. La RDC est classée parmi les 22 pays prioritaires pour une mise à échelle par rapport à ce qui devrait être fait auprès des bailleurs de fonds. L’on a constaté que de plus en
plus de bailleurs se retirent ou encore diminuent sensiblement leurs subventions à l’instar du Fonds Mondial, est le pourvoyeur d’ARV en RDC.
Les 75% de financements contre le VIH proviennent justement des bailleurs internationaux. Cette situation met directement en danger les vies des milliers de
personnes en RDC. MSF tire la sonnette d’alarme : « Si rien n’est fait, il est fort probable que les 15.000 personnes qui figurent sur la liste d’attente comme ayant besoin d’ARV de manière
urgente, soient mortes d’ici trois ans, et que beaucoup d’entre elles puissent mourir dans les silence et l’oubli ».
De ce fait, MSF reproche au gouvernement sa faible contribution dans ce secteur. Cette ONG exhorte le gouvernement à respecter les engagements pris c’est-à-dire la
mobilisation de ressources nécessaires. MSF estime que la situation des PW en RDC est une situation de crise humanitaire. Il faut vite agir et recommande au gouvernement d’augmenter des moyens
budgétaires dans la lutte contre le Sida dès 2012. Elle l’invite à considérer la société civile congolaise comme une actrice et une interlocutrice privilégiée. Au Fond Mondial (FM) ainsi qu’à ses
donateurs, MSF recommandent d’assurer le refinancement de l’institution en honorant leurs contributions dans les plus brefs délais et les, augmenter en 2012.
Le FM est invité, à revoir la décision de suspension du Round 11 et d’envisager pour certains pays comme la RDC, d’accéder à des moyens supplémentaires afin de
répondre aux besoins les plus urgents.
Melba Mpolo