Crée le 01-02-2012- 14h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le mercredi 01-02-2012 - 14H05 AFRIQUE REDACTION PAR : CONGONEWS
Deux versions se croisent sur Etienne Tshisekedi wa Mulumba et le cardinal Lament Monsengwo Pasinya. D’un côté celle d’Eugène Diomi Ndongala (page 3) et de l’autre,
la thèse de l’opposant en exil Alphonse Tshiyoyo Mufoncol (page 4). Le second s’interroge sur une éventuelle guerre de leadership entre les deux hommes quant au combat à livrer contre Joseph
Kabila que l’un et l’autre considère comme mal élu, sinon pas élu du tout.
Tshisekedi s’y est lancé le premier mais jusque là ses appels n’ont pas encore porté. Alassane Dramane Ouattara avait connu la même infortune avec plusieurs mots
d’ordre pas assez suivis jusqu’à ce qu’il surprenne Laurent Gbagbo avec l’avancée fulgurante des hommes de Guillaume Sorro jusqu’à Abidjan. Une méthode toujours pas envisageable pour un
Tshisekedi fervent partisan de la lutte non-armée. S’il ne pense pas renoncer, il faudra que Tshisekedi envisage de surprendre autrement. Ce qui suppose une profonde réflexion stratégique et le
ralliement d’autres forces vives.
Avis partagé par Diomi qui affirme, dans une interview à «CONGONEWS», qu’il existe une parfaite identité de vues entre l’opposition et l’Eglise catholique. Voilà
qui lève le malentendu ancré chez ceux qui pensaient que dans tout ce qu’il entreprend Monsengwo cherche à placer Léon Kengo wa Dondo sur orbite. Les tenants de cette thèse se sont laissés
convaincre sans se demander comment un tel projet allait- il être faisable, comment le président du Sénat allait se retrouver bénéficiaire d’un schéma qui sort du cadre institutionnel. Une seule
possibilité: un coup de force. Or un coup de force n’est possible dans ce contexte que si les forces de l’opposition ne saisissent pas la perche au départ même de l’action des abbés envisagée
pour le 16 février prochain. Autre malentendu, c’est celui lié à la position de l’Eglise lorsque celle-ci demande l’annulation pure et simple des élections combinées -présidentelle et
législatives- du 28 novembre 2011.
Intersection
Les défenseurs de l’idée d’un accord de partage de pouvoir sur le modèle kenyan s’en offusquent et y voient même une collusion avec des candidats à l’élection
présidentielle qui prônent la même position. Certains auraient même souhaité que l’Eglise parle carrément de la victoire de Tshisekedi. N’est-ce pas trop demander à une institution qui a pour
vocation de se tenir au milieu du village? Pour éviter le piège d’une tentation partisane à ce sujet, l’Eglise a préféré s’en tenir aux principes, rien qu’aux principes pour appeler les fidèles à
s’engager pour faire éclater la venté des urnes. Elle fonde sa revendication sur des résultats obtenus de sources indépendantes selon lesquels la victoire à l’élection présidentielle est
attribuée nettement au challenger de Kabila. Des évêques qui traînaient les pieds se sont vite ralliés quand ces résultats leur ont été brandis en plénière de la CENCO -Conférence épiscopale
nationale du Congo. «C’est en ce moment que nombreux ont compris que la démarche du cardinal n’était motivée que par la recherche de la vérité», explique-t-on dans les milieux du clergé de
Kinshasa qui a publié, dimanche 29 janvier, le programme pour une série d’actions jusqu’au 16 février. Le clergé ne parle plus de restaurer la légalité et la légitimité mais de l’«annulation des
élections et la démission du bureau de la CENI». Encore la très mal comprise «annulation» de la part de bien de ténors de l’apposition Qu’il leur suffise de comprendre qu’il s’agit d’une position
de départ à l’intersection de laquelle les partisans du dialogue ou les tenants d’une table rase se retrouveront selon la tournure que prendra la déferlante des fidèles. L’Eglise ne pouvait pas
trouvé mieux que l’annulation pour donner le là aux fidèles sans prendre parti. Le reste, c’est à la classe politique de confectionner le costume approprié on sans tenir compte de la nécessaire
stabilité pour laquelle la communauté internationale a investi des gros moyens depuis l’Accord de Lusaka jusqu’au déploiement de la mission onusienne la plus coûteuse au monde. Pour revenir aux
deux versions croisées, la réflexion de Tshiyoyo, elle, est prophétique. Cet homme a d’ailleurs a été toujours prophétique. En 1997 lorsque les troupes de l’AFDL avancent vers Kinshasa, il est
l’un des rares à mettre l’opinion en garde Laurent-Désiré Kabila. Sa méfiance, il la liait à l’attitude d’un homme qui poursuivait ses conquêtes sans envoyer des signaux démocratiques clairs
envers les forces de l’opposition interne, il fallait beaucoup de courage politique pour oser une telle position à l’époque. Tshiyoyo en récoltera une diabolisation implacable. Aujourd’hui, les
faits lui ont donné raison alors qu’il dut s’exiler pour échapper à l’intolérance kabiliste. Exilé depuis plus de dix ans, Tshiyoyo s’apprête à revenir sur la terre de ses ancêtres.
Il ne donne pas la date de son retour mais il affirme simplement que cette année ne se terminera pas. Son interface Diomi a pris de l’ascenseur ces derniers mois
grâce à son engagement indéfectible aux côtés de Tshisekedi.
Rien ne se fait à Limete sans que Diomi ne se place en première ligne. Même dans les pires moments, il est là dans la résidence de Tshisekedi pourtant soumise à un
blocus. Certains le citent même comme un des primaturables de Tshisekedi mais l’homme lui-même s’en remet au pouvoir discrétionnaire du leader charismatique. (Ci-dessous le programme du clergé
catholique).
MATH LEU KEPA