Créé le 18 -02-2011 à 00 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le vendredi 18 -02-2011 à 2 h10 | PAR : LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE
Les populations concernées réclament une indemnisation du gouvernement avant de déguerpir. Le délai d'un mois accordé par l'autorité urbaine aux occupants des maisons construites anarchiquement le long de la voie ferrée court encore et chaque jour qui passe fait monter la tension dans les familles concernées en instance de déguerpissement forcé. Dans les communes par où passe le chemin de fer, en l'occurrence Kintambo, Limete/Kingabwa et Masina, les populations intéressées se disent prêtes à quitter leurs maisons avant l'intervention des démolisseurs de l'Hôtel de ville mais à une seule condition : que le gouvernement puisse les indemniser. Elles estiment, du moins pour la plupart, être en droit d'exiger cette faveur de l'État pour avoir acquis leur portion de terre en bonne et due forme.
« C'est auprès des services compétents que nous avons acquis nos terres après lotissement. C'est navrant que le même État qui ait loti ces endroits puisse
aujourd'hui se dédire en prenant l'option de la démolition. Que deviendrons-nous ? », s'est lamenté un habitant de Masina dont la maison jouxte la voie ferrée. Lui autant que d'autres ont
consenti d'énormes frais pour bâtir leurs maisons ; ils redoutent tous l'éventualité de se retrouver sans logis dans une ville où le déficit de logement est patent.
Jusqu'à preuve du contraire, l'Hôtel de ville de Kinshasa demeure ferme dans décision. Aucune concession, ni négociation n'est à espérer par les occupants des
constructions dites anarchiques ; ils n'auront qu'à s'en prendre à eux-mêmes. « Toutes les constructions qui ne seront pas dans la distance réglementaire seront purement et simplement démolies »,
avait précisé le gouverneur André Kimbuta qui tient au rétablissement de l'autorité de l'État. Selon certaines indiscrétions recueillies auprès des services concernés, le trafic sur la voie
ferrée pourrait reprendre incessamment. « Ce n'est plus qu'une question de jours. Nous nous attelons, en synergie avec la direction commerciale, à voir comment mettre en service les nouvelles
acquisitions de sorte qu'on ne rate pas le départ », a commenté une source proche de la direction technique de la Société des transports et des ports du Congo, en sigle : S.T.P.C.
(ex-Onatra).
La réhabilitation du train urbain s'inscrit dans la logique de la modernisation de la ville, a-t-elle ajouté, avant d'indiquer que les populations concernées n'ont
qu'à obtempérer. Et de marteler : « Dura lex, sed lex ». La bourgmestre de Masina a, quant à elle, appelé ses administrés à se plier à cette injonction au risque de subir le désagrément inhérent
au déguerpissement forcé. La dotation de treize voitures pour passagers et de deux locomotives à la S.TP.C.par le gouvernement, en partenariat avec la Coopération technique belge (CTB), requiert
la réhabilitation ipso facto de la voie ferrée. C'est en définitive un réel préalable au lancement du train urbain avec, pour effet bénéfique, la résorption du déficit des moyens de transport
dont souffre la ville de Kinshasa.
Alain Diasso