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RETRANSKIN, des millions de usd engloutis dans un projet fictif

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Créé le 25 -04-2011 à 08h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |  ACTUALITE | RDC | Mis à jour le lundi 25 - 04-2011 15 h00 | AFRIQUE REDACTION  PAR : CONGONEWS

 

Une mission d'enquête de l'Assemblée provinciale de Kinshasa a plongé le nez dans les comptes de la RETRANSKIN -Régie des transports de Kinshasa. Et n'en a sorti que des cadavres. De mars à septembre 2009, les enquêteurs se sont attelés à auditer la régie de Kala Eber depuis sa création en avril 2008 jusqu'à janvier 2009. «La RETRANSKIN n'est qu'une société fantôme», a déclaré à « CONGONEWS » un des enquêteurs.

Il se fonde sur les investigations qui ont mis les doigts dans le marché passé entre la firme hollandaise Van Vliet Trucks Holland BV et le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta Yango. Et constaté que la tractation avait été conclue sans une étude de faisabilité préalable. Sur les 500 bus commandés pour le transport en commun des Kinois, la ville n'en a réceptionné que 75. D'autre bus ont été livrés mais abandonnés au port de Borna. Impossible de les acheminer à Kinshasa sans que le moteur ne démarre. Une cargaison de plusieurs voitures Mercedes Benz modèle phares ronds commandées par la même ville de Kinshasa moisit dans le même port. Et des 75 réceptionnés, les enquêteurs n'ont dénombré que 25 bus qui ont été mis en circulation. Les autres n'ont jamais fini d'être tropicalisés à Funa. Pire encore, des 25 bus affectés au transport en commun, pas un seul n'est aujourd'hui en état de prendre la route. Les 75 bus d'occasion, vieux de près d'une décennie selon les enquêteurs, sont mal adaptés aux conditions climatiques de la R-dCongo. Certains affichaient 900.000 kilomètres de route sur leur tableau de bord à l'arrivée au port de Borna. Pour cette camelote, la ville de Kinshasa a déboursé 2,5 millions d'euros, selon le protocole d'accord conclu avec les hollandais, sans aucunement permettre le fonctionnement de la Régie de Transport de Kinshasa comme stipulé dans le même protocole d'accord. Un Protocole dont il est difficile, à en juger par un document qui a atterri à «Congonews» de déchiffrer le montant et la monnaie exacte conclus entre la firme hollandaise et le gouverneur de la ville de Kinshasa. On peut lire sur le document en page 3 que les deux partenaires se sont d'abord mis d'accord sur un montant de 2.500.000 USD, avant que l'unité monétaire passe du dollar à l'Euro sans aucune explication. Selon les conclusions de l'enquête, le protocole d'accord conclu entre l'hollandaise VAN VLIET TRUCKS HOLLAND BV et l'exécutif provincial de Kinshasa n'a jamais été exécuté. D'après le calcul de la commission d'enquête, les 3.164.743 Euro, versés à la firme hollandaise, soit 4.430.640 USD au taux de l'époque, comme on peut le lire sur la lettre n° SC/6309/ BGVICOFI/DEL/2008 signée du Gouverneur de la ville, aurait permis à la ville de bénéficier de 85 bus de marque «TATA» neufs, rendus Kinshasa. L'offre de la firme indienne à l'Hôtel de Ville était économiquement plus avantageuse que celle de la firme hollandaise. Autre anomalie décelée, le protocole prévoyait une gestion bicéphale composée de deux délégués de chaque partie, l'un se chargeant de la gestion financière de l'entreprise pendant une période de trois ans.

Et pendant cette période de trois ans, les pièces de rechange et les accessoires nécessaires devaient être fournis par la firme hollandaise. Cette disposition n'a jamais été exécutée. Ce n'est pas Kala Eber, Directeur général de la RETRANSKIN qui viendra dire le contraire. Après le passage de la commission d'enquête, les conclusions révèlent que les recettes sur les 75 bus dont 25 seulement ont été mis en exploitation dans la capitale ont sensiblement baissé. De 150.911.583 FC en avril 2008, date du début des activités de la régie des transports de Kinshasa, la fameuse structure appelée à eider la population kinoise est passée à 52.088.315 des recettes en janvier 2009, soit une baisse de 65%. Une année après, seul Kala Eber sait combien il tire des recettes des bus fantômes de la RETRANSKIN. Entre temps, la ville continue à payer le personnel de sa régie des transports. Comme on peut le constater dans la conclusion des enquêteurs, la RETRANSKIN a été créée pour assurer la mobilité de la population mais elle n'a pas contribué à atténuer la question de transport des kinois. Pire elle a servi à engloutir des millions de dollars des contribuables kinois dans un projet fantôme.

                                                                                                      Eric Masimo


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