Crée le 21-02-2012- 11h50 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mardi 21-02-2012 - 14H15 AFRIQUE REDACTION PAR : OBSERVATEUR
La loi portant protection de l'enfant institue une justice spéciale pour enfants. Ce qui a conduit à l'installation de tribunaux pour enfants à travers certaines
provinces du pays. Une année après la mise en œuvre de cette justice spéciale pour enfants, ceux qui œuvrent dans ce domaine à savoir les juges pour enfants, les membres de comités de médiation,
des représentants du ministère du Genre, Famille et Enfant, des assistants sociaux et des délégués des ong des droits de l'enfant se réunissent pour évaluer le fonctionnement de ces
tribunaux.
Tous ces acteurs se réunissent depuis hier 20 février au centre catholique Caritas dans un atelier national sur l'évaluation de justice pour enfants en vue de
passer en revue tout ce qui a été fait dans la mise en application de cette justice speciale pour formuler des recommandations dans le sens d'améliorer le travail.
" Depuis l'année passée, le président du Conseil supérieur de la magistrature a désigné douze juges des enfants, ce qui a conduit à l'installation des tribunaux
pour enfants ; ces juges ont fonctionné pendant une année, aujourd'hui nous nous rencontrons pour évaluer ce que nous avons fait sur terrain. Nous allons relever durant cet atelier les points
forts et les points faibles dans le fonctionnement de cette justice, cela nous permettra de rectifier le tir et de voir ce que nous allons faire dans les années à venir ", explique la Directrice
générale du service de documentation et d'études au ministère de la Justice, Ndala Musuamba.
Elle a par ailleurs souligné que cet atelier c'est aussi l'occasion de faire le plaidoyer en direction des partenaires, car la loi portant protection de l'enfant a
prévu 167 tribunaux pour enfant qui devaient être installés dans les deux ans passés, voila qu'aujourd'hui nous sommes en 2012, nous n'avons que 7 tribunaux pour enfants, nous faisons donc un
plaidoyer pour que le conseil supérieur puisse installer d'autres tribunaux à travers le pays.
Le premier président de la Cour suprême de justice et président du conseil supérieur de la magistrature, Jérôme Kitoko Kimpele qui a ouvert cet atelier a insisté
sur le fait qu'il sera question durant les trois jours de faire une première évaluation du fonctionnement de la justice pour enfants. Il s'agira pour nous, ajoute-t-il, d'analyser objectivement
le comportement de chaque acteur. Il s'agira aussi de vérifier si tous les éléments du système que nous avons ensemble mis en place fonctionnent de manière efficace et efficiente et de tirer des
conséquences sur les améliorations que nous devons y apporter.
S'adressant aux participants, Jérôme Kitoko leur a fait savoir que la justice pour enfants en RDC n'est pas une justice punitive. " Elle est basée sur la protection
de l'enfant et sa resocialisation. Ceci a comme conséquence que le juge des enfants a un rôle de protection des enfants ".
Votre fonction, renchérit-il, est donc moins une carrière qu'une vocation. Elle exige de vous beaucoup d'abnégation, et un souci constant de l'avenir des enfants
qui vous sont présentés. Vous devez donc avoir un comportement plus responsable envers les enfants et envers leurs familles.
5 688 enfants ont accès à une justice spécialisée
Le chef des opérations à l'Unicef, Thierry Dentice a reconnu que grâce à la mise en place des tribunaux pour enfants, 5 688 enfants dont 1 178 filles ont pu avoir
accès à une justice spécialisée, équitable, efficace et efficiente en 2011.
Cependant, relève-t-il, si l'on peut apprécier à sa juste valeur les résultats obtenus en si peu de temps, force est de reconnaitre que pour rendre plus effective
la loi portant protection de l'enfant, le chemin reste encore long et difficile. " Cette expérience est encore à son étape embryonnaire et nombreuses sont encore les grandes villes du pays qui ne
disposent pas d'un tribunal pour enfants ", constate le délégué de l'Unicef.
De son coté, Mme Kenge Ngomba, directrice ajointe du cabinet du ministre de la justice, a noté que cette évaluation permettra de veiller au bon fonctionnement des
tribunaux pour enfants pour une meilleure justice de l'enfant. " Nous sommes satisfaits du fonctionnement de cette justice bien que d'autres mesures soient à prendre… ",
indique-t-elle.
Blandine Lusimana T.