Crée le 27-02-2012- 08h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN
|ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le lundi 27-02-2012 - 08H08 AFRIQUE REDACTION PAR : CONGO NOUVEAU
Si la Constitution et la loi électorale sont respectées, c'est ce soir, au plus tard minuit, que le Premier ministre Adolphe Muzito et ses ministres élus députés nationaux lors du dernier scrutin du 28 novembre 2011, devront choisir entre leurs fonctions actuelles et siéger au Palais du Peuple.
Sur cette liste figurent également des gouverneurs de provinciaux, des ministres provinciaux, des sénateurs, des Directeurs généraux des entreprises…, qui ont été
élus députés nationaux dans leurs circonscriptions électorales respectives.
Certes, l'article 78 de la loi électorale stipule que les personnes qui se trouvent dans cette situation disposent de huit jours à dater de la validation de leur
mandat pour faire leurs choix. Mais, selon certains analystes politiques, pour des raisons d'élégance et de fair-play politique, les personnalités concernées par ce cas ne devraient pas hésiter
au risque de mener la population à croire qu'elles ne savent pas pourquoi elles font la politique.
Entre choix et hésitation
Pendant que la plupart de ministres et autres personnalités élues députés nationaux hésitent à faire leur choix, d'autres expliquent qu'ils vont respecter la
volonté de leurs électeurs. Elu député à Mbandaka, le sénateur Henri-Thomas Lokondo pense qu'il faut honorer le choix du peuple et surtout respecter le mandat conféré par sa base.
«Je ne veux pas faire un mystère sur ça. J'opterai pour l'Assemblée nationale, sinon je serai en déphasage avec la population qui m'a élu. (...) Et j'irai à
l'Assemblée nationale pour y apporter ma petite expérience acquise au Sénat pour que les choses se passent le plus correctement possible», a-t- il expliqué en ce qui concerne son cas
personnel.
Pour sa part, Julien Paluku, gouverneur du Nord-Kivu élu à Lubero, tient un discours plein de zones d'ombre. «Je crois que les huit jours vont nous permettre
d'assister à des tractations politiques, parce que nous ne devons pas nous décider par nous-mêmes (...) Nous allons nous plier devant ce que le corps auquel nous appartenons va décider», a-t-il
déclaré.
Adolphe Muzito, la clé ?
De toutes ces personnalités, le cas le plus attendu par les Congolais est celui du Premier ministre en fonction. En effet, la démission du Premier ministre, élu
député dans la circonscription de Kikwit, dans la province du Bandundu, est très attendue. Car, celle-ci entraînerait ipso facto celle de tous les membres de son gouvernement.
Selon des observateurs de la scène politique congolaise, la démission libre du successeur d'Antoine Gizenga donnerait au chef de l'Etat la liberté de choisir
librement son Premier ministre. «Il ne faut pas que le PALU prenne la Majorité présidentielle en otage en donnant l'impression de vouloir négocier la sortie de son homme comme c'est fut le cas
avec Antoine Gizenga en 2008», murmure-t-on dans les milieux de la famille politique du chef de l'Etat.
La tentative Vital Kamerhe
En attendant que l'actuel Premier ministre ne se décide sur son destin politique, des rumeurs gagnent la presse et les salons politiques quant au nom du prochain
Premier ministre de Joseph Kabila. On a déjà parlé de François Muamba (ancien Secrétaire général du MLC de Jean-Pierre Bemba), de Pierre Lumbi (l'autorité morale du Mouvement Social pour le
Renouveau -MSR), d'Evariste Boshab (deuxième député le mieux élu du pays avec plus de 58.000 voix et secrétaire général du parti présidentiel), de Léon Kengo wa Dondo (l'actuel président du
Sénat).
Cependant, il semble qu'un nom ait été oublié sur cette liste. Il s'agit celui de Vital Kamerhe. Ancien bras droit de Joseph Kabila, passé par la suite dans
l'opposition, l'homme est arrivé troisième à la dernière présidentielle avec 7,75%.
Selon certaines indiscrétions, l'ancien président de l'Assemblée nationale serait très courtisé par le camp présidentiel afin de prendre la Primature au nom de
l'ouverture politique prônée par le chef de l'Etat dans son discours de prestation de serment. Interrogé à ce sujet, un député élu de l'Union pour la Nation Congolaise (UNC) -le parti de Vital
Kamerhe- s'est voulu être clair. «Le président national de notre parti n'acceptera pas la main tendue du camp présidentiel pour devenir Premier ministre», a déclaré cet élu du peuple qui a requis
l'anonymat.
A l'UNC, a indiqué notre interlocuteur, on se prépare à bloquer les députés de la Majorité présidentielle au niveau du Palais du Peuple. «Nous participerons
activement aux débats publics au sein de l'Assemblée nationale et apporterons nos contributions dans l'intérêt du peuple, nous ne jouerons pas le jeu des kabilistes, rassure-t-il. Les
tshisekedistes vont nous rejoindre et ensemble, on va fer fonde l'armure». En effet, dans les milieux de l'UNC, on explique que leur leader, Vital Kamerhe, n'est pas à aller à la rescousse d'un
camp politique qui, apparemment, ne sait pas ce qu'il doit faire du pouvoir qu'il pris dans des conditions obscures.
CONGO NOUVEAU