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Kä Mana : «Il nous faut un projet dans notre mental pour la grandeur du Congo et de l’Afrique» Lundi, 27 Février 2012 10:44 0 Commentaires Envoyer «Que faut-il faire pour que le Congo et l’Af

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Crée le 27-02-2012- 12h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le lundi 27-02-2012 - 12H55 AFRIQUE REDACTION PAR : LE POTENTIEL

 



«Que faut-il faire pour que le Congo et l’Afrique, dont nous prenons le destin en main, soient réellement lumineux ?», s’est interrogé le professeur Kâ Mana dans l’introduction de son exposé. Le sous-thème développé par l’éminent théologien philosophe est «Reconstruire l’imaginaire africain pour gagner les batailles d’aujourd’hui et du futur».

Le professeur Philippe Biyoya, en ce qui le concerne, a planché sur «Les nouveaux itinéraires africains dans un monde global». C’était au cours d’une conférence-débat organisée par le Groupe de presse Le Potentiel, le samedi 25 février 2012, en la salle VIP de la paroisse Notre-Dame de Fatima à Gombe.

La conférence-débat sur le thème principal «La place de l’Afrique dans le monde d’aujourd’hui», se voulait riche en points de vue et dans la qualité des exposés d’une part, et du débat fructueux qui s’en est suivi, d’autre part. Le pari ne pouvait qu’être gagné à l’avance d’autant plus que tous les ingrédients étaient réunis : une assistance triée sur le volet parmi les élites intellectuelles et des conférenciers préparés en conséquence.

Pour le professeur Kâ Mana, qui a abordé le thème «Reconstruire l’imaginaire africain pour gagner les batailles du futur», l’heure est venue de reconstruire l’imaginaire congolais. Définissant le concept dans le contexte de son exposé, Kâ Mana le considère comme «un esprit capable d’imposer la présence de l’Afrique dans le monde aujourd’hui». Avant de s’interroger : «Que faut-il faire pour que le Congo et l’Afrique, dont nous prenons le destin en main, soient réellement lumineux ?» Dès l’entame, le professeur Kâ Mana donne le ton d’un discours aux allures d’interpellation voire de révolution. «Nous n’avons pas de réponse unique à donner, ni une seule route à montrer, encore moins des solutions prêt-à-porter», a-t-il répondu à sa propre question. Il indique cependant que «Nous cherchons à proposer à l’Afrique des orientations pour qu’elle réfléchisse et agisse. C’est la condition de possibilité pour l’Afrique à se donner une place dans le monde d’aujourd’hui», a-t-il précisé.

Kä Mana a également expliqué que la transformation d’une société dépend largement de la force, de la puissance de l’imaginaire collectif. Bref, de la conviction de tout un peuple. Par conséquent, l’Afrique devrait développer un système d’idées fondamentales qu’elle a soi-même adopté par rapport au monde.

Et ensuite, elle doit se configurer un certain mental en vue d’acquérir une place dans le monde.

Ce qu’il faut aux Africains, c’est une analyse, un déformatage et un ré-formatage de l’imaginaire Trois facteurs président donc à l’éclosion d’un bon système d’idées fondamentales, à savoir l’analyse de l’imaginaire, le formatage et le déformatage de celui-ci. Pour le professeur Kä Mana, cette analyse est un espace de fonctionnement de l’imaginaire qui se construit et se développe par rapport au passé, au présent et à l’avenir de l’Afrique. Parlant du passé de l’Afrique, l’orateur a fait savoir qu’il n’est pas important pour l’Africain de rentrer dans un discours qui n’a aucun impact aujourd’hui. Ce qu’il appelle «Onirisme», c’est-à-dire une activité mentale pathologique faite de visions et de scènes animées, telles qu’en réalise le rêve. Un tel discours ne peut rien produire. Car, il est par essence stérile et ne peut en aucune façon permettre à l’Africain de construire un imaginaire susceptible de lui garantir une place dans le concert des nations. Par conséquent, Kä Mana constate que l’imaginaire africain reste critique.

Une autre dimension de l’apport de l’Afrique au passé, dit Kä Mana, se résume dans un fantasme par rapport à notre défaite. «Nos relations avec l’Occident, argumente-t-il, est la conséquence de notre défaite. Notre apport au passé est fantasmique et onirique».

En ce qui concerne les rapports des Africains avec le présent, l’orateur note que «cet apport est traumatique. Car, l’Afrique est dominée», a-t-il ajouté.

Enfin, l’apport de l’Afrique par rapport à son avenir, «C’est un apport ménopausique», a-t-il noté, avant de signifier qu’il s’agit de l’incapacité de l’Afrique à pouvoir donner une force à son apport dans l’avenir. Explicitant sa pensée, il considère cet apport comme «oligo- spermatiquement vide. Un apport incapable de produire, d’imaginer». D’où, l’importance pour l’Afrique d’assumer son passé et construire un imaginaire fertile, susceptible de lui projeter dans l’avenir, en vue de remporter la victoire sur les batailles du futur.

Le professeur Kä Mana explique. «L’Afrique a toujours la capacité de s’imaginer un certain niveau de grandeur où, elle ne peut descendre, parce qu’elle se considère toujours grand». Il renchérit : «Notre situation de l’imaginaire par rapport à la valeur fondamentale laisse à désirer».

Formatage de l’imaginaire

Selon l’orateur, le formatage de l’imaginaire est un système de désirs formatés à partir d’une relation avec le monde qui nous a dominés. La structure des désirs explique Kä Mana, relève de tout le monde. Ce sont des désirs qui nous envoûtent. Se référant aux programmes des cours dans nos universités, le professeur souligne que «notre système des connaissances dans l’éducation est la fascination pure et simple de l’Occident dans nos cœurs». On étudie autre chose que ce que nous sommes, a-t-il martelé.

Ainsi, nous rêvons un système d’un certain rattrapage pour construire notre imaginaire. C’est un système de l’utopie.

Par conséquent, il nous manque le code de l’imaginaire. Nous possédons le code d’un mauvais mimétisme dont la conséquence est le manque d’une vision globale du monde.

Déformatage de l’imaginaire

Il est question ici, de «casser ce qui fait défaut à notre imaginaire pour construire quelque chose d’autre». Pour y parvenir, trois logiques s’imposent : la logique de l’efficacité, la logique de l’éthique du bien et du mal, ainsi que la logique de la spiritualité.

La logique de l’efficacité

Cette logique détermine l’imaginaire. Elle le rend capable de s’organiser dans les champs politique, économique et religieux. Et c’est ce qui manque à l’Afrique. Il lui manque une vision de l’efficacité de ce qu’elle fait. «Il n’est pas possible d’avoir une place dans le monde avec toutes les religiosités qui inondent nos rues», a constaté Kä Mana. Ajoutant que sans cette logique, l’Afrique est incapable de se construire un imaginaire pour un avenir meilleur.

La logique du bien et du mal

La logique de l’éthique du bien et du mal qui implique le fait de se configurer à partir des valeurs fondamentales, dans la vision du monde. «Il faut que le génie congolais du mal devienne le génie du bien», a argumenté le conférencier.

La logique de la spiritualité

Cette dernière logique exige un projet de l’être dans son ensemble. L’orateur souligne que le sens de spiritualité africaine en général et congolais en particulier, est complètement délirant. «L’Afrique, pense-t-il, est incapable de produire. Elle croit que tout doit lui tomber du ciel». Conclusion, sans l’application de ces trois logiques, il nous est pratiquement impossible de prétendre à une véritable politique de puissance.

Pour ce, nous devons mener une bataille à tous les niveaux de la formation de l’imaginaire. Et, l’Africain doit impérativement produire un projet pour le monde. Captivant ! Révolte et interpellation de toute l’assistance.

Que veut l’Afrique pour qu’elle existe ?

C’est par cette question, une fois encore interpellant que le professeur Philippe Biyoya, le deuxième orateur, introduit son exposé. Il a développé le sous-thème : «Les nouveaux itinéraires géopolitiques africains dans le monde global». Ce discours vient enrichir et compléter l’exposé de son prédécesseur.

Pour le prof Philippe Biyoya, l’avenir de l’Afrique dépend de sa capacité de se le construire. «Si nous voulons agir comme nation, une révolution du défi extérieur est impérative», pense-t-il. Il explique : «le formatage est un travail d’un système, d’un Etat. Mais la politique au Congo et en Afrique est devenue un lieu de séparation. Et les élections sont organisées pour nous affaiblir», a déploré le professeur Biyoya.

Il a également indiqué que l’Afrique ne se donne pas la liberté de faire le choix. Car, on ne peut pas apprendre à vivre avec le monde sans savoir ce qu’il est. Paraphrasant une sagesse chinoise, le prof Biyoya déclare : «Le problème n’est pas d’être un chat blanc ou noir, mais d’être capable d’attraper la souris». Le problème est donc culturel. Pour le conférencier, l’Afrique reste «l’Afrique présence, absence». C’est-à-dire, elle est là mais ne fait rien. Par-dessus tout, l’Afrique est appelée à élaborer un projet du Congo et de l’Afrique, le mettre dans le mental, pour que nous n’ayons pas un Congo et une Afrique du pessimisme de conscience en lui-même. Et le professeur Biyoya rassure : «Nous avons déjà un projet pour le combat de l’éducation».

Objectif de la conférence

A la fin du débat, l’Administrateur directeur général du Groupe de presse Le Potentiel a rappelé les objectifs poursuivis en organisant cette énième conférence. «Cette rencontre est loin d’être politique. Cependant, dans toute société, il faut une collaboration entre ceux qui pensent et ceux qui décident», a dit Freddy Mulumba Kabuayi. Avant d’ajouter : «Il faut également des hommes qui travaillent quand il y a quelque chose qui ne marche pas». Par conséquent, de telles rencontres sont une ouverture pour libérer l’imaginaire congolais. Pour ce faire, «Nous travaillons sur un projet contre la balkanisation de la RDC», a calmé l’organisateur.

Par ailleurs, vu l’intérêt des exposés, la richesse ainsi que la pertinence du débat qui s’en est suivi, cette conférence a mis quatre heures sans pause. Soit, de 13h à 17 heures. Et l’assistance est restée sur sa soif au moment où le modérateur annonçait la fin de la conférence.

Stanislas Ntambwe


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