Crée le 28-02-2012- 12h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mardi 28-02-2012 - 12H05 AFRIQUE REDACTION PAR : OBSERVATEUR
Ceux qui ont vécu la belle époque ont eu l'occasion d'admirer, plus d'une fois, la dame congolaise se donnant en spectacle chaque fois qu'elle se rendait au marché.
Un panier en équilibre sur sa tête et une démarche rassurante qui traduisait son assurance d'apporter à son retour toutes les denrées que ses prévisions budgétaires mentionnaient. Et dans ces
prévisions, elle tenait compte de l'équilibre alimentaire.
Avec un pouvoir d'achat de la population très fort, la maisonnée possédait tous les atouts pour faire face au coût de la vie tout au long du mois. Les prix des
denrées alimentaires étaient à la portée de toutes les bourses. L'Etat veillait à tout. Sa présence était fort remarquée sur la structure et la vérité des prix de biens de consommation de
première nécessité. Ce qui fait que les foyers congolais étaient à l'abri de toutes sortes de maladies dues à la sous-alimentation. Le panier rapportait tout ce qu'il fallait pour une santé de
fer: poisson, viande, œufs, légumes, fruits... Un repas consistant et complet avec comme avantages, la présence d'éléments nutritifs dont le corps a besoin pour bien se développer.
Mais aujourd'hui, ce panier de jadis s'est subitement mué en sachet. Il est de plus en plus, en effet, prouvé que l'absence d'une administration saine, la
dégradation continue du tissu macro- économique, l'inflation galopante, I'impayement de salaires, et bien d'autres éléments similaires sont venus mettre fin à cette vie de pacha. Cette situation
a fait que, dans bon nombre de foyers congolais, l'espoir du lendemain n'est plus permis, cédant sa place à la panique, au doute, à la misère.
En effet grand pourvoyeur, les pouvoirs publics n'arrivent plus à satisfaire aux besoins de leurs administrés, au grand dam de tous. Sur le marché des biens et
services, l'espoir a cédé sa place à l'incertitude du lendemain, même s'il y a un semblant d'accalmie qui souvent, n'est que de courte durée. La spéculation et la surenchère se comportent bien.
Très bien même, surtout après l'application de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) dont les effets ont commencé au 1er janvier 2012.
Les prix ont pris de prendre de l'ascenseur après un calme relatif, pendant que l'inflation est devenue chronique. Le roi dollar est désormais le seul maître qui
fait et défait les analyses prévisionnelles. Certains opérateurs économiques, rusés, ont profité de la l'application de la TVA pour réaliser de grosses recettes. La conséquence directe est la
clochardisation des populations. Le repas se prend en famille désormais à tour de rôle.
Si dame chance sourit ce jour-là, l'on ne s'étonne pas de se régaler d'un petit verre d'haricots accompagné d'un poisson fumé dont on ne mâche qu'à peine la peau ou
un petit os. De leur côté, les légumes et le pondu (feuilles de manioc), n'ont plus droit à tous les ingrédients requis pour ce genre de cuisine. S'y adonner consiste à faire de gros sacrifices
pendant la semaine.
Avec la crise, le sachet et la main ont supplanté le panier. Elles sont rares, celles ou ceux qui en portent. L'équation est donc simple : se servir du sachet ou de
ses deux mains pour un marché dont les dépenses n'atteignent pas la hauteur des besoins familiaux. Peut-être que cette catégorie de la population n'a plus droit à la vie…
Le moins que l'on puisse dire est qu'on attend des jours meilleurs, en se frottant, du reste les yeux. Mais apparemment, ce n'est pas pour demain…
Willy Kilapi