Crée le 02-03-2012- 11h10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le vendredi 02-03-2012 - 19H17 AFRIQUE REDACTION PAR :LE PHARE
Avec l’invasion du site universitaire de l’Académie des Beaux-Arts par plusieurs contingents des policiers dotés des armes létales, qui ont fait usage des grenades
lacrymogènes, et procédé à la visite de plusieurs studios, à l’arrestation et au passage à tabac de quelques étudiants, l’opinion nationale continue à s’interroger sur les méthodes policières
actuelles qui ne témoignent d’aucun sens de professionnalisme. Ce sont les éternels griefs que l’on reproche à notre police qui sont de nouveau enregistrés, à savoir la rafle des téléphonés
portables, la mise à sac des homes des étudiants, l’interpellation des innocents dans la plupart des cas et leur incarcération en lieu et place des étudiants trouble-fêtes.
Pire, l’usage des grenades lacrymogènes semble relever d’un hobby pour certains policiers.
Comment alors comprendre que ces engins dégageant des fumées suffocantes ont été jetés même à l’institut des bâtiments et des travaux publics où la situation était
calme?
N’était-ce pas là, une sorte de provocation dans des milieux universitaires où il suffit d’une étincelle pour embraser la situation ! Et la revendication peut alors
prendre des proportions insoupçonnées et causer des dégâts plus déplorables.
Heureusement que les heurts d’hier, entre les étudiants et les éléments de la police dépêchés sur le lieu des événements n’ont pas faits de morts. Néanmoins, on
déplore des cas des blessures, des contusions et des pertes des effets personnels dans le camp des étudiants qui s’étaient opposés à l’entrée des jeeps des policiers dans l’enceinte de
l’A.B.A.
Qu’on recourt à la police pour le rétablissement de l’ordre public perturbé sur la voie publique, c’est bien ! Mais que des policiers envahissent un établissement
d’enseignement universitaire pour y rechercher des suspects considérés comme des « meneur», il y a lieu de se poser mille et une questions sur ce type d’interventions quand on sait que
généralement, les agents prétendus « de l’ordre » s’illustrent toujours par des bavures et autres dérapages qui ne dévoilent pas le professionnalisme que l’on attend d’eux, surtout après
plusieurs sessions de formation assurées par les partenaires extérieurs notamment la Mission Eupol RD Congo, et la police civile de la Monusco.
Pourtant, tout aurait pu commencer par un dialogue entre étudiants et officiers de police dépêchés sur le lieu. Avec un tact particulier, on l’a toujours constaté,
ce mécanisme réussit toujours. Et la quiétude est sauvegardée et le retour au calme assuré.
Par contre, si les étudiants réalisent que la police a envahi le site universitaire, avec l’objectif inavoué de réprimer pour réprimer, et non pour concourir à
ramener le calme, l’intervention policière ne peut que raviver des tensions dans les rangs de la jeunesse estudiantine. Et lors de tels accrochages, un incident malheureux peut survenir et
embraser la situation. En effet, avec des grenades lacrymogènes jetées à l’IBTP, ce sont les cours qui ont été perturbés et des étudiants obligés de sortir des auditoires pour détaler dans tous
les sens. Les risques de la contagion de la contestation estudiantine dans les autres instituts supérieurs étaient donc multipliés par dix.
La grande question est celle de savoir qui a autorisé aux policiers d’envahir l’ABA, ne sachant pas auparavant ce que pouvait entraîner une telle opération.
Avait-il conscience des conséquences d’une telle intervention, surtout en cette période ?