Crée le 02-03-2012- 11h10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le vendredi 02-03-2012 - 19H27 AFRIQUE REDACTION PAR :LE PHARE
Le processus électoral de 2011 a été marqué par l’émergence, en République Démocratique du Congo, de la culte de la « machette », cette arme blanche qui s’est tapée
une solide mais sale réputation ailleurs. Avant, pendant comme après les élections, des « Kuluna » et « Pomba » manifestement instrumentalisés par des candidats proches du pouvoir en ont fait
leur arme de prédilection dans des actions de répression des manifestations pacifiques de l’Opposition et des structures de la Société civile.
Le dernier exploit en date de ces inciviques a été la chasse aux prêtres, abbés, religieuses et fidèles catholiques le jeudi 16 février 2012, date arrêtée pour une
marche pacifique visant à la fois la commémoration du 20ème anniversaire du massacre des chrétiens sous le régime Mobutu et l’exigence de la vérité des urnes pour es scrutins présidentiel et
législatifs du 28 novembre 2011.
Chaque fois que « Kuluna » et « Pomba » faisaient une démonstration de force avec les lames de leurs machettes face aux militants de l’Opposition et aux membres de
l’Eglise catholique, ils recevaient, de la part de plusieurs décideurs politiques, des messages d’encouragement et de félicitations,, pour avoir sauvé la patrie du péril de la déstabilisation.
Les parrains de ces enfants égarés, sans foi ni loi, étaient loin de penser que la culture de la machette, savamment distillée au sein de la société congolaise, allait finir un jour par se
retourner contre eux.
Ce que l’on redoutait le plus est finalement arrivé.
Hier jeudi 1er mars 2012, les virtuoses de la machette se sont invités dans les arcanes du pouvoir judiciaire, celui-là même qui passe pour le socle sur lequel les
Congolaises et Congolais devraient construire l’Etat de droit. Dès lors que la justice, qui devrait sécuriser les bons et honnêtes citoyens et faire peur aux hors-la-loi, a fait l’objet d’une
attaque d’une témérité difficile à imaginer, que reste-t-il de la notion de « tolérance zéro » ?
Le message venu hier des « Kuluna » et « Pomba » est l’expression la plus nette de l’impunité qui gangrène la République Démocratique du Congo. Il constitue aussi
un signal fort en direction de leurs sponsors et commanditaires, qui ont toujours cru que leurs milices ne pouvaient que nuire aux petits citoyens, ceux dépouillés de toute parcelle du
pouvoir.
Témoin de l’humiliation que ces inciviques viennent d’infliger au pouvoir judiciaire, toute la Nation attend des sanctions, celles destinées à frapper aussi bien «
Kuluna » et «Pomba » que leurs protecteurs, et non d menu fretin ou des innocents.
Sans une riposte appropriée et un divorce public entre cette nouvelle race de criminels et les décideurs politiques prompts à banaliser leurs méfaits, la culture de
la « machette » risque de faire davantage des ravages dans l’espace politique et social congolais.
Kimp