Une nouvelle stratégie est déjà mise en place dans le cadre de la lutte contre le terrorisme international et la fin des seigneurs de guerre. C’est désormais une question internationale et les grands de ce monde ont décidé d’en finir avec ces marginaux. Après Oussama bin Laden, c’est maintenant le tour de Joseph Kony, leader de la LRA. La sentence est tombée : il doit être liquidé avant le 31 décembre 2012.

L’année 2012 sera une grande année politique. Les élections en France en ce mois de mai 2012, celles des Etats-Unis en novembre 2012 promettent de grands bouleversements. En effet, les Etats-Unis tiennent à jouer un rôle dirigeant en demeurant à la tête de toutes les Nations. Si Barack Obama est réélu, il mettra tout en œuvre pour consolider cette position de leadership des Etats-Unis après avoir réhabilité son image à travers le monde.

Dans l’hypothèse où la victoire reviendrait aux républicains, il y a lieu de s’attendre à une réadaptation de la politique américaine dans le monde. Le candidat républicain, Mitt Romney, n’a pas caché ses intentions de renforcer la puissance des Etats-Unis et de faire «la guerre» à tous ceux qui mettraient en doute la puissance militaire des Etats-Unis.

En Europe, les élections en France sont très attendues au regard du rôle que joue en ce moment ce pays sur le plan européen et international. Le couple «Sarkozy-Merkel» souligne la grandeur de l’Europe et son rôle prépondérant dans le monde aux côtés des Etats-Unis.

Le candidat socialiste François Hollande s’inscrit dans le même contexte mais entend apporter une touche socialiste de plus pour que la France reste d’abord la France avant d’être la France-Europe ou la France-America. Ou encore la France-Africa. Il ne cache d’ailleurs pas ses fermes intentions en annonçant la revisitation du «Traité européen».

Des bouleversements sont donc attendus dans le bloc occidental au cours de cette année 2012.

TERRORISME ET REBELLION ARMEE

Cette année politique est également une grande année de la lutte contre le terrorisme international. Il est un fait que les guerres en Afghanistan, en Irak répondent de la volonté d’en finir avec le terrorisme international. Du moins officiellement.

Sur ce point, l’Amérique de Obama a marqué un point important en éliminant le chef d’Al Qaeda, Oussama bin Laden. Dans le même ordre d’idées, les Etats-Unis sont déterminés à avoir la peau du rebelle ougandais Joseph Kony, leader de l’Armée de résistance du seigneur, LRA. Ce seigneur de guerre impénitent qui a déjà réussi à pousser dans l’errance plus de 320 000 personnes et transformer plus de 20 000 enfants en tueurs à gages. A la suite de ses exploits terroristes et macabres, il a déjà occasionné plus de 100.000 morts, détruit de nombreuses infrastructures sociales et économiques.

Les Etats-Unis ont levé l’option de s’offrir sa peau, avant le 31 décembre 2012. Les grands moyens sont mis à contribution. Après l’institutionnalisation de l’AFRICOM, ce commandement militaire américain en Afrique, un détachement militaire est déjà à pied d’oeuvre. Il est composé d’éléments d’élite militaire américains, avec mission de localiser et de neutraliser les forces négatives. Un détachement spécial de militaires américains, à l’image de ceux qui ont réussi à faire sortir bin Laden de sa tanière, comme on le fait avec un loup, avant de l’abattre.

RDC, OUGANDA, MONUSCO : JOUER LE JEU

La question fondamentale est celle de savoir si les Américains passeront outre les Etats de la région, à savoir la République démocratique du Congo et l’Ouganda, pour agir seuls. Comme ils l’ont fait au Pakistan pour bombarder la résidence de bin Laden dans le but d’empêcher que l’opération ne capote. Ce n’est pas à exclure. Car, comme on l’évoquait plus haut, l’année 2012 étant une année politique, une grande année politique surtout pour Barack Obama qui est entre sa réélection et une interruption de son mandat, neutraliser Joseph Kony ou l’abattre ferait monter sa cote électorale.

En attendant, les marines devraient collaborer avec les armées régulières en leur fournissant des informations militaires nécessaires. Et comme si la LRA s’attendait à une attaque de grande envergure, elle a repris du poil de la bête en s’attaquant aux populations congolaises. Le HCR parle déjà de plus de 30 000 personnes déplacées.

Raison de plus pour que la RDC, l’Ouganda et la MONUSCO jouent le jeu. Correctement.

Comment une poignée de rebelles peut-elle tenir tête, voire narguer une armée internationale avec 17.000 hommes, deux armées régulières composée de plus de 150 000 soldats ? C’est une chose invraisemblable qui confirme bel et bien qu’il s’agit d’une affaire de «fonds de commerce» et la MONUSCO ne pourrait refuser d’être taxée de complice tant que les seigneurs de guerre auront la peau dure en RDC ainsi que dans la région des Grands Lacs..

Oui, la MONUSCO doit jouer le jeu et correctement. Le 30 juin 2012, son mandat prendra fin. Une demande de prorogation jusqu’en 2014 est déjà élaborée, déposée auprès du Conseil de sécurité. Si le prochain mandat consisterait à accompagner la RDC dans ses efforts de développement, comment y parviendra-t-on si le retour de la paix n’est pas effectif dans la Province Orientale et dans les deux Kivu avec les FDLR et les milices ? Rien ne s’y fera. On continuera à tourner en rond pendant que le peuple congolais croupirait dans la misère.

Il convient alors d’initier un vaste mouvement de traque pour combattre le terrorisme et mettre un terme au règne des «seigneurs de guerre». C’est à partir de ce moment qu’on peut réellement croire que les jours sont comptés pour Joseph Kony.
            
 Freddy Monsa Iyaka Duku