Crée le 12-03-2012- 11h10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le lundi 12-03-2012 - 14H52 AFRIQUE REDACTION PAR :AFRICA NEWS
L’ampleur de l’anémie SS à Kikwit, dans la province du Bandundu, interpelle la population RD-congolaise. Victimes de la stigmatisation, les patients et leurs
parents ont décidé de briser le mur du silence. Réunis au sein de la «Fondation Sans soucis», sous l’impulsion de deux médecins RD-congolais et du père belge Henri de la Kenthulle, ils ont amorcé
une campagne de sensibilisation pour inciter les hommes de bonne volonté à voler à leur secours.
Présent dernièrement à Kikwit lors de la sortie officielle de la Fondation Sans soucis à l’hôtel du Kwilu, le Dr. Jean Fidèle Kaluila, initiateur du Programme
national de la lutte contre la drépanocytose -PNLD-, se réjouit de constater que la campagne de prise en charge des patients porte déjà ses fruits.
«Lors de la campagne de dépistage volontaire lancée du décembre 2011 au janvier 2012, nous avons enregistré 139 cas d‘anémie SS sur les 4.600 personnes inscrites,
soit 4,6% d’anémiques», explique le médecin Jean Fidèle Kaluila. Pour lui 29% de ces volontaires étaient AS, c’est-à-dire des personnes susceptibles de donner des enfants SS si elles se marient.
«Etant donné que le tiers de la population de Kikwit est AS, on a compris que la drépanocytose est ici un problème de santé publique», ajoute-t-il. Au total, commente le Dr. Paulin Kimenge,
médecin directeur de l’Hôpital général de Kikwit II, 300 drépanocytaires ont été identifiés dans la ville.
Prise en charge
«Leur prise en charge a commencé lors de mon arrivée ici en février sur invitation du père Henri de la Kenthulle», assure le Dr. Kimenge. «Avec le fonds collecté
auprès des certains bailleurs, flous avons amorcé la distribution mensuelle des vivres -poulets, poissons, sucre, boites- aux patients pour éviter ces crises et de mortalité des drépanocytaires»,
explique Kimenge, faisant savoir que la Fondation Sans soucis a été créée pour pérenniser cette action. La Fondation, est constituée une quinzaine de personnalités de Kikwit et de Kinshasa, elle
compte aujourd’hui d’autres membres, notamment des parents des drépanocytaires. Et présentement, «nous avons amorcé la scolarisation des patients qui sont souvent victimes de stigmatisons dans
certaines écoles et même dans leurs familles. Nous leurs offrons de fournitures scolaires et payons des frais des études d’une quarantaine d’enfants. Les parents payent un trimestre et nous
prenons en charge les deux autres trimestres», ajoute Kimenge. Un problème d’ignorance.
Sensibilisé comme bien d’autres kikwitois, Jean Mupepe, promoteur d’une école primaire de renommée, s’est engagé à faire étudier gratuitement cinq enfants
drépanocytaires dans son établissement. Quinquagénaire, médecin à Kinshasa, docteur Jimmy encourage d’autres drépanocytaires comme lui à s’adonner aux études avec assiduité. Ayant fait ses études
à Kikwit, il reconnaît avoir découvert sa maladie 17 ans, lorsqu’il était hospitalisé.
«Et depuis, je prends des précautions pour garantir ma santé», assure-t-il. L’anémie SS n’est pas une malédiction. C’est plutôt un problème d’ignorance, une maladie
héréditaire au sang peut être évitée.
Christelle MPOP