Créé le 05 -05-2011 à 12h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le jeudi 05- 05-2011 | 09 h00 | AFRIQUE REDACTION PAR : LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE
Les ONG relèvent au moins trente-cinq cas d'attaques directes contre les journalistes dénombrés de janvier à fin avril en RDC.
À l'occasion de la commémoration de la journée mondiale de la presse, le 3 mai, Journaliste en danger (JED) et Organisation des médias d'Afrique centrale (Omac) ont
évoqué la fragilité de la liberté de la presse à quelques mois de grandes échéances électorales.
Ces organisations non gouvernementales craignent l'aggravation de la situation à l'approche des scrutins. C'est ainsi qu'elles ont lancé un appel au gouvernement à
travers le ministère de l'Intérieur et celui de la Communication et Médias. Elles leur ont demandé d'envisager dès à présent des mesures concrètes de sécurisation des professionnels des médias
face à la montée de l'intolérance politique et aux interférences de plus en plus fréquentes des services de sécurité dans le travail de la presse.
Ces associations attendent surtout la mise en place rapide du Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication. Leur souhait est que cette institution soit
dirigée par des personnes intègres et compétentes pour assurer une bonne régulation de médias pendant cette période électorale. JED a aussi saisi cette occasion pour réitérer son souhait de voir
le chef de l'État concrétiser dans les faits sa volonté de protéger et de sécuriser les professionnels des médias. À cet effet, un moratoire sur les emprisonnements des journalistes pour des
motifs liés, notamment, à la diffamation mérite d'être décrété. La disposition favoriserait, selon l'ONG, un débat démocratique nécessaire à la tenue des élections réellement libres et
transparentes.
Dans le réquisitoire sur la situation dans le pays, JED a noté au moins trente-cinq cas d'attaques directes dirigées contre des journalistes ou des médias depuis le
début de l'année. Soit, une moyenne de deux à trois cas d'atteinte à l'activité des journalistes chaque semaine. Les détails font état d'au moins douze emprisonnements, huit agressions et
menaces, neuf censures et six cas de pressions diverses sur les médias. « La plupart de ces atteintes à la liberté de la presse ont été enregistrées à l'intérieur du pays », a précisé
l'ONG.
L'organisation se félicite, par ailleurs, du fait qu'au moment où le monde célèbre cette journée dédiée à la liberté de la presse, aucun journaliste congolais ne
croupit en prison à cause de l'exercice de sa fonction. Elle exhorte, néanmoins, les professionnels des médias à plus de prudence et de respect du code d'éthique et de déontologie afin de se
mettre à l'abri de toutes surprises désagréables pendant la période électorale.
Dans cette perspective, L'ONG initie une campagne de sensibilisation sur la sécurité des journalistes, notamment par la distribution, à Kinshasa et en provinces,
d'un « Guide pratique du journaliste en période électorale » conçu par Reporters sans Frontières et l'Organisation internationale de la Francophonie. Dans les milieux de cette ONG, l'on croit
savoir que le document autant que l'information y afférente aideront les journalistes à aborder et à couvrir la période électorale dans les meilleures conditions possibles de sécurité.
Lucien Dianzenza
Photo : des journaux et magazines.