Créé le 14 -05-2011 à 00h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le samedi 14- 05-2011 | 00h30 | AFRIQUE REDACTION PAR : AFRICANEWS
Fâchés contre une proposition de la Cour militaire de requalifier le chef d'assassinat pesant sur les suspects au procès Chebeya en homicide involontaire, les avocats des parties civiles ont quitté les audiences jeudi 12 mai 2011. C'est un véritable coup de théâtre au procès Floribert Chebeya, le défenseur des droits de l'homme retrouvé mort le 2 juin 2010, les mains liées dans le dos dans sa voiture, en banlieue de Kinshasa. Les avocats des parties civiles ont quitté le tribunal pour dénoncer la proposition de la Cour de requalifier le chef d'inculpation, pesant sur les huit policiers suspects, d'assassinat en homicide involontaire.
Coordonnateur du collectif de la trentaine d'avocats représentants les veuves, les enfants et les parents de Chebeya et son chauffeur Fidèle Bazana ainsi que l'ONNG la Voix des sans- voix -VSV-, Me Mukendi wa Mulumba, a expliqué les raisons de ce retrait: «Nous avons pris la décision de nous retirer pour ne pas cautionner une décision défavorable d'avance à nos clients». Concrètement, le premier président de la Cour venait de demander aux avocats des parties civiles et des prévenus ainsi qu'au ministère public, d'intégrer dans leurs interventions des observations sur la requalification d'assassinat de Chebeya en homicide involontaire et celui de Bazana en meurtre.
L'objectif de la manoeuvre est clair. Le 14 avril 2011, le ministère public avait requis la peine de mort -qui n'est plus appliquée en RD-Congo et commuée en prison
à vie- contre cinq prévenus: le colonel Daniel Mukalay, chef adjoint des services spéciaux, le lieutenant Michel Mwila, les lieutenants-colonels Christian Ngoy, Paul Milambwe et l'adjudant
Jacques Mugabo -les trois derniers sont en fuite. En requalifiant l'assassinat de Chebeya en homicide involontaire et celui de Bazana en meurtre, les suspects n'encourent plus que 20 ans de
prison, selon Me Bokata Ikundaka, l'avocat du colonel Daniel Mukalay. Chebeya, 47 ans, avait été retrouvé mort, torturé, au lendemain d'un rendez-vous -qui n'a pas eu lieu- avec le chef de la
police le général John Numbi, suspendu depuis de ses fonctions. Cité à comparaître comme renseignant, le galonné avait été auditionné par les enquêteurs mais n'avait pas été inquiété. Ce qui
avait amené l'ONG Avocats sans frontières/France, début février, à redouter que le procès ne se transforme en une parodie de justice.
Jemima DIZA
Bibiche LUKOGHO