Créé le 14 -05-2011 à 00h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le samedi 14- 05-2011 | 19h30
| AFRIQUE REDACTION PAR : LE
PALMARES
Le bureau de la Ceni se penche en ce moment sur une série de cas de tricherie qui risquent de compromettre la suite du processus électoral. Des futurs candidats aux
législatives, surtout nationales, ont entrepris de manipuler les effectifs de leurs circonscriptions électorales respectives. On les soupçonne de déplacer des populations entières par camion et
autres moyens de locomotion vers des centres d'enrôlement d'où ces populations ne sont pas originaires.
Grâce à cette manoeuvre, les manipulateurs comptent gonfler leur base électorale et en même temps leurs scores aux législatives. Faute de statistiques
démographiques fiables et d'une base de données crédibles, la Ceni ne saurait attester, lors de l'enrôlement des électeurs, de la véracité des données fournies par les déplacés.
Les informations livrées au bureau de la Ceni en rapport avec ces vastes opérations de fraude, ont poussé celui-ci à diligenter une enquête à travers les
circonscriptions suspectes. En effet, s'il s'avérait que ces opérations ont réellement lieu, c'est tout le processus électoral qui se verra menacé. La prochaine législative alignera des députés
fictifs, fabriqués par la magie de la fraude à vaste échelle.
Le principe présidant à l'enrôlement des électeurs favorise pour beaucoup ce genre de pratiques malsaines. Le principe selon lequel on peut se faire enrôler sur la
base de cinq témoignages d'anciens enrôlés, n'offre aucune garantie. Avec un budget assez conséquent, quelqu'un peut facilement soudoyer “les gens en vue de produire de faux témoignages. Sans
compter qu'une carte de service ou une carte d'élève, que peut acheter ou se faire fabriquer le premier venu, sert de document autorisant l'accès à l'enrôlement.
Le bureau de la Ceni a gagé un pari très difficile que celui consistant à démanteler le réseau des tricheurs. Ce type d'exercice exige de moyens humains et
financiers supplémentaires et adaptés â la situation. Ce n'est pas la Ceni, dans sa configuration actuelle, essentiellement structurée autour de l'organisation et de la supervision des élections,
qui peut gérer ce nouveau front avec succès. Déjà que les moyens disponibles ne couvrent pas de manière satisfaisante ses prévisions, d'où proviendraient les ressources supplémentaires pour faire
la chasse aux fraudeurs ?
Pari impossible
Que ferait par exemple la Ceni, si la bande de tricheurs décidait de transporter leurs électeurs durant la nuit profonde, à la faveur de l'obscurité totale ? Et
puis, il convient de signaler que la fraude stigmatisée ne concerne pas un seul territoire ou une seule circonscription électorale. Elle a été signalée à travers plusieurs circonscriptions à la
fois urbaine que rurale.
Il apparaît tout de suite que le bureau de la Ceni joue au perdant. La menace d'annuler le processus de révision du fichier électoral partout où la fraude sera
constatée, n'est qu'une précaire dissuasion. Cette menace risque au contraire d'entraîner la Ceni dans une spirale de contestations qu'il sera difficile de gérer. A moins que le bureau de la Ceni
décide de quitter le terrain électoral pour jouer au super détective. Ce qui serait une flagrante démission de la Commission électorale.
L'enjeu des futures législatives qui se révèlent plus contraignantes que les précédentes, pousse tous les esprits retors à recourir sans gêne à des voies
détournées. Dans tous les états-majors politiques, obligation a été faite aux cadres et aux membres désireux de participer à la gestion du pouvoir en cas de victoire, de prendre son ticket aux
législatives. En 2006, on pouvait se retrouver au gouvernement ou au sein du portefeuille public sans avoir produit ses preuves aux législatives. Il n'en sera plus question cette fois. Vives
alors les pratiques de l'ombre.
LP