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RDC : Insécurité au Nord-Kivu, la communauté internationale interpelée

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Créé le 16 -05-2011 à 00h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |  ACTUALITE | RDC | Mis à jour le lundi  16- 05-2011 |  06h30 | AFRIQUE REDACTION  PAR : SYFIAGRANDSLACS

 

image Bosco Ntaganda - Le général Bosco Ntaganda, successeur de Laurent Nkunda à la tête des rebelles congolais, le 11 janvier 2009 à Kabati

 

 

Ce qui se passe dans la province du Nord-Kivu vient balayer les déclarations faites dernièrement par les autorités compétentes, notamment le ministre de la Défense, Mwando Nsimba, relayées par la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) selon lesquelles le phénomène FDLR était maîtrisé. Comme pour contredire ces déclarations triomphalistes, les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) ne cessent de se faire parler d'eux ces derniers jours. Face à la recrudescence de cette insécurité dans l'Est de la RDC, particulièrement au Nord-Kivu, la société civile de cette province estime que les différentes opérations militaires lancées contre les forces négatives, FDLR et ADF-Nalu, notamment, ont été un échec. Dans un communiqué publié lundi 9 mai à Goma, la société civile du Nord-Kivu appelle la communauté internationale à s'impliquer pour l'anéantissement de ces mouvements armés.

La société civile du Nord-Kivu estime qu'il faut repenser les stratégies d'action contre les FDLR et d'autres groupes rebelles étrangers opérant sur le territoire congolais. Ces stratégies devraient être globales et s'orienter vers le rapatriement dans leurs pays respectifs de ces rebelles et d'autres réfugiés des Etats de la région des Grands Lacs.

"Nous avons dit que la communauté internationale prenne aujourd'hui ses responsabilités, parce que, c'est cette même communauté internationale, qui, en 1994, à travers l'opération "Turquoise", avait demandé au gouvernement zaïrois de l'époque de recevoir tout un peuple avec son gouvernement et son armée", a souligné Jason Luneno, président de la société civile du Nord-Kivu.

Pas de résultats souhaités

Les opérations menées contre les FDLR n'ont pas donné les résultats souhaités, celles menées contre les ADF-Nalu, non plus. Il faut maintenant arrêter et revoir les stratégies d'action, et mettre sur pied des mécanismes susceptibles de permettre aux FDLR, aux réfugiés congolais, aux rebelles ADF-Nalu et autres réfugiés ougandais de rentrer dans leurs pays respectifs. C'est la condition pour "que nous puissions nous mettre au travail de la reconstruction de notre pays", a conclu Jason Luneno.

La déclaration de la société civile du Nord-Kivu intervient après quelques jours de l'attaque meurtrière dont le cortège du ministre Léonard Mashako Mamba de l'Enseignement supérieur et universitaire (Esu) a été victime à Katwiguru en route pour Rutshuru pour s'y faire enrôler en provenance de Goma. Si Mashako Mamba a échappé d'un cheveu à la mort, après avoir été dépouillé de tout, son chauffeur et son garde du corps, par contre, ont été tués sur le coup.

Aujourd'hui, le ministre de l'Esu, qui, avant cette attaque, était loin de réaliser la situation d'insécurité dont vivent les populations civiles de cette partie de la République, plaide pour le renforcement de la sécurité sur tout l'ensemble du territoire de la RDC.

"Le problème de la sécurité doit interpeller tout le monde, les autorités doivent se mobiliser et renforcer les efforts déjà consentis afin de mieux protéger les populations et leur garantir la sécurité dans tous les coins du pays ", a déclaré Léonard Mashako Mamba. Il a fait cette déclaration, dimanche 8 mai, devant la presse à Goma, au lendemain de l'attaque perpétrée contre son cortège par les combattants rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). L'attaque a eu lieu le samedi à Katwiguru, à une vingtaine de kilomètres du chef-lieu du territoire de Rutshuru, au Nord de Goma.

"Ce que nous avons vécu, c'est ce que vit la population au quotidien," a déploré Mashako Mamba. En conclusion, Mashako Mamba n'a pas hésité à reconnaître qu'il y a un problème d'insécurité persistante au Nord-Kivu.

A cette occasion, le ministre Mashako est revenu sur les circonstances de cette attaque. "C'est à 16 heures que nous sommes arrivés à Katwiguru. Et c'est là où on a vu que la route était barrée, des hommes ont surgis de la brousse, ils ont commencé pratiquement à tirer sans sommation. Il y a eu deux morts, le policier et le chauffeur; 3 blessés légers, qui ont quitté l'hôpital." Les assaillants leur ont donné des instructions en swahili, a-t-il expliqué, alors qu'ils communiquaient entre eux en Kinyarwanda. "Donc, on peut sans risque de se tromper dire que c'est sont des FDLR," a-t-il conclu.

Des attaques à répétition

La situation d'insécurité persistante au Nord-Kivu est le lot quotidien de la population civile. Les attaques attribuées aux FDLR sont légion. En début de ce mois, une attaque de ces rebelles a été signalée à Kiwanja. Des hommes armés identifiés comme appartenant aux FDLR ont attaqué, mercredi 4 mai soir, la cité de Kiwanja, dans le territoire de Rusthuru, à plus de 70 kilomètres au nord de Goma, au Nord-Kivu. L'attaque a fait plusieurs blessés parmi les habitants de la cité et plusieurs maisons de commerce pillées.

Les assaillants sont venus du côté de Katemba, à l'ouest de Kiwanja, et ont pris d'assaut la cité au niveau du rond-point vers 19 heures (heure locale). Après avoir pillé, les assaillants se seraient retrouvés en face d'une équipe de patrouilleurs des FARDC. Cette rencontre inopportune a provoqué un échange des tirs entre les FARDC et les rebelles des FDLR, qui aurait duré une quarantaine de minutes, au cours desquelles un soldat de l'armée congolaise a été tué et deux civils blessés.

Pour les responsables des FARDC sur place, cette attaque n'était qu'une opération de représailles des FDLR, après la "lourde perte" qu'elles auraient subie lors d'une offensive lancée contre elles par les FARDC. Le porte-parole de l'opération Amani leo a affirmé que douze éléments des FDLR ont été tués lors d'une offensive lancée, mercredi même, dans le cadre de l'opération conjointe FARDC-Monusco, dénommée "Jua Mupia.", destinée à démanteler ces rebelles hutu rwandais à l'ouest de Kiwanja. Un des assaillants a été pris en otage.

En février, des garde parcs de l'Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) avaient été attaqués par des hommes armés. Un véhicule transportant des garde parcs de l'ICCN est tombé dans une embuscade d'hommes armés non identifiés à Kitoboko, à 2 kilomètres de la cité de Kiwanja, et à 75 kilomètres au nord de Goma, en territoire de Rusthuru. L'attaque a provoqué un mort - un garde parc - et deux blessés - le chauffeur du véhicule et son convoyeur.

Le véhicule attaqué provenait de la Rwindi se rendait à Rumangabo. Il avait abord huit garde parcs de l'ICCN qui venaient d'acheminer la ration destinée à des collègues basés à la Rwindi.

Les assaillants ont ravi des téléphones, des ordinateurs portables ainsi que de l'argent appartenant aux occupants du véhicule avant de s'éclipser dans la forêt. Bien que blessé, le chauffeur est parvenu à atteindre la cité de Kiwanja, avec un véhicule dont les pneus étaient déjà endommagés par des balles.

Cette attaque est la deuxième attaque armée que subissent les garde-parcs de l'ICCN depuis le mois de janvier dernier. La première avait coûté la vie à trois d'entre eux et à cinq soldats FARDC à Mabenga, toujours dans le même territoire.

Au cours de ce même mois de février, un membre d'une délégation de Soco, la filière congolaise d'une firme pétrolière britannique, a été pris en otage par les FDLR, au cours d'une attaque survenue dans le parc national des Virunga, à la hauteur de la localité de Katwigugu, à une vingtaine de kilomètres de Rutshuru centre, au Nord-Kivu.

Le véhicule transportait les membres de la délégation, deux Sud-africains escortés par quatre éléments FARDC avant de tomber dans une embuscade tendue par des hommes armés identifiés comme des FDLR-Soki. Les militaires congolais de l'escorte et un membre de la délégation ont dû s'enfuir, laissant entre les mains des assaillants l'autre Sud-africain, Peter Kock.

Le responsable des FDLR-Soki, conditionnait la libération de Peter Kock à la libération de ses hommes, actuellement détenus dans les cachots des FARDC à Rutshuru et Goma.

La situation d'insécurité au Nord-Kivu, caractérisée particulièrement par des attaques meurtrières par des groupes armés, à l'instar des FDLR, FDLR-Soki, ADF-Nalu, est telle que les autorités sont appelées à s'investir profondément dans la recherche de la solution à ce problème qui n'a que trop duré et fait, par conséquent, trop de victimes parmi les populations civiles.

Des militaires intégrés sèment la terreur à Walikale

À Walikale, à l'est de la RD Congo, 1 500 militaires sont encore déployés dans le territoire et pris en charge par les populations qui les nourrissent. Excédés par les tracasseries et le racket dont ils sont victimes, les habitants lancent un cri d'alarme en direction des autorités.

Il est 15 h à Bulambo, une localité du territoire de Walikale, à l'est de la RD Congo. Sous un soleil de plomb, une quinzaine de soldats lourdement armés patrouillent, sous le regard inquiet de la population. ?Nous vivons avec une bombe à retardement. Ces combattants ont commis des atrocités pendant la guerre et devraient se trouver avec leurs collègues, au centre de formation du régiment. Au lieu de cela, ils patrouillent dans tous les villages et nous imposent de leur construire des maisons ou de leur servir de porteurs. La moindre rébellion est sévèrement réprimée?, s'indigne un habitant de la localité de Nyasi.

Populations rackettées

Depuis l'Accord de Goma, signé en mars 2009 entre le gouvernement congolais et les groupes armés, qui prévoyait l'intégration des anciens combattants dans les FARDC et dans la police nationale congolaise, près de 1 500 soldats sont déployés dans le territoire de Walikale et vivent sur le dos des populations. ?Depuis que nous avons accepté de quitter la brousse, en application de l'Accord de Goma, nous ne recevons pas de ration alimentaire, encore moins une solde, comme d'autres groupes armés qui ont intégré les FARDC?, explique un officier de l'unité Kifuafua, dont les troupes opèrent depuis quelques mois en parallèle avec les militaires des FARDC.

Aujourd'hui, les populations locales estiment être les principales victimes du non-respect des engagements pris par le gouvernement. Les habitants des différentes localités du territoire doivent en effet satisfaire aux besoins des soldats et sont fréquemment l'objet de racket, de brimades, de représailles et de violences physiques de la part des unités en patrouille. ?La semaine passée, il y a eu une bagarre entre des militaires et tout un village, à la suite du refus d'un jeune d'obéir à un ordre d'un soldat?, confie un habitant d'un village voisin.

Le climat de terreur est accentué par les barrières érigées par des militaires sur certaines routes reliant des localités. ?Pour chaque barrière franchie, nous devons payer entre 3 500 et 4 000 Fc. Voyez ce qu'il faut débourser pour passer sept barrières par voyage... Nous sommes fatigués par ces tracasseries?, s'exclame, très agacé, un motocycliste en provenance de Hombo Nord, une localité de Walikale.

Un bateau sans capitaine ?

Les soldats Kifuafua reconnaissent indirectement les faits, même si l'officier qui dirige l'unité se veut rassurant, affirmant que tout se passe bien, que ses hommes ne sont pas des insurgés, mais des soldats mis à la disposition du gouvernement qui doit assurer leur intégration. ?Nous ne pouvons pas le nier, il y a des dérapages de la part d'éléments incontrôlés parmi nos hommes. Nous sommes là pour protéger les populations et c'est grâce à elles que nous arrivons à survivre. Comment pourrions-nous leur faire subir des exactions ? Pour votre information, nous avons déjà pris des mesures pour lever tous les barrages, finies donc les tracasseries !?, assure l'officier.

Pour éviter les dérapages et les tensions avec les populations locales, les militaires Kifuafua voudraient que leur sort soit pris en considération et leur cause plaidée au niveau du gouvernement central. ?Difficile de trouver quelqu'un pour défendre notre cause depuis l'arrestation à Kinshasa des responsables de notre branche politique. Quelles que soient les charges retenues contre eux, ne fallait-il pas d'abord débloquer la situation des troupes en opération sur le terrain ??, s'interroge un autre officier de l'unité.

Pour l'heure, les habitants de Walikale vivent toujours dans la peur et considèrent les patrouilles Kifuafua comme un bateau sans capitaine. Ils espèrent que leurs cris de détresse trouveront enfin écho en haut lieu.

(Kléber Kungu/Observateur/Syfia Grands Lacs)


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