De retour à Kinshasa le vendredi 20 mai 2011, Angèle Makombo-Eboum, Présidente de la Ligue des Démocrates Congolais (LIDEC) et candidate à l’élection présidentielle
en novembre prochain a été accueillie très chaleureusement à l’aéroport de N’Djili par le Deuxième vice-président, le secrétaire général et le secrétaire général adjoint de la LIDEC, d’autres
cadres du parti ainsi que des représentants des partis alliés et des forces vives de la nation qui soutiennent sa candidature. La Présidente s’est entretenue tout de suite après son arrivée, avec
le staff dirigeant de son parti et les représentants des partis alliés, sur les questions préoccupantes de l’heure. Elle a en outre réitéré son ferme engagement à œuvrer pour un changement
fondamental en RDC et a vivement remercié les partis alliés et les forces vives de leur soutien.
A l’image de Dilma Roussef, nouvelle présidente du Brésil et première femme à occuper cette fonction, Angèle Makombo-Eboum compte briguer la magistrature suprême en
RD Congo lors de l’élection présidentielle prévue en novembre prochain, et devenir ainsi la première Présidente de notre pays. Aussi comme Dilma Roussef, qui entend faire du social l’une de ses
priorités, Angèle Makombo-Eboum est résolue à poursuivre une politique sociale très active pour sortir la grande majorité de nos concitoyens de l’extrême pauvreté dans laquelle ils vivent du fait
de l’inaction du pouvoir actuel en la matière.
Mais qui est donc cette femme de 56 ans, mariée et mère d’une fille?
Membre fondateur et leader d’un nouveau parti politique dénommé Ligue des démocrates congolais (LIDEC), Mme Makombo-Eboum, originaire de Kabinda, Kasai Oriental,
est née à Kinshasa le 1er décembre 1954. Elle fait ses premiers pas dans la vie à Lukula dans le Mayombe, Bas-Congo, où son père travaillait comme Assistant médical dans les années 50. Elle fait
ses études primaires à Lyon, France, où son père, qui avait obtenu une bourse d’études de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), faisait des études de médecine. Ce programme de bourses
d’études avait été conçu et négocié par le Premier Ministre congolais de l’époque, Patrice Emery Lumumba.
Elle poursuit ses études secondaires au Lycée du Sacré Coeur et à l’Institut Ste Thérèse de Lisieux à Kinshasa (actuel Lycée Kabambare) où elle obtient son Diplôme
d’Etat. Mme Makombo-Eboum possède une Maîtrise en Droit des affaires, Université de Paris I- Panthéon Sorbonne. Elle est aussi diplômée du prestigieux Institut d’Etudes Politiques de Paris
(Sciences Po). Elle est de surcroît diplômée de l’Institut d’Etudes Judiciaires de l’Université de Paris I- Panthéon Sorbonne. Par ailleurs, Mme Makombo-Eboum est détentrice du Certificat
d’Entrée au Centre de Formation Professionnelle des Avocats de Paris (CFPA).
Fonctionnaire international aux Nations unies pendant près de 24 ans, Mme Makombo-Eboum a occupé différentes fonctions, traitant en particulier de la prévention et
de la résolution des conflits en Afrique, et de questions relatives au renforcement des institutions. Elle était Conseillère politique principale en charge des questions africaines au Cabinet du
Secrétaire général des Nations Unies de décembre 2004 à mars 2007. Dans ce cadre, elle fut membre de délégation des Secrétaires généraux Kofi Annan et Ban Ki-moon lors de leurs visites
respectives en RDC en mars 2006 et janvier 2007. On se souviendra que Mme Makombo-Eboum dont nous avions salué la présence en tant que Congolaise parmi la délégation du Secretaire général, nous
avait accordé un entretien exclusif refleté dans notre livraison du 27 janvier 2007.
De mars 2007 à son départ de l’ONU en février 2011, Mme Makombo-Eboum a été Conseillère politique principale au Département des affaires politiques, où elle a,
auparavant, travaillé comme Spécialiste des questions politiques. Elle a assumé des responsabilités similaires au Département des opérations de maintien de la paix des Nations unies. Mme
Makombo-Eboum a également assumé les fonctions suivantes: Juriste au Bureau Juridique de l’ONU; Attaché de presse au Département de l’Information; Consultante Juridique au Centre des Nations
unies sur les Sociétes transnationales ; Consultante Juridique au Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD).
Il est aisé de constater que Mme Makombo-Eboum est sur les pas de ses aînés anciens hauts fonctionnaires à l’ONU, Ahmad Tejan Kabbah, devenu Président de la Sierra
Leone de 1996 à 2007 et Ellen Johnson Sirleaf, élue Présidente du Liberia en 2005. D’ailleurs, au cours d’une rencontre avec la Présidente Johnson Sirleaf à New York en novembre 2010, cette
dernière a vivement encouragé sa cadette congolaise Angèle Makombo-Eboum à se présenter au prochain scrutin présidentiel en RDC, si telle était son ambition. Mme Makombo-Eboum a remercié la
Présidente tout en méditant pour la enième fois sur les propos prémonitoires tenus par Oprah Winfrey, vedette de télévision de renom et philanthrope noire américaine, au cours d’une interview en
2005 avec l’hebdomadaire Newsweek : « Je crois fermement que l’avenir de l’Afrique dépend des femmes africaines. Seules celles-ci seront capables de transformer de fond en comble le continent
africain ».
Mais quel genre de Présidente sera Angèle Makombo-Eboum ?
Intègre, rigoureuse, bosseuse, déterminée, Mme Makombo-Eboum compte utiliser sa vaste expérience en diplomatie préventive et relations internationales, ainsi que
les leçons apprises de son séjour en Occident portant sur la liberté, la démocratie, les droits de l’Homme et l’obligation des responsables politiques de rendre des comptes aux citoyens, pour
apporter un changement fondamental au Congo.
D’aillerus, nous avons déjà eu à apprécier le sens de la rigueur de Mme Makombo-Eboum dans un article publié dans l’édition 4270 du Potentiel datée du 12 mars 2008
et intitulé « Participation de la RD Congo à la récente session de la Commission de l’ONU chargée de la Condition de la femme ».
Si elle est élue par le peuple congolais en novembre prochain, Mme Makombo-Eboum entend faire de l’état de droit une réalité au Congo, réalité basée sur le respect
des droits de l’homme et des valeurs démocratiques. Elle veut faire la politique autrement en gouvernant par l’exemple afin de promouvoir des valeurs qui sont en perte de vitesse dans notre pays,
à savoir l’intégrité, la responsabilité personnelle, l’obligation des responsables politiques de rendre des comptes aux citoyens, le patriotisme, la foi dans notre pays, la solidarité et les
valeurs familiales.
Mme Makombo-Eboum s’engage à faire restaurer la paix et la sécurité, à combattre l’impunité pour enfin mettre un terme aux multiples violences sexuelles que les
femmes congolaises continuent d’endurer, surtout à l’Est, depuis maintenant dix ans. A cet égard, Mme Makombo-Eboum qui voue une grande admiration à la Secrétaire d’Etat américaine Hillary
Clinton, dit avoir été très émue par la visite que celle-ci avait effectuée dans notre pays en août 2009. Au cours de ce voyage, la Secrétaire d’Etat s’était rendue à Goma où elle avait visité le
Heal Africa Center, centre où sont recueillies et soignées des femmes violées. Mme Makombo-Eboum a jugé qu’en tant que congolaise, elle se devait d’aller dans le Kivu pour rendre visite et
exprimer sa solidarité envers ses soeurs congolaises victimes de viols. C’est ainsi qu’elle s’est rendue en décembre dernier à Goma, au Heal Africa Center, et à Bukavu, à l’hôpital Panzi. Ce fut
un moment bouleversant.
Mme Makombo-Eboum s’engage également à oeuvrer pour mettre fin à l’exploitation illégale de nos ressources naturelles en vue de favoriser un développement
économique durable du pays. Elle est résolue à promouvoir la mise en oeuvre d’une véritable réforme du secteur de la sécurité, à restaurer l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire
national et à garantir le contrôle et la protection de nos frontières. Elle est egalement decidee à mettre en œuvre les réformes relatives à la decentralisation.
Mme Makombo-Eboum s’engage à oeuvrer résolument pour le renforcement de nos institutions. A cet égard, elle aime souvent citer le discours du Caire du Président
Barack Obama au cours duquel il avait dit avec force que :l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions solides.
Mme Makombo-Eboum entend combattre la corruption, devenue un fleau au Congo. Elle veut relever l’économie en renforçant le secteur privé, en encourageant la libre
entreprise et en coopérant étroitement avec les partenaires étrangers pour favoriser la création d’emplois.
Mme Makombo-Eboum entend être la championne de la défense du Genre. Elle veut investir dans la jeunesse ainsi que l’éducation, véritable vecteur du développement,
fournir aux populations congolaises l’accès aux soins de santé primaires, à l’electricité, à l’eau potable et à un logement décent. Elle veut également promouvoir le développement de nos
infrastructures.
Mme Makombo-Eboum entend faire du développement de notre agriculture une priorité nationale afin que les Congolais mangent à leur faim. Elle s’engage à travailler
étroitement avec nos partenaires pour préserver et protéger l’environnement pour les futures générations. Par ailleurs, Mme Makomb-Eboum est déterminée à faire octroyer le droit de vote aux
Congolais de l’étranger lors des élections présidentielle et législatives dans notre pays.
Le chemin est encore long et semé d’embûches. Comme Dilma Roussef, Angèle Makombo-Eboum y parviendra-t-elle ? En tout cas, rien ne semble l’arrêter ni lui faire
peur. Wait and see !