Créé le 23-05-2011 à 00h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le lundi 23- 05-2011 | 18h11| AFRIQUE REDACTION PAR : AFRICANEWS
Pour les Etats-Unis, l'autorité de l'Etat RD-Congolais est extrêmement faible face aux violentes milices qui continuent d'entretenir le conflit, parmi lesquels
l'Armée de résistance du Seigneur -LRA- et les Forces démocratiques de Libération du Rwanda-FDLR.
«La légitimité d'une élection passe bien sûr par le respect des standards internationaux de neutralité et d'impartialité, mais aussi par le fait de doter les
citoyens des moyens de participer à l'élection et d'estimer cette légitimité. La connaissance par les électeurs de leurs droits et devoirs constitue donc le meilleur vaccin d'une jeune démocratie
contre les dérives factieuses et violentes».
A ce propos, David B. Dunn, ambassadeur des Etats-Unis par intérim, représentant suppléant aux Affaires politiques spéciales près l'ONU, participant au débat du 18
mai sur la RD-Congo, a exprimé de nouveau la peine profonde de son pays à la suite du tragique accident aérien qui a frappé l'ONU le 4 avril dernier, causant la mort de 32 personnes, et estimé
que le calendrier électoral publié est ambitieux et laisse peu de place à l'erreur. Selon lui, les difficultés logistiques restent substantielles et la sécurité demeure un problème grave. Et
d'ajouter, concernant la presse: «Par le passé, des membres des forces de sécurité de l'Etat ont maltraite et menacé des journalistes. Les défenseurs RD-congolais des droits de l'homme continuent
à faire l'objet d'intimidation. La Monusco risque de perdre sa mobilité et des moyens aériens essentiels pour aider les élections juste au moment où leur besoin est le plus urgent». Au nom de son
gouvernement, l'ambassadeur américain près l'ONU a invité instamment Kinshasa à faire preuve du plus grand respect pour le processus démocratique et à continuer d'œuvrer en vue d'assurer des
élections transparentes, libres et équitables, ainsi que la liberté de mouvement de tous les candidats et journalistes. Et d'ajouter que son pays va apporter sa contribution en étant regardant.
«Nous allons suivre de près la situation dans les zones rurales comme dans les zones urbaines, considérant que le processus électoral devrait être crédible dans tout le pays. Nous accorderons
aussi environ 11 millions de dollars de soutien en ce domaine, notamment à la supervision des élections et à l'éducation civique, en coordination avec' dès partenaires comme la Fondation
internationale pour les systèmes électoraux -IFES- et le Centre Carter. Par ailleurs, nous appuyons les initiatives de la Monusco visant à améliorer les aspects techniques et logistiques des
élections, ainsi que le travail accompli par Radio Okapi pour aider à couvrir ces scrutins». S'il est vrai que la communauté internationale joue un rôle important à l'appui du processus
électoral, c'est au gouvernement RD-Congolais qu'il incombe en définitive de fournir le soutien et la sécurité nécessaires, a déclaré l'ambassadeur américain près l'ONU, soulignant que son pays
serait heureux de travailler de concert avec la RD-Congo sur cette question. Dans le même temps, il a mis l'accent sur l'importance qu'il y a à stabiliser à plus long terme les relations entre la
RDC et ses voisins. Pour les Etats-Unis, l'autorité de l'Etat RDCongolais est extrêmement faible face aux violentes milices qui continuent d'entretenir le conflit, parmi lesquels l'Armée de
résistance du Seigneur -LRA et les Forces démocratiques de Libération du Rwanda-FDLR- qui continuent, avec une fréquence choquante, à pratiquer le meurtre, le viol, l'enlèvement et le déplacement
des populations civiles, qui tirent des mines des profits mal acquis et qui entretiennent le conflit et prolongent les souffrances et les violations des droits de l'homme. L'éradication de la
menace représentée par ces groupes reste un grave problème de sécurité à la résolution duquel les Etats-Unis souhaitent apporter leur contribution. «Nous sommes toujours résolus à aider la RDC à
vaincre ce fléau, en partie grâce à une assistance à la réforme du secteur de la sécurité. Nous avons entraîné un bataillon d'infanterie légère à Kisangani, qui opère maintenant dans les zones où
sévit la LRA. Nous prêtons régulièrement noire concours pour former davantage de personnel de justice militaire RD-congolais et renforcer le système de justice militaire du pays. Nous aidons
aussi à développer les institutions de défense congolaises». Les groupes armés profitant souvent du commerce des minerais pour financer leurs opérations, le gouvernement américain travaille
activement à l'adoption des réglementations qui obligeront les entreprises cotées en bourse aux Etats-Unis à veiller à ce que leurs acquisitions de minerais n'aident pas les groupes violents. Et
de souligner : «Nous invitons instamment tous les Etats membres à soutenir la Résolution 1952 et exhortons les entreprises relevant de leur juridiction à exercer une diligence raisonnable
concernant leurs approvisionnements en minerais qui entretiennent le conflit dans l'est de la RDC. Nous oeuvrons également avec les entreprises, les groupes de la société civile et les
gouvernements de la région pour veiller à ce que le commerce des minéraux de la RDC ne profile pas aux groupes armés». Il revient en définitive au gouvernement RD-Congolais de démilitariser les
mines et de réduire le nombre d'acteurs armés à l'est du pays.
Jean-Marie KAPONGO