Mercredi 18 mai 2011, la situation en RD-Congo était au centre des débats au Conseil de sécurité. A cette occasion, Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU, a
souligné l'importance pour la stabilité du pays d'organiser de manière crédible, transparente et dans les délais les prochaines élections présidentielle et législatives prévues le 28novembre
2011.
Une lourde tâche, a tenu à préciser Li Baodong, ambassadeur de Chine aux Nations Unies.
Pour Ban Ki-moon, «le bon déroulement d'élections crédibles représenterait un grand pas vers la stabilité».
C'est ainsi qu'il a indiqué engager le gouvernement RD-congolais, les différents intervenants nationaux et la communauté internationale à définir ensemble les
priorités de la phase suivante et la nature de l'appui que les uns et les autres attendent de l'ONU. «L'ONU demeure déterminée à collaborer étroitement avec tous les partenaires afin d'apporter
tout l'appui possible», a-t-il promis devant le Conseil de sécurité en insistant sur le fait que ces élections doivent se tenir dans les délais, être transparentes et crédibles, se dérouler dans
la paix et la sécurité et offrir à tous les RD-Congolais l'occasion de participer librement, sans crainte d'être victimes de harcèlement ou de violence.
«Nous devons tout mettre en oeuvre pour garantir que la violence n'éclate pas avant, pendant ou après les élections. Nous avons beaucoup investi et nous avons
beaucoup à perdre», a-t-il dit en indiquant que la Mission des Nations unies pour la Stabilisation en RD-Congo -MONUSCO se tient prête à assister les autorités dans l'organisation des élections.
Sur un autre registre. Ban Ki-Moon reste «avis que les conditions de Sécurité se sont améliorées dans la plus grande partie de la RD-Congo, cas de l'Est du pays où il a noté des progrès dans le
démantèlement des groupes armés étrangers et RD-congolais, grâce à une combinaison de facteurs : opérations militaires menées conformément à la politique de soutien conditionnel de la MONUSCO,
programmes efficaces de désarmement, de démobilisation et de rapatriement des ex-combattants étrangers, initiatives visant à étendre l'autorité de l'Etat, et amélioration des relations entre la
RD-Congo et ses voisins de la région des Grands Lacs.
La paix reste un grand défi
«Tous ces acquis doivent être préservés. Les groupes armés étrangers et RDcongolais constituent encore une sérieuse menace», a-t-il prévenu en soulignant qu'avec
1,7 million de déplacés dans le pays, de nombreuses personnes sont encore dans une situation d'extrême vulnérabilité, menacées par «les violations des droits de 1 'homme, telles que meurtres,
vi5lences sexuelles, pillage et destruction de villages par le feu». Il a également insisté sur la consolidation des institutions et le renforcement de l'état de droit tout en saluant les mesures
prises récemment par le gouvernement dans la lutte contre les violences sexuelles, y compris la lutte contre l'impunité. «Je demande instamment aux partenaires internationaux d'apporter l'appui
voulu à la police, à l'armée et à la justice congolaises et de donner la priorité à l'identification des auteurs de violences sexuelles, ainsi qu'à leur traduction en justice», a déclaré Ban
Ki-moon en soulignant l'importance qu'il y a à relancer le secteur économique. Dans une déclaration publiée à l'issue des débats, le Conseil de sécurité a estimé «que la situation générale dans
le domaine de la paix et de la sécurité en RD-Congo s'est améliorée ces dernières années». Le Conseil a noté que des progrès ont été récemment réalisés dans la lutte contre les Forces
démocratiques de libération du Rwanda -FDLR-, notamment grâce au programme de désarmement, démobilisation, rapatriement, réinstallation et réintégration bien qu'il subsiste de graves problèmes de
sécurité, en particulier dans les Kivu et dans la Province Orientale. En outre, les membres du Conseil ont exprimé leur inquiétude sur les «difficultés rencontrées tout au long du processus
d'intégration du Congrès national pour la défense du peuple -CNDP- dans les Forces armées de la RD-Congo -FARDC- et par la lenteur des pro grès' enregistrés dans la reforme des forces de
sécurité, aussi bien dans l'armée que dans la police».
Pas d'ingérence dans les affaires intérieures
Lors des travaux, Li Baodong, ambassadeur de la Chine aux Nations unies, a soutenu que «les élections générales qui devraient se tenir en RD-Congo en novembre
prochain, seront un événement marquant dans la vie politique de ce pays africain. La tâche sera lourde pour garantir le bon déroulement du scrutin. Par ailleurs, ce pays fait face à de sérieux
défis, comme par exemple le maintien de la stabilité nationale et la promotion du développement économique». Ce qui l'a poussé â souligner que la communauté internationale devait continuer à
donner un appui concret au gouvernement RD-congolais. «Nous appelons les parties' concernées à respecter la Constitution et les lois dé la RD-Congo ainsi que le choix du peuple en s'abstenant de
toute ingérence dans les affaires intérieures de ce pays, afin d'assurer la tenue des prochaines élections dans de bonnes conditions et de jeter des bases solides en vue d'une réconciliation
nationale et d'une paix durable», a-t-il indiqué. Par la même occasion, la Chine a également appelé toutes les parties concernées à aider la RD-Congo à créer un environnement favorable au
développement économique, à attirer les investissements étrangers et nationaux, à mettre en valeur ses propres ressources naturelles et à transformer ses atouts de ressources naturelles en atouts
de développement, afin de permettre au peuple de profiter, au plus tôt, des bienfaits de la paix.
Laurent BUADI