Créé le 25-05-2011 à 00h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le mercredi 25- 05-2011 | 06h30| AFRIQUE REDACTION PAR : LE POTENTIEL
Une seule évidence est acceptée par toutes les parties dans l’affaire Chebeya : le défenseur des droits de l’Homme est bien mort. Mais les prévenus détenus
continuent à clamer leur innocence.
La bataille a été dure dans le procès qui oppose le ministère public aux assassins présumés de Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana Edadi. C’est le cas de le
dire avec la plaidoirie de Me Kasongo Bahati du collectif de la défense. L’avocat a commencé par dire aux juges militaires au sujet du commissaire Michel Mwila : « Pour ce ‘’sans voix’’ que je
défends aujourd’hui, je plaide en demandant à la Cour de dire le droit, rien que le droit ».
Pour commencer, Me Kasongo Bahati a expliqué qu’en date du 28 mai 2010, Michel Mwila est allé déposer un courrier. Il a ensuite laissé son numéro de téléphone et il
y a eu des communications. Il a fini par s’indigner en ces termes : « Mais le ministère public vient devant votre Cour pour dire que Mwila a commis les infractions d’association de malfaiteurs,
et il réclame la peine capitale ! ».
Après avoir exigé l’élément matériel et l’élément moral, l’avocat de la défense a déclaré qu’il n’y a de plus agréable au monde que d’avoir un ami qui vous dit la
vérité, et Mwila, lui, a dit la vérité. Toujours selon cet avocat, l’association de malfaiteurs suppose l’existence d’un élément intentionnel. En d’autres mots, il faut qu’on trouve l’intention
criminelle qui doit être extériorisé par des actes. A ce sujet, l’avocat a relevé : « L’accusation dit que Michel Mwila s’est affilié à une association qu’il savait composée pour attenter aux
personnes et aux propriétés. En l’espèce, l’assassinat de Chebeya ». D’où, sa question en amont : « Quels sont les actes qui matérialisent l’intention criminelle qui pousse Mwila à s’affilier à
la bande ? ».
Comme premier acte, Me Kasongo Bahati a rappelé l’ordre qui a été donné à son client d’aller déposer la lettre à l’ONGDH « La Voix des Sans Voix ». Après avoir
demandé si c’était-là un ordre illégal, l’avocat a souligné qu’il ne s’agissait pas d’une invitation que Michel Mwila serait allé déposer, tel qu’il a été rapporté par une certaine presse. Pour
la lettre incriminée, dans laquelle on aurait invité Floribert Chebeya à se rendre à l’Inspection générale de la police, l’avocat a fait remarquer à la Cour que cette correspondance est passée
par le circuit normal, et il y a eu des annotations. D’où, sa question que voici : « Qui peut nous démontrer que l’inspecteur général a écrit avec une intention criminelle ? ».
UN ORDRE LEGAL
Me Kasongo Bahati a ensuite rappelé que l’inspecteur divisionnaire en chef John Numbi était régulièrement absent à son bureau. Et lorsqu’une correspondance arrive,
un chef signe ; mais il ne marque pas la date. Pour cet avocat donc, rien n’indique que l’inspecteur général de la Police a signé cette lettre le 27 mai 2010. Il a fini par arguer que Michel
Mwila est parti exécuter un ordre, en déposant une lettequi était déjà datée et signée. Encore une autre préoccupation de l’avocat à l’intention des juges militaires : « Qu’on nous démontre par
quel acte Michel Mwila a matérialisé cette intention criminelle. Lorsqu’il dépose le courrier, on lui accuse réception. Rentré au bureau, il n’a trouvé ni l’inspecteur principal Daniel Mukalay,
ni le secrétaire Yav Kot. On a trouvé ce dossier dans le bureau de l’inspecteur général. Mon client a agi de bonne foi ».
Ensuite, l’avocat de la défense a voulu connaître ce qui prouve que Michel Mwila savait que lorsque Floribert Chebeya va se présenter à l’Inspection générale de la
police, il sera assassiné. Aussi, il a fait remarquer aux juges militaires : « Vous allez vous rendre compte que chaque fois que Chebeya voyait quelqu’un de l’Inspection générale de la Police
nationale congolaise, il émettait ce souci-là de rencontrer l’inspecteur général. Michel Mwila a respecté un ordre légal. On ne peut pas lui demander de réfléchir sur les actes à poser
».
L’avocat a aussi taxé de mensongers les déclarations d’Olivier Kungwa de « La Voix des Sans Voix », en précisant que c’est Olivier Kungwa qui a demandé au
commissaire Michel Mwila d’aller faire un tour. Il a atterri par cette question : « Pourquoi Michel Mwila devait-il insister pour voir Chebeya, d’autant plus que les autres étaient en réunion ?
». Il a aussi précisé qu’en date du 28 mai 2010, Olivier n’a pas donné son numéro à Michel Mwila, mais c’est plutôt qui a demandé le numéro de Michel Mwila. Il a ajouté que dans la conversation
qui a eu lieu entre Olivier Kungwa et Michel Mwila, et entre Michel Mwila et Floribert Chebeya, il n’y a eu que l’insistance de Floribert Chebeya pour rencontrer l’inspecteur général.