Créé le 23-02-2011 à 00 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le mercredi 23 -02-2011 à 10 h10 | PAR : OBSERVATEUR
Le Réseau national des ONG des droits de l’homme de la République démocratique du Congo (Renadhoc), par le biais de Fernandez Murhola, secrétaire exécutif national
intérimaire , a tenu hier mardi 22 février 2011, un point de presse à son siège situé dans la commune de Barumbu. Dans son intervention, le secrétaire exécutif national
intérimaire du Renadhoc a dit que pour le combat combien héroïque mené par feu Floribert Chebeya Bahizire, durant toute sa vie, en faveur de la promotion et de la protection des
droits de l’homme en République démocratique du Congo, que le président Joseph Kabila Kabange le proclame héros national. Feu Floribert Chebeya Bahizire était directeur exécutif de
l’ONG La Voix des sans voix, lâchement assassiné dans la nuit du 1er au 2 juin 2010.
Au cours de cette conférence de presse, Fernandez Murhola a souligné que le Renadhoc est vivement préoccupé par la dégradation
continue de la situation sécuritaire en République démocratique du Congo à l’aube de l’organisation des élections tant attendues en République démocratique du Congo, élections devant
pourtant susciter de nouveaux espoirs pour la consolidation des acquis de la démocratie chèrement négociés risquent de se dérouler dans un climat d’insécurité généralisée. Ce qui, a
–t-*il dit, compromettra dangereusement les conditions d’équité, de transparence et de pluralité, seul gage pour offrir aux candidats l’égalité des chances.
Le secrétaire exécutif national intérimaire du Renadhoc a précisé que cette insécurité grandissante est alimentée ces derniers jours par d’une part, la résurgence
des activités criminelles des groupes armés qui continuent à opérer calmement, sans une moindre impunité, dans l’Est du pays et d’autre part, des actes de menace de mort à l’encontre des
défenseurs des droits de l’homme, des actes d’intimidation , d’enlèvement , de braquage et de violence de toute nature dont la population est victime sur l’ensemble du territoire national
et particulièrement dans la ville de Kinshasa.
Au vu de ce qui précède, le Renadhoc déplore et condamne avec la dernière énergie, l’assassinat macabre et
ignominieux de quinze personnes dont cinq femmes dans les localités de Byalose et Sesele au Nord du territoire de Beni dans la province du Nord-Kivu. Enlevées et prises en otage
entre le 27 janvier et le 5 février 20011, ces personnes ont été abattues, sans autre forme de procès, par les éléments des ADF-Nalu, une milice ougandaise opérant dans l’Est de
la République démocratique du Congo.
Ces corps abandonnés en décomposition très avancée, ont été découverts par la population du territoire de Beni, aujourd’hui décontenancée, inconsolable et
vivant dans une frayeur sans pareille.
Un autre groupe armé, la LRA, continue impunément à semer la mort et la désolation dans de nombreuses familles vivant dans des districts du Haut et
Bas-Uélé dans la province Orientale. Plusieurs personnes sont tuées et d’autres enlevées. Des marchandises et des biens personnels ont été également ravis.
Dans la métropole congolaise, le Renadhoc est saisi de plusieurs cas d’insécurité. C’est le cas notamment des membres du comité national de soutien aux
Léopards qui ont été braqués et dévalisés en pleine réunion. Fernandez Murhola a, d’autre part, épinglé le cas d’une jeune femme enlevée sur la place Victoire par des personnes armées
et circulant à bord d’une voiture taxi. Après l’avoir totalement dépouillée de ses biens, les hors-la-loi l’ont abandonnée au quartier Pompage, dans la commune de Ngaliema. Le
secrétaire exécutif national intérimaire du Renadhoc a poursuivi en soulignant que des menaces pèsent sur les défenseurs des droits de l’homme. Maîtres Jean-Claude Katende et Georges
Kapiamba de l’ASHADO sont tout le temps traqués.
Fernandez Murhola a tout de même salué l’implication du ministre de la Justice et droits humains qui, dans sa lettre du 7 février 2011 a invité le
procureur général de la République à procéder à l’ouverture d’une information judiciaire concernant les menaces de mort à l’encontre de ces deux défenseurs des droits de l’homme de
l’ASHADO.
Recommandations
Au vu de ce qui précède, le Renadhoc a recommandé au gouvernement congolais de prendre des mesures appropriées pour démanteler tous les réseaux
maffieux qui alimentent le trafic illicite des minerais et par voie de conséquence, participent à l’aggravation de la situation d’insécurité généralisée dans le pays.
Concernant l’affaire « Jet privé intercepté dans la ville de Goma », impliqué dans le trafic illicite des minerais, le Renadhoc
exige que des poursuites judiciaires soient sérieusement engagées à l’encontre de toutes les personnes impliquées dans cette nébuleuse affaire. Il a fait allusion ici au général Bosco
Ntaganda, cité dans cette affaire qui devra aussi être entendu.
Toutefois, le Renadhoc a vivement salué le déroulement du procès de 11 officiers militaires jugés à Baraka dans la province du Sud-Kivu pour viols
à l’encontre de plus de 50 femmes à la cité de Fizi. Le verdict prononcé lundi dernier devra servir d’exemple à tous les récalcitrants.
Le Renadhoc encourage à cet effet le gouvernement à poursuivre sur cette même lancée pour traquer tous les violeurs des droits de la personne humaine en
République démocratique du Congo, de façon à mettre une croix sur la culture de l’impunité et sur le cycle infernal de banalisation de la vie humaine qui a malheureusement élu domicile en
République démocratique du Congo.
Dans ce même ordre d’idées, le Renadhoc salue la création des entités provinciales de liaison des droits de l’homme, par
l’arrêté n° 040 /CAB/MIN/J$ DH/20011 du 12 février 20011 du ministre de la Justice et Droits humains portant mesures d’application du décret du Premier ministre n° 09/35 du 12 août
2009 portant création, organisation et fonctionnement de l’entité de liaison des droits de l’homme en République démocratique du Congo. C’est dans cet ordre d’idées que le Renadhoc a invité
toutes les ONG des droits de l’homme de la République démocratique du Congo à approcher tous les gouverneurs de province en vue de l’opérationnalisation effective de toutes les 11 entités
provinciales de liaison, qui sont des mécanismes endogènes de dialogue citoyen et de concertation permanente sur la question des droits de l’homme, entre les autorités publiques et les acteurs
non étatiques
Abadengo Nduka.