Créé le 27 -05-2011 à 10h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le VENDREDI 27- 05-2011 | 19H10| AFRIQUE REDACTION PAR : AFRICANEWS
Ce courrier adressé à la CPI et dont Me Kilolo s'était servi pour solliciter la liberté provisoire en faveur de son client requinque François Muamba, désormais
tenté de porter l'affaire au pénal, dans la mesure où il contraint le chairman et son SG désigné à se massacrer s'ils veulent éviter la condamnation à perpétuité pour le premier ou
l'emprisonnement et l'inéligibilité pour le deuxième.
Le procès MLC contre MLC tourne certainement au drame, particulièrement pour Jean-Pierre Bemba et Thomas Luhaka et consorts. L'action risque de quitter le civil
pour virer au pénal. A la base, une lettre de Jean-Lucien Busa adressée à la Cour pénale internationale
-CPI- dans laquelle il fait constater l'indisponibilité de Bemba à exercer la fonction de président national du MLC au profit du secrétaire général, président
national ai François Muamba Tshishimbi -lettre largement exploitée par les conseils de Bemba pour solliciter sa remise en liberté provisoire en 2010. Les spécialistes de droit laissent entendre
que Muamba a désormais la latitude de citer à comparaître Bemba contraint de confirmer la paternité de deux courriers évoqués par Thomas Luhaka dont l'un démet Muamba de son poste de secrétaire
général du parti et l'autre le désignant personnellement comme successeur du SG viré. Douloureux dilemme pour le chairman et ses hommes liges. Le premier escompte une condamnation à perpétuité
pour avoir menti sous serment dans le procès qui l'oppose au procureur Luis Moreno O'Campo s'il ne désavoue pas Luhaka ou ne nie pas les correspondances lui attribuées. Les seconds, notamment les
Luhaka, Busa, Babala... et Bombole devront soit lâcher Bemba pour se sauver soit le protéger en reconnaissant qu'ils sont les auteurs de ces courriers, et donc en s'exposant à des peines
d'emprisonnement fermes et d'inéligibilité pour faux en écriture et usage de faux, avec prise illégale d'intérêts. Bemba et ses fidèles sont dans la nasse. Seules leurs excuses à l'endroit du
président ai lésé paraissent comme la seule voie indiquée pour éviter le suicide.
C'est imparable. L'affaire MLC contre MLC est devenue une affaire tragique. Au fur et à mesure que le procès avance, les langues se délient et les documents rangés
top secret jetés dans la rue et désormais à la portée de tous. Tel ce courrier du secrétaire général adjoint du MLC en charge de l'idéologie, Jean-Lucien Busa, transmise à la CPI début 2010 et
qui risque de faire mal si Muamba décidait de s'en servir. Après l'échec de la première tentative de ses conseils de lui obtenir la liberté provisoire en 2009, la CPI ayant évoqué son influence
politique sur le fonctionnement du MLC, Bemba est revenu à la charge en 2010. Dans la requête déposée à la Cour signée par Me Kilolo, ses conseils attestent qu'il a cessé de diriger le MLC.
L'argument de taille, ils le puisent dans ce courrier de Busa. «Le secrétaire général adjoint du MLC constate qu'à ce jour le requérant est en indisponibilité d'exercer la fonction de président
national du parti qui est assumée désormais par le secrétaire général du MLC. Il en résulte que I 'influence politique et professionnelle du requérant s 'est amoindrie. Le risque d'abuser de sa
position pour se soustraire ou faire obstruction à l'enquête s 'est amenuisé», plaidait Kilolo. Ceux qui ont eu accès à la missive de Busa confie que Muamba Tshishimbi a été cité nommément. Et
que bien que concerné, le SG n'a jamais été mis au courant de la préparation de cette correspondance. Ils affirment aussi que Busa y avait prévu quelques annexes dont le PV de la réunion du
collège des fondateurs convoquée par le président national ai et la lettre de nomination de secrétaires généraux adjoint Thomas Luhaka, Jean-Lucien Busa, Constant N'Dom et Jacques Lungwana. Busa
aurait-il été instrumentalisé ou aurait-il agi inconsciemment? Bien malin qui saurait y répondre.
Pour Bemba, sauver sa peau est une lapalissade
Sa lettre ainsi que la requête de mise en liberté provisoire ont été versées au dossier de Bemba. La Cour peut s'en servir n'importe quand.
Mais en attendant, elle poursuit l'instruction de l'affaire. Pendant ce temps, des parlementaires du parti à Kinshasa réclament une rencontre qui devrait débattre
entre autres de l'empêchement de Bemba et de la désignation des candidats du parti aux prochaines élections. La crise s'installe et Muamba est viré.
Scandale: l'acte de déchéance du président national ai est signé par un secrétaire général adjoint, Thomas Luhaka, qui se targue d'avoir reçu deux lettres écrites
de Bemba jamais produites à ce jour. Mais en quelle qualité Bemba les aurait-il écrites? Et s'il est établi que Bemba a réellement donné pareilles injonctions à Luhaka contrairement aux
affirmations de ses avocats, la Cour le condamnera pour avoir menti sous serment. Sacrée opportunité pour Muamba, désormais susceptible de porter l'affaire au pénal en exigeant de Luhaka la
production de deux lettres dont il attribue la paternité à Bemba. Massacre en vue. D'avoir reconnu par ses avocats interposés que c'est Muamba qui exerce la fonction de président du MLC, Bemba
risque d'être cité à comparaître. Dire que Bemba éviterait de se faire condamner à perpétuité pour parjure est une lapalissade. Tout le poids du procès devrait logiquement reposer sur les épaules
-frêles?- de Luhaka et ses camarades -tous sont quasiment des élus- contraints d'opérer le plus dur choix de leur carrière politique: protéger leur mentor en le sauvant d'une condamnation
certaine et assumer la paternité de ces fausses lettres et donc en s'exposant à des peines d'emprisonnement fermes et au risque d'inéligibilité pour faux en écriture et usage de faux, avec prise
illégale d'intérêts. «Dans un cas comme dans l'autre, Luhaka et consorts seront poursuivis comme auteur, co-auteur ou complice d'un faux en écriture et usage de faux», analyse un juriste. Rien
que l'évocation de cette perspective fait craindre le pire: l'implosion définitive du MLC. Faut-il laisser se scinder le MLC, la deuxième force politique du pays? Conseils de Me Mukendi wa
Mulumba, avocat de la partie demanderesse, repris par le confrère Le Soft International paru le 26 mai 2011 à Kinshasa.
Achille KADIMA MULAMBA