Créé le 27 -05-2011 à 10h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le VENDREDI 27- 05-2011 | 19H15| AFRIQUE REDACTION PAR : LE PHARE
Il y a quatre mois, à l'occasion du vote, dans les deux chambres du Parlement, de la Constitution révisée de la République, la MP (Majorité Présidentielle) avait
fait étalage de sa cohésion retrouvée depuis le conclave du mois d'octobre 2010 à Kingankati. La famille politique présidentielle étouffait en effet, grâce à sa majorité mécanique, toutes les
velléités de blocage de son initiative visant à ramener l'élection présidentielle à un tour unique, à conférer au Chef de l'Etat des pouvoirs étendus allant jusqu'à la dissolution des assemblées
provinciales et à la révocation des gouverneurs de provinces, à restreindre le champ de l'indépendance de la magistrature, etc.
Après ce passage en force vers une « Loi fondamentale » taillée sur mesure, l'opinion nationale était persuadée que la. Majorité Présidentielle allait faire de
l'opposition parlementaire une simple bouchée dans le cadre de l'examen et de l'adoption des amendements à introduire dans la Loi Electorale, de manière à en faire un texte conforme aux prescrits
de la Constitution. Hélas, les députés de la Majorité Présidentielle ont étonné plus d'un observateur en votant, à visages découverts, contre le projet d'érection des communes de Kinshasa en
circonscriptions électorales, de fixation d'un seuil de 10% par rapport aux suffrages exprimés dans une circonscription pour qu'un candidat soit déclaré élu, de réajustement à la hausse des
cautions, etc. L'on n'a pas fini de s'interroger sur le sens du refus des élus de la MP siégeant à l'hémicycle de Lingwala d'exécuter, à l'aveuglette, comme par le passé, les consignes en
provenance du pré-carré de l'Autorité morale ». Pourtant, les amendements ainsi rejetés étaient ficelés dans le dessein bien arrêté de permettre à leur plate-forme politique, de rafler le maximum
des mises à tous les scrutins.
Que se passe-t-il du côté de la MP? O'où vient que les «troupes » n'obéissent plus aux gardiens du temple ? Les ambitions politiques individuelles auraient-elles
fait voler en éclats la volonté de défense des intérêts communs? La peur du vote-sanction, synonyme de « mort subite », aurait-elle inspiré à beaucoup la peur d'énerver le souverain primaire par
le vote d'une Loi Electorale porteuse des germes de conflits ? Ou encore, la perspective de l'expiration généralisée des mandats politiques aurait-elle libéré certains élus de 2006 d'engagements
politiques conclus dans un contexte différent de celui de 2011 ?
Dans l'attente des réponses précises à toutes ces questions, les inconditionnels des salons huppés de Kinshasa notent que la division observée4du côté du «banc»
politique présidentiel traduit un profond malaise. Il y a à comme un ressort cassé entre les réseaux chargés du relais des directives de l'Autorité morale et les députés de la Majorité
Présidentielle. Sans crier gare, la fronde s'est installée à l'hémicycle de Lingwala. Et, le refus d'adopter la Loi Electorale, révisée dans les termes voulus par cette plate-forme va
certainement laisser des séquelles entre les « lignes ».
L'ambiance délétère du moment fait penser, une fin de règne. Pourtant, à ce qui semble, le candidat unique de l'AMP à la présidentielle est toujours animé de
l'ambition de rempiler pour un second mandat. L'inattendu ras de marée réalisé par l'opposition parlementaire fait dire à beaucoup que, du côté de la famille politique du Chef de l'Etat, la
bataille de la survie politique individuelle a commencé. A défaut de renier la MP et son chef spirituel, nombre de députés ont clairement affiché leur intention de ne pas se mettre en porte à
faux vis-à-vis' d'un électorat largement acquis à la thèse d'élections libres, démocratiques et transparentes, lequel verrait d'un très mauvais oeil un changement unilatéral des règles du
jeu.
La leçon principale à tirer des alliances de 2006 est que l'heure a sonné, pour chaque opérateur politique congolais, de se battre d'abord pour son propre sort.
Quant à la défense de la « chapelle commune », chacun avisera, le moment venu. En tout cas, la crainte d'une sanction extrême, du genre « suspension temporaire » ou « exclusion », a cessé de
visiter de nombreux esprits.
Kimp