Créé le 01-06-2011 à 09h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le MERCREDI 02- 06-2011 | 11H15| AFRIQUE REDACTION PAR : LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE
Les autorités judiciaires et policières ont peaufiné des stratégies pour enrayer le phénomène Kuluna à Kinshasa et dans d'autres provinces.
La réunion de sécurité tenue le week-end s'est longuement penchée sur le phénomène de banditisme urbain appelé Kuluna observé tant à Kinshasa que dans le reste du
pays. Le gouvernement, par la voix de son
ministre de la Justice et des droits humains, Luzolo Bambi, a exprimé sa détermination d'y mettre fin. Parmi les participants figuraient les autorités judiciaires
et de la police ainsi que le directeur de la prison centrale de la ville de Kinshasa.
De nombreuses plaintes de la population de Kinshasa face à l'intensification du phénomène ont été évoquées au cours de cette rencontre. Aussi a-t-on arrêté des
mesures concrètes afin d'y remédier dans les meilleurs délais. Les stratégies demeurent encore secrètes.
Selon les observateurs, le ministre est déterminé à laver l'affront de l'appareil judiciaire souvent incriminé dans la libération des malfaiteurs arrêtés par la
police. « Beaucoup de membres de ces gangs appelés Kuluna arrêtés en flagrant délit par la police ont été libérés par les magistrats, soit le même jour ou quelques jours après. D'autres, après un
bref séjour en prison », se plaint la population. Des magistrats, pense-telle, se laissent corrompre lors de la libération des délinquants mis à leur disposition par la police. D'où la tendance
de ces derniers à défier la police pendant les opérations de sécurisation sur le terrain. Une fois arrêtés et transférés au parquet, ils sollicitent, par le biais de leur famille, la liberté
provisoire ou carrément la relaxation sur présentation de faux certificats attestant une déficience mentale.
La décision du ministre d'éradiquer le banditisme urbain doit, selon l'opinion, passer par le suivi du travail des magistrats. « À la télévision, des policiers se
plaignent de l'élargissement de certains malfaiteurs récidivistes déférés devant la justice. Souvent, ce sont des inciviques bien connus dans les quartiers pour leurs forfaits »,
explique-t-on.
Face à cette situation, les fâcheuses retombées de l'action judiciaire sur la mission dévolue à la police tombent sous les sens, souligne-t-on. Les deux services,
fait-on savoir, sont finalement appelés à travailler en synergie pour des actions concertées. Le ministère de la Justice devrait, quant à lui, instituer une commission afin de mieux suivre les
dossiers transmis devant ses juridictions pour examen et sentence éventuelle à prendre.
Lucien Dianzenza
Photo : le ministre Luzolo Bambi Lessa.