Créé le 01-06-2011 à 09h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le MERCREDI 02- 06-2011 | 11H15| AFRIQUE REDACTION PAR : LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE
Le point de vue contraste avec celui de la France convaincue de la nécessité du maintien de la Monusco pour notamment sécuriser les élections générales.
L'opinion publique congolaise s'est prononcée majoritairement contre le maintien de la Mission des nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco). Elle ne
croit plus en la capacité de cette mission de changer radicalement la situation à l'est de
la RDC. C'est le résultat d'un sondage publié par l'institut de sondage Les Points, le 31 mai. Le point de vue va plutôt à l'encontre de celui du ministère français
des Affaires étrangères.
Selon ce rapport, 71% des sondés résidant à Kinshasa, Bukavu Goma soutiendraient la démarche du gouvernement au Conseil de sécurité de l'ONU. Cette catégorie estime
que malgré le bilan élogieux dressé par les services des Nations unies chaque année, des foyers de tension persistent à l'est du pays, les groupes armés tant locaux qu'étrangers continuent à
sévir dans cette partie du pays et l'on y compte des morts chaque jour qui passe. Les résultats sur le terrain, pensent-ils, ne sont pas à la hauteur de leurs attentes et surtout de la taille de
la Monusco.
Par ailleurs, ils relèvent qu'à l'instar des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), présents au Nord et au Sud-Kivu, l'Armée de résistance du
seigneur (LRA) se fait toujours signaler en province Orientale. Pourtant, notent-ils, la Monusco était constituée il y a peu, de plus de vingt mille éléments dont 2/3 étaient déployés dans la
partie orientale de la RDC. Elle est, ont-ils ajouté, la plus grande mission de l'histoire des Nations unies.
Par contre, 18% des sondés apprécient à sa juste valeur l'action positive de la Monusco dans la formation de la police nationale congolaise, l'appui logistique des
élections de 2006 et l'amélioration de la situation sécuritaire dans plusieurs coins de la République. Ils souhaitent, par conséquent son maintien en RDC et précisent que l'apport des contingents
tant civils que militaires peut encore s'avérer nécessaire dans le cadre des élections, le gouvernement n'ayant pas encore fait preuve de sa capacité à assumer l'organisation logistique des
scrutins sur l'ensemble du territoire national.
Il sied de noter que la question du mandat de la Monusco a récemment fait l'objet des discussions au Conseil de sécurité des Nations unies. Le gouvernement
congolais a, par l'entremise du ministre de la Coopération internationale et régionale, réitéré sa requête de voir le Conseil envisager une phase de transition comportant une restructuration ou
une reconfiguration de cette mission et de son mandat, dans l'optique d'un « retrait ordonné, progressif, mais sans atermoiements, de sa composante militaire ».
Soulignons que la Monusco totalise, cette année, 12 ans de présence en RDC et elle a déjà retiré quelque deux mille casques bleus depuis le début du deuxième
semestre de l'année 2010.
Jules Tambwe Itagali
Photo : des casques bleus de la Monusco