Créé le 03-06-2011 à 10h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le JEUDI 03- 06-2011 | 20H15| AFRIQUE REDACTION PAR :AFRICANEWS
La publication de la loi électorale prévue au 31 mai 2011 n'a pas eu lieu du fait que le projet de loi électorale traîne encore au Parlement. Daniel Ngoy Mulunda,
pasteur-président de la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, vient d'enregistrer son premier couac dans l'exécution de son calendrier électoral. La faute incomberait au parlement
et au gouvernement RDcongolais qui ont mis du retard à produire à temps la loi électorale. Déjà, des observateurs parlent d'irréalisme politique et estiment que la tenue des élections dans les
délais constitutionnels céderait la place à la prolongation, voire aux négociations préélectorales.
Le premier penalty tiré par Ngoy Mulunda, président du bureau de la CENI, a été manqué. Il s'agit, bien entendu, du premier couac enregistré dans l'exécution du
calendrier électoral. Initialement prévue au 31 mai 2011, la publication de la loi électorale est reportée à une date ultérieure. Le texte amendé et toiletté à l'Assemblée nationale est arrivé
sur la table du bureau du Sénat en accusant déjà un grand retard. Après en avoir débattu, les sénateurs l'ont renvoyé à la Commission politique, administrative et juridique -PAJ- de l'Assemblée
nationale pour toilettage. Le retard observé dans la publication de la loi électorale selon le délai imparti par la CENI vient s'ajouter aux nombreux problèmes d'ordre humain, financier,
technique et logistique que connaît cette institution et dont AfricaNews a déjà largement fait écho dans ses colonnes. Contrairement aux assurances données par le pasteur Ngoy Mulunda, il semble
bien qu'on s'achemine inéluctablement vers une prolongation des institutions actuelles, si l'on éviter une crise de légitimité à la date fatidique du 6 décembre 2011.
Un scénario évoqué par International Crisis Group -ICG- et des ONG locales, mais balayé du revers de la main. Spécialisée dans la prévision des conflits, l'ICG et des ONGs locales avaient recommandé un dialogue dans la classe politique pour négocier des élections apaisées, avec la possibilité d'une prolongation des institutions actuelles. Ni l'opposition ni le pouvoir n'avaient voulu entendre parler de ces recommandations jugées provocatrices et irréalistes. La vérité étant têtue, les uns et les autres ont été rattrapés par la réalité du terrain, Une réalité qui rappelle ces célèbres mots de Mao Ze Dong: «la politique n 'est pas un dîner de gala». En politique, on ne gère pas les hommes sur la base des humeurs mais plutôt de pragmatisme.
Une gestion concertée aide les hommes à aller de l'avant et à assoir des institutions stables. L'autisme et le défi mènent au chaos. Saluée par nombre d'acteurs politiques et leaders d'opinion, la démarche de Ngoy Mulunda consistant à baliser le processus électoral en amont par une large consultation des acteurs impliqués, société civile comprise, n'aura pas suffi à prémunir la CENI des avatars de la publication d'un calendrier électoral jugé irréaliste au vu des pesanteurs qui caractérisent la société RDcongolaise, particulièrement sa classe politique réputée médiocre, si l'on en croit des observateurs avisés comme Me Abdoulaye Wade ou Mzee Laurent Désiré Kabila qui n'avait pas hésité à qualifier I'AFDL de conglomérat d'aventuriers.
La volonté clairement affichée du pasteur-président de la CENI ne suffira pas à l'organisation des élections voulues libres, démocratiques et transparentes dans les
délais constitutionnels. Ce premier grain de sable introduit dans les rouages de la machine électorale et qui sonne comme un premier et cuisant échec personnel de Ngoy Mulunda vient confirmer, si
besoin en était, la nécessité d'associer à la volonté pastorale les moyens financiers et les lois nécessaires. Or, ainsi que même l'avait reconnu Ngoy Mulunda lui-même lors de son investiture à
tête de la CENI, il s'agit là d'un paramètre purement politique lié à la vision et à la volonté des dirigeants actuels, en clair la majorité présidentielle qui contrôle le gouvernement et le
parlement.
Octave MUKENDI