Créé le 09 -06-2011 à 09h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le jeudi 09- 06-2011 | 09h20 | AFRIQUE REDACTION PAR : LE PHARE
L'avenue Bikotikala, quartier Lokari dans la commune de Masina était sous le choc hier mardi7 juin 2011. Peu avant 12 heures, jeunes, vieux, et adultes affluent sur
Bikotikala, numéro 40. Tout ce monde accourt pour compatir au malheur qui vient de frappe Hubert Kuvikisa et Sidonie Luleko. Le couple a quatre enfants dont l'aîné du nom de Josué Kuvikisa et âgé
de vingt et un an, a été tué d'une balle à la nuque par un policier. Qui aurait été en tenue civile au moment des faits. Et habiterait au quartier Lokari. Le drame est survenu' entré 11 heures 30
et 12 heures . La dépouille mortelle du défunt a été amenée à la morgue de l'hôpital Roi Baudouin. Josué Kuvikisa, a-t-on entendu, prêtait main forte à son ami qui organisait, des jeux vidéo et
chargeait les appareils portables. II lui arrivait des fois de dépanner ses parents. D'autant plus que son père est au chômage depuis plusieurs années. Josué mort, ses amis, les jeunes gens du
quartier, et plusieurs autres personnes ont fait là « chasse » aux policiers. Il s'en est suivi une course-poursuite. Dans le souci de disperser la foule, des policiers ont commencé à tirer' des
balles en l'air. Et les «Chinois » (résidents de Masina) ripostaient par des jets des pierres.
Ceux qui ne pouvaient pas prendre part à la vendetta se sont mis à l'abri. Portés closes, magasins et échoppes fermés, ils attendaient anxieusement la fin des «
hostilités » pour sortir. Cela a duré plusieurs heures.
C'est aux environs de 15 heures que le calme est revenu.
Arrivé sur les lieux en fin d'après-midi, nous nous sommes rabattus sur les parents et amis du défunt, les habitants de l'avenue Bikotikala et des environs pour en
savoir un peu plus sur ce drame.
Selon les témoignages recueillis, tout est parti de la «détente » que s'est offerte hier un jeune homme dont l'identité ne nous a pas été donnée. Il était attablé
dans un «nganda» en plein air situé sur l'avenue Mayamba. Un policier, présent aussi sur les lieux pour des raisons similaires l'observait attentivement. Peu avant 12 heures, le jeune homme s'est
levé et se dirigeait probablement chez lui. Et comme, il était, devenu un peu bavard, son « ange gardien » l'a interpellé en ces termes ; Hé, monsieur ne sais-tu pas que tes propos constituent
des infractions ? Le jeune homme la fait la sourde oreille.
Il a eu alors des échanges des paroles entre le policier «Sans cheveux serait son pseudonyme» et le jeune homme. Ils s'empoignent même. Le corps bâti en athlète, le
« civil » semble tenir tête à l'agent de l'ordre. Dans un e de colère, le policier frappe violemment son « interlocuteur » au niveau de l'arcade sourcilière droit. Mis au courant des faits, des
jeunes gens accourent de tous côtés et donnent de la voix: Ces incidents se produisent au croisement des avenues Bikotikala et Sabena.
Le jeune homme en profite pour s'éclipser. Devenu fou furieux, « Sans cheveux » tire d'abord des balles au sol. Deux de ses collègues du sous commissariat Mabaka
arrivent également sur les, lieux. « Sans Cheveux » ne cesse de tirer. Une des balles atterrit sur la nuque de Josué Kuvikisa qui en ce moment est non loin de là plus précisément sur l'avenue
Sukambundu. Submergés par la foule en colère, les trois policiers vont se réfugier auprès d'un certain Titi surnommé « Colonel » et dont le domicile jouxte le sous-commissariat Mabaka.
Ne pouvant pas les garder, Titi leur demande d'aller se réfugier ailleurs.
« Ils ont atterri finalement au sous-commissariat Kulumba à Masina II», a-t-on entendu.
En sa qualité de commandant du district de Tshangu, le colonel Elvis Palanga, escorté par des policiers arrive sur les lieux vers 13 heures. Indignés et fous de
colère, ses « hôtes » ne lui facilitent pas là tâche. Il est obligé de rebrousser, chemin. Toutefois, des policiers venus dans sa suite vont se charger d'amener la dépouille mortelle de Kuvikisa
à la morgue de l'hôpital Roui Baudouin.
Pourquoi cinq mois après la disparition tragique d'un certain, Hervé, qui lui aussi habitait l'avenue Bikotikala, Josué Kuvikisa a-t-il été à son tour abattu par un
agent de l'ordre ?
Pourquoi l'insécurité persiste à Masina II? Telles sont les questions que se posent les habitants' du quartier Lokari et d'autres entités de Masina.