Créé le 09 -06-2011 à 09h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le jeudi 09- 06-2011 | 09h20 | AFRIQUE REDACTION PAR :Madeleine Wassembinya (avec ACP)
C’est la conclusion tirée d’une étude menée par le ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel
en partenariat avec l’Unicef et de l’Unesco.
Des élèves dans une salle de classe à Kinshasa. Photo d’archives
«Près de 5 millions d’enfants et d’adolescents vivent en dehors du système scolaire en RDC». C’est la déclaration faite mardi 31 mai à Kinshasa par le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP), Maker Mwangu Fwamba. Il procédait à l’ouverture d’un atelier chargé d’étudier l’épineux phénomène des enfants non-scolarisés en RD Congo en partenariat notamment avec l’Unicef et l’Unesco.
Selon ce ministre, l’étude dont question découle d’une «recherche globale» initiée dans 25 pays. L’objectif est de comprendre la situation des enfants et des
adolescents qui sont «en dehors de l’école». On regrettera que cette étude ne donne guère les raisons de la non-scolarisation de ces jeunes gens. Sauf qu’elle fournit «des données et des
informations susceptibles d’accélérer les progrès en vue d’atteindre les objectifs du millénaire pour le développement».
Au cours de la manifestation précitée, la représentante de l’Unicef a rappelé qu’il a été question, au cours de cette étude, «d’identifier les profils des enfants en dehors de l’école, de déterminer les causes de leur exclusion, d’analyser les lacunes au regard des politiques et des stratégies en vigueur et de développer de nouvelles politiques et des stratégies susceptibles de résoudre les problèmes de ces enfants».
Pour les observateurs, le secteur de l’éducation en RD Congo souffre, à l’instar d’autres domaines de la vie, de l’absence de «volonté politique» au sommet de
l’Etat. Des analystes peinent à comprendre la frilosité du gouvernement d’Antoine Gizenga et celui d’Adolphe Muzito à organiser le recensement de la population.
«Seul un recensement de la population, commente un statiscien congolais, peut permettre aux pouvoirs publics d’avoir des informations détaillées (âge, sexe, situation de famille, profession
exercée) afin de prévoir des infrastructures (crèches, écoles, habitations) adaptées à la démographie». Et d’ajouter : «La RD Congo aurait dû recenser sa population tous les dix ans afin de mieux
cerner les conditions de vie de celle-ci sans devoir recourir à l’Unicef et à l’Unesco.»
Ce tableau très peu élogieux n’a pas empêché le ministre Maker Mwangu de saluer «la politique de la gratuité de l’enseignement primaire initiée par le chef de l’Etat» sans toutefois préciser le changement apporté par cette mesure présidentielle. Il va sans dire que la pauvreté est l’alpha et l’oméga des difficultés que rencontrent des millions d’enfants et adolescents congolais à bénéficier d’une scolarité normale. Le manque de revenus des parents semble être la raison fondamentale de cet épineux problème. A Kinshasa, le ministre de l’EPSP s’est contenté de diagnostiqué la «maladie». Il n’a prescrit aucune thérapie. Gouverner, c’est prévoir.
Madeleine Wassembinya (avec ACP)