Créé le 16 -06-2011 à 09h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le JEUDI I 16- 06-2011 | 12h25| AFRIQUE REDACTION PAR : LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE
La démarche s'inscrit dans la vision d'une communauté économique et d'un marché commun africains.
Il s'est tenu à Johannesburg, en Afrique du Sud, le 12 juin, le deuxième sommet des chefs d'État et de gouvernement de la tripartite Comesa-EAC-Sadc. À l'issue des
assises, les 26 États membres ont signé la déclaration de lancement des négociations sur l'établissement d'une zone de libre-échange (ZLE). Le ministre de la Coopération internationale et
régionale, Raymond Tshibanda N'tungamulongo, y a représenté le président Joseph Kabila.
À l'ouverture des travaux, plusieurs allocutions ont été prononcées dont celle de Sindizo Nguenya, secrétaire général du Comesa et président du groupe de travail
tripartite. Il a notamment fait état des progrès accomplis dans la mise en œuvre des décisions prises lors du premier sommet tripartite en 2008, à Kampala, en Ouganda. Ainsi, le président en
exercice du Comesa, Sa majesté Mswati III, roi du Swaziland, de l'EAC, Pierre Nkurunziza, président du Burundi et de la Sadc, Hifikepunye Pohamba de la Namibie, ont réaffirmé l'engagement des
trois communautés économiques régionales à œuvrer pour la mise en place d'un marché intégré de tous les États membres.
Les trois communautés représentent 26 pays soit plus de 600 millions d'habitants et un PIB avoisinant 1000 milliards d'USD. L'instauration d'un marché commun
renforcera le commerce entre les trois régions, augmentera le flux des investissements et améliorera la compétitivité des entreprises. Le projet contribuera, en outre, au développement des
infrastructures. En vue de confirmer cet engagement, les neuf chefs d'État et de gouvernement ont, au cours de leurs travaux, examiné et adopté la feuille de route de l'établissement de la ZLE
tripartite ainsi que le principe, le cadre institutionnel et le calendrier indicatif.
Les participants à la réunion de Johannesburg ont notamment instruit le groupe de travail tripartite d'élaborer un programme et une feuille de route pour le
développement industriel dans les pays membres, l'un des piliers de la stratégie d'intégration retenue. Les deux autres piliers sont l'intégration des marchés et le développement des
infrastructures.
La démarche de ces trois organisations sous-régionales vise la création d'un marché unique en passant successivement par l'instauration d'une ZLE et la mise en
place de l'union douanière sur la base d'une monnaie unique. Elle s'inscrit dans la vision d'une communauté économique africaine et d'un marché commun africain tels qu'énoncés dans le plan
d'action et dans l'acte final de Lagos adoptés au Nigéria en 1980. D'où la présence à ce sommet, du vice-président de la Commission de l'Union africaine, Eratus Mwencha.
Dans une interview à la presse internationale, Raymond Tshibanda a félicité les chefs d'État et de gouvernement pour la signature de la déclaration de lancement des
négociations sur l'établissement de la ZLE tripartite. Il s'agit, d'après lui, d'un événement historique assorti de meilleures perspectives pour les populations de la sous-région. Il a également
confirmé la volonté des chefs d'État de la tripartite d'aller vers un marché unique. Pour y parvenir, a-t il dit, il faudrait un processus harmonisé devant conduire à long terme, à l'instauration
d'une communauté économique unique.
Le Ministre Tshibanda a rappelé que les communautés économiques régionales étaient appelées à fusionner. Des négociations plus ou moins longues devraient être
envisagées en vue de prendre en compte les contraintes de chaque État membre. « Il faut se mettre au travail dès maintenant et conduire les négociations rapidement, mais sans brûler les étapes et
en favorisant le consensus, les niveaux d'avancement du processus d'intégration étant différent d'une organisation à l'autre », a-t-il conclu.
La délégation congolaise était composée d'Anicet Kuzunda, ministre de l'Industrie, Jean-Léon Ngandu, ambassadeur itinérant du chef de l'État en charge de la Sadc,
André-Joseph Nkoy, secrétaire général à la Coopération régionale ainsi que de Bene Mpoko, ambassadeur de la RDC en Afrique du Sud. Une vingtaine d'experts de haut rang venus de différentes
structures nationales impliquées dans la mise en œuvre du processus d'intégration régionale y avaient également pris part.
La Commission de l'Union africaine, la Banque africaine de développement, la Commission économique de l'ONU pour l'Afrique ainsi que le département du Royaume-Uni
pour le développement international et l'Union douanière de l'Afrique australe y ont siégé en qualité d'observateurs. Notons que la réunion de Johannesburg a pris note de l'offre de l'Égypte
d'abriter le troisième sommet Comesa-EAC-Sadc.
Jules Tambwe Itagali
Photo : Le ministre Raymond Tshibanda lors des assises de Johannesburg