Créé le 17 -06-2011 à 09h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le VENDREDI I 17- 06-2011 | 13h29| AFRIQUE REDACTION PAR : LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE
L'indisponibilité d'un de ses membres a contraint la Cour à reporter l'audience afin de prononcer la sentence dans une huitaine. L'ambiance était quelque peu morose
hier au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa où devait être prononcé le verdict censé faire la lumière sur l'assassinat du défenseur des droits de l'homme, Floribert Chebeya. Les
journalistes présents sur les lieux ainsi que d'autres personnes intéressées ont longuement attendu en vain l'arrivée, devenue hypothétique, des membres de la Cour. Même les parties en cause
étaient absentes excepté quelques membres du collectif des avocats de la partie civile. La salle d'audience est demeurée fermée au grand dam des personnes présentes priées enfin de rebrousser
chemin, la mort dans l'âme.
Le directeur de la prison viendra après annoncer le report de l'audience du jour. Et pour cause ? Un des membres de la Cour était pris de malaise à quelques heures
du début de l'audience. Le coordonateur de la Voix des sans voix a, comme tant d'autres observateurs, émis des réserves quant à la version des faits ainsi présentée. Il croit plutôt à une
interférence extérieure de nature à empêcher le prononcé du jugement pour d'éventuelles modifications en vue de donner satisfaction à certains intérêts obscurs. « C'est un mauvais présage. Nous
sommes très pessimistes quant à l'issue de cette affaire. Tout au long du déroulement de ce procès, la Cour n'a pas cherché à connaître la vérité. La consolation pour nous les victimes réside en
ce qu'on puisse nous dire pourquoi l'État congolais a-t-il planifié l'assassinat de Floribert Chebeya », a déclaré Dolly Ibefu, l'air plutôt inquiet.
Pour lui, le jugement attendu n'engagera pas la partie civile tout à fait favorable à l'éventualité d'aller en appel jusqu'à recourir aux instances judiciaires
internationales afin, dit-il, « de mettre un terme au règne de l'impunité qui tend à s'enraciner en RDC ». Le fait que le présumé assassin principal, en l'occurrence le général John Numbi, et
d'autres n'aient pas été arrêtés ni inquiétés constitue, pour lui, des éléments probants d'une rétention volontaire de la vérité. Serges Mayamba, avocat de la partie civile, s'est indigné du
non-respect de la procédure qui astreint les parties à comparaître d'abord, quitte à les informer, séance tenante, de l'éventualité d'un report.
L'administration judiciaire, constate-t-il, a failli à sa mission pour n'avoir pas utilisé la voix légale en vue de faire passer l'information sur le report de
l'audience. Dossier à suivre.
Alain Diasso