Créé le 20 -06-2011 à 09h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le MARDI I 21- 06-2011 | 13h40| AFRIQUE REDACTION PAR : LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE
Organisée à l'occasion de la journée de l'enfant africain, la visite guidée au jardin zoologique de Kinshasa, le 16 juin, s'ajoutait à la formation habituelle des
femmes artistes basée sur l'alphabétisation et l'initiation à l'art.
Dieu, l'un des enfants interrogés au terme de la visite s'est dit impressionné par un chimpanzé dénommé Rico, pensionnaire du zoo. « Le voir se tenir debout et même
certaines de ses mimiques m'ont fort étonné. Je ne savais que des singes du genre existaient, je les trouve si proches des humains ! », a-t-il confié aux Dépêches de Brazzaville.
Comme l'a indiqué Clarisse Marini aux Dépêches de Brazzaville, les protégés de l'Association des femmes artistes des Beaux-arts (Afab), sont « ciblés parmi les
enfants des policiers, militaires et personnes vivant avec handicap venus des camps Kokolo, Lufungula et du centre des handicapés de Mushi ». La conseillère de l'Afab a précisé qu'ils évoluaient
tous dans un cadre familial même si la plupart d'entre eux ne vivaient pas sous le toit parental mais plutôt chez des proches parents. « À la différence de nombreuses associations et ONG qui
habituellement se focalisent sur les enfants de la rue, nous avons choisi de porter notre action vers ceux qui sont sous tutelle afin de leur éviter de connaître la mauvaise expérience de la rue.
Mais, la grande majorité de la quarantaine dont nous prenons soin sont hébergés soit par les grands-parents, une tante, un oncle, une sœur aînée ou dans un foyer monoparental du fait de la
séparation des conjoints », a-t-elle expliqué.
« Notre regard s'est porté sur les enfants des policiers, militaires et personnes vivant avec handicap parce qu'à notre avis, ils font également partie de l'enfance
en difficulté. Issus de milieux modestes et même pour certains défavorisés, ils ne bénéficient pas toujours d'une attention suffisante. Particulièrement, nous prenons soin des enfants non
scolarisés », a expliqué Clarisse Marini. L'âge des encadrés, a-t-elle signalé, « varie entre 6 et 14 ans parce qu'à ce niveau, ils sont encore récupérables ». Et de renchérir, les enseignements
sont dispensés par « un maître d'école primaire que nous appelons Molakisi. Il s'occupe essentiellement de la partie alphabétisation et s'efforce de suivre le programme de l'enseignement
primaire. Et, nous, en tant qu'artistes, nous y ajoutons une touche artistique. Cet apprentissage de l'art va du simple dessin au bricolage en passant par le travail avec de l'argile et bien
d'autres matériaux. En effet, l'Afab regroupe, entre autres, des céramistes, des batteuses de cuivre et des peintres et chacune de nous donne selon sa discipline ».
Par ailleurs, l'Afab a choisi de poursuivre son encadrement au-delà de la formation décrite ci-dessus. À l'enseignement académique, elle joint des cours d'hygiène,
de savoir-vivre, d'éducation civique et des visites guidées dans divers lieux afin d'assurer un meilleur épanouissement et une plus grande ouverture sociale à ces enfants souvent cloitrés dans
les camps. « Nous avons eu une expérience extraordinaire quand nous avons conduit nos protégés au Musée national du Mont-Ngaliema. Ils ont découvert un univers qu'ils ne connaissaient absolument
pas. Et, d'autres qui n'avaient jamais vu le fleuve l'ont appelé "mayi ya Kalamu". Le guide s'est chargé alors de leur donner une leçon d'histoire et de géographie. Et, au retour, leurs tuteurs
nous ont appris l'enthousiasme des enfants et cela nous a réjouies. Ceci nous a conforté à poursuivre dans cette voie en organisant notre seconde visite au Jardin Botanique ».
Nioni Masela
Photo : Les protégés de l'Afab et leurs encadreurs lors de la visite guidée au jardin zoologique de Kinshas