Créé le 15 -02-2011 à 00 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le mardi 15 -02-2011 à 11 h10 | PAR : LE POTENTIEL
A propos de l’arrivée de Floribert Chebeya à l’Inspection générale de la police en date du 1er juin 2010, le ministère public et la partie civile sont en désaccord
avec la défense.
Les défenseurs des droits de l’Homme Floribert Chebeya et Fidèle Bazana ont-ils été assassinés dans les locaux ou en dehors de l’Inspection générale de la police.
C’est cette équation qu’a essayé de résoudre la Cour militaire de Kinshasa/Gombe à l’audience d’hier lundi 14 février.
A ce sujet, le ministère public a déclaré aux juges militaires que dans la journée du 1er juin 2010, la veuve de Chebeya se trouvait à 17h06’’ dans un garage de la
rue Mangai, dans la commune de Kasa-Vubu. C’est à ce moment qu’elle a été prise en charge par l’antenne du site Gambela lorsque Floribert Chebeya lui a envoyé le SMS que voici : « Nazali kokoma
na esika oyo nayebisaki yo ete bakoyamba ngai (Ndlr : Je vais au lieu dont je t’avais dit que je serai reçu) ». Continuant sa démonstration, l’organe de la a dit qu’à 17h25’’ l’appel du colonel
Daniel Mukalay a été pris en charge par l’antenne de Kintambo, et puis par celle de l’église kimbanguiste située sur l’avenue Saïo dans la commune de Kasa-Vubu. A 17h31’’, Chebeya a été pris en
charge par l’antenne du rond-point Bandalungwa, et à 17h53’’ par celle du Palais du peuple. Constat du ministère public : « Nous tirons la conclusion que Chebeya est arrivé à l’Inspection
générale de la police »
Sur demande de la Cour, l’expert John Aluku de la société de téléphonie cellulaire Airtel a fourni les échanges entre le colonel Daniel Mukalay et la directrice du
protocole de l’Inspection générale, la colonelle Alaine Mwenze Ilunga en date du 1er juin 2010. A 9h00’’, le colonel Mukalay sur réseau Tigo a appelé la colonelle Alaine Mwenze sur son réseau
Airtel pris en charge par l’antenne du Stadium. A 9h6’’ le colonel Mukalay a envoyé un SMS vers la colonelle Alaine Mwenze. A 9h08’’, le colonel Mukalay a appelé la colonelle Alaine Mwenze qui
était prise en charge par l’antenne du Palais du peuple. A 9h24’’, la colonelle Alaine Mwenze a appelé le colonel Mukalay. A 9h54’’, La colonelle Alaine Mwenze a appelé le colonel Daniel Mukalay,
appel pris en charge par l’antenne du Stadium. A 9h59’’, la colonelle Alaine Mwenze Ilunga a encore appelé le colonel Daniel Mukalay.
Appels controversés
Après les explications de l’expert de la société Airtel, Me Kabengela Ilunga de la partie civile est passé à la barre pour relever que c’est à 19h38’’ que l’appel
émis par Floribert Chebeya a été pris en charge par l’antenne du Palais du peuple. Il en a profité pour savoir ce que le ministère public a fait des SMS envoyés vers la MONUSCO et dont voici le
contenu : « Je me dirige à l’Inspection générale de la police, prière de suivre ».
A cette préoccupation de la partie civile, l’organe de la loi a déclaré que l’Auditorat n’a pas pu entendre Mme Yande, responsable de la Division des droits de
l’homme de la MONUSCO. Invitée quand même à la barre, Mme Yande a dit à la Cour que le colonel Daniel Mukalay est au courant de ces SMS. Elle a fini par déclarer : « Pour le contenu, je ne peux
pas me prononcer, compte tenu du rang que j’occupe à la MONUSCO ». Après cela, le ministère public a sollicité de la Cour qu’on aille à l’Inspection générale de la police pour voir l’endroit où
le Camerounais Gomer Martell avait vu Floribert Chebeya.
Après avoir fait remarquer qu’à partir de 21h00’’ Chebeya n’émettait plus, un autre avocat de la partie civile a déclaré à la Cour que lorsque le major Christian
Ngoy était allé jeter le corps de Floribert Chebeya, quelqu’un était resté avec son téléphone à l’Inspection générale. Il a fini par lâcher : « Nous présumons que c’est le colonel Daniel Mukalay…
».
Passant à leur tour à la barre, les avocats de la défense ont relevé que lorsque le ministère public soutient que Chebeya avait envoyé un message à son épouse, il
est en train d’entrer en contradiction avec son propre procès-verbal où la veuve a déclaré : « Il m’avait dit qu’il était déjà à l’Inspection générale ». Cet avocat a ajouté que nulle part on ne
voit un appel ou un SMS de Chebeya vers son épouse. Me Jean-Marie Kombo a fini par prononcer une phrase de trop : « L’Auditorat a fait la honte de la justice ! »
Selon un autre avocat de la défense, les éléments techniques viennent de révéler qu’il n’y a jamais eu de message, mais un appel. Et à ce moment-là, Chebeya se
trouvait à Ngaliema, justement à l’état-major des FARDC. L’avocat en a conclu qu’il est impossible que Chebeya perde son âme à cette heure-là à l’Inspection générale de la police.
Pour cet avocat de la défense, Chebeya n’a jamais appelé sa femme à 16h56’’, et le message ne peut pas avoir été fait à 17h06’’.