Le 08-08-2011 à 01h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE DE LA RDC-AFRICIANE ET INTERNATIONALE
| Mis à jour le lundi 8-08-2011 | 18h39| PAR : LE MILLENAIRE
Le chef des Travaux Kisembo Bitamara est l’un de rares intellectuels de l’Ituri qui avaient accepté de porter un coup de main aux milices. Au moment des conflits armés, il avait terminé comme chef du parti pour la sauvegarde de l’intégrité du Congo, créé grâce à une enveloppe d’argent venue des officiels de Kinshasa, s’il faut croire à l’acquitté de la justice congolaise Yves Kawa, actuellement détenu au centre pénitencier et de rééducation de Kinshasa, CPRK, ex prison Makala. Bien avant cela, le Chef Kisembo, C’est aussi un chef coutumier traditionnel, avait occupé d’importantes fonctions dans presque toutes les rebellions : RCD Goma, RCD Kisangani, RCD K-ML, FLC et UPC. C’est donc l’un de ceux qui doivent bien maitriser la situation de l’Est de la RDC. Il a aussi participé au Dialogue inter congolais de Sun City. Apres un long moment d’exil en Ouganda, il est rentré en Ituri, la terre de ces ancetres.
Kisembo Bitamara avait occupé le sommet de la milice PUSIC lorsque le coutumier Yves Kawa avait opté, momentanément, pour la poursuite de ses études.
Mais le fauteuil du sommet de la milice était devenu très amère lorsqu’Yves Kawa sera mis aux arrêts, personne ne savait à qui le prochain tour. Le seul choix à faire à l’époque, était de gagner
le chemin de l’exil, et c’est ce qu’avait fait Kisembo Bitamara, sacrifiant ainsi son mandat du chef de la collectivité secteur des Bahema-Sud. A Kampala, l’homme se serait plus rapproché
des services spécialisés ougandais qui l’employaient, de temps en temps, comme collaborateur extérieur. Ces statuts lui ont permis de vivre à Kampala mieux que de nombreux autres exilés
congolais, car au moins les loyers lui étaient garantis.
Dans les milieux congolais de Kampala, Kisembo Bitamara incarnait cet opposant au régime de Kinshasa dont- les yeux refusaient de voir progresser le
rapprochement politique entre Kinshasa et Kampala.
La vague d’arrestation sur le sol ougandais des jeunes gens de la milice du Front Patriotique pour la Justice au Congo, FPJC, que certaines langues lui
imputaient d’encadrer politiquement en Ouganda, ne lui avait jamais servi de signal politique pour changer d’option.
Tout se précipitera avec l’annonce de l’arrivée du président Joseph Kabila en Ouganda pour assister à la cérémonie d’investiture de son homologue Ougandais, Yoweri
Museveni. Des officiels ougandais, voulant se débarrasser d’un ami qu’on ne pouvait pas livrer comme on l’avait fait avec Sharif MANDA et consorts, négocieront une voie de sortie, avec
honneur, pour Kisembo Bitamara. Des garanties pour qu’il ne soit pas arrêté au pays seront été obtenues et une invitation lui sera lancée pour se rendre à Kinshasa avant
d’atterrir en Ituri.
A Kinshasa, Kisembo Bitamara a été logé au Grand Hotel Kinshasa, sous le frais de la haute hiérarchie du pays. Le conseiller spécial du chef de l’Etat en charge de
la sécurité en fera son affaire et décidera de l’embaucher dans son parti le Mouvement social pour le renouveau, le MSR.
Descendu à Bunia au bord du régulier de la compagnie africaine d’aviation, CAA et aux cotés de Justine Kerovi, la pièce maitresse de la campagne du MSR en
Ituri pour le moment, le chef des Travaux Kisembo n’avait qu’un seul discours. « Fini la guerre, je battrai campagne pour Joseph Kabila ! » Le MSR lui a offert un grand spectacle dans son
Kasenyi natal, ou il devrait sensibiliser ses anciens administrés de la collectivité des Bahema-sud à voter pour Joseph Kabila en 2011.
Danses folkloriques, vaches égorgées et de la bière avaient marqué son retour à Kasenyi, cette cité qui se situe à 55 kms au Sud de Bunia au bord du Lac Albert. Le retour de Kisembo Bitamara sur la scène politique congolaise servira plus le régime de Kampala qui a finalement compris qu’on ne sacrifie pas des amis au petit bonheur d’un marché pour gagner 20 mille, 30 mille, voire 50 mille dollars américains comme avaient toujours fait certains officiers ougandais en livrant des ex miliciens de l’Ituri aux officiels de Kinshasa.
Kigali a su protéger ses produits ( ex rebelles du Rassemblement congolais pour la démocratie, RCD-Goma) pour qui ils obtiennent même de l’emploi
auprès de Joseph Kabila. Il en est de même pour les ex CNDP de Laurent Nkunda, qui sont bien entretenu au sein des FARDC et quelques uns ne manqueront pas d’occuper de hautes fonctions au sommet
de l’Etat si Joseph Kabila pour qui ils battent déjà campagne au sein de la majorité présidentielle briguait pour la seconde fois le poste du président de la république à l’issue des
élections de Novembre prochain.
Kisembo Bitamara à Kinshasa, constituera également une importante ressource à laquelle Kampala pourra toujours recourir pour sécuriser ses acquis à Kinshasa. Le
gouvernement de Kinshasa aussi pourra se retrouver s’il veut comprendre la stratégie ougandaise vis-à-vis de la RDC en capitalisant suffisamment le retour d’un congolais qui a infiltré et
servi comme stratège au sein des services spécialisés ougandais pendant plus de quatre ans.
Le Pacificateur