Créé le 10 -08-2011 à 07 h20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN
| ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le mardi 10 -08-2011
à 07 h20 | AFRIQUE REDACTION PAR : LES FINANCES
Le président du PAREC, devenu président de la CENI n'inspire plus confiance à l'opposition politique. Et lui- même ne fait rien pour démentir les allégations sur
son parti-pris pour la Majorité présidentielle de qui il doit ce poste à la CENI. «Ngoy Mulunda a été l'une de ces personnes qui ont activement battu campagne en 2006 pour le candidat du PPRD à
l'élection présidentielle. Il n'y a pas de raison pour qu'il change aujourd'hui d'idéal politique. Il a un agenda à respecter : la réélection de Kabila», soutient-on dans le rang de l'opposition.
Ce genre des a priori négatifs sur le président de la CENI ne président pas en faveur des élections apaisées. Car, quel que soit le résultat des urnes, tant que celui-ci sera en faveur du
candidat, l'honnêteté du scrutin fera l'objet de contestation.
Malheureusement comme pour soutenir cette assertion, avec le débat sur la signature du Code de bonne conduite et son refus de se plier aux conditions préalables
posées par l'opposition avant de marquer l'acte d'adhésion à cet instrument juridique,Ngoy Mulunda a cessé de garantir la quiétude de l'opposition. Désormais, pour chacun de ses faits et gestes
même bénins et sans équivoqués, l'opposition y formulera des présomptions sérieuses de tricherie au profit de Kabila.
Alors que l'opposition entende que soient élagués du fichier électoral les mineurs enrôlés au Katanga et au Maniema, les militaires et les policiers, Ngoy Mulunda
donne des ordres aux députés et aux sénateurs tout à fait comme à ses subalternes, les vacataires de la CENI. Du fait de son attitude et réaction, l'opposition commence à se poser des sérieuses
questions sur l'honnêteté et la fiabilité des futurs résultats électoraux qui seront donnés par la CENI, présidée par le président du PAREC, Entre-temps, le sol se dérobe sous les pieds de ce
président de la Commission électorale indépendante (CENI) qui, aux dires de la grande majorité des députés et sénateurs écoeurés par ses ordres donnés sur les orientations du dispositif électoral
via les médias, outrepasse le cadre de ses prérogatives et s'attribue des pouvoirs indus. En lançant un ultimatum au Parlement pour - obtenir, sous des menaces, l'adoption des annexes à la loi
électorale, l'initiateur du PAREC devenu par la magie des arrangements politiques à l'africaine, président de la CENI a foulé au pied les lois en la matière. Pour les parlementaires de
l'opposition, cette attitude chevaleresque de Mulunda qui donne des injonctions à l'institution Parlement censée l'auditer et devant laquelle il doit déposer son rapport d'activités annuelles,
est soit de la provocation ou soit une dictée à des fins évidentes. Sans vraiment faire semblant, Ngoy Mulunda a violé les dispositions réglementaires sur les modalités de collaboration entre la
CENI et les autres institutions nationales.
Pour un grand nombre d'observateurs, il va sans dire que Daniel Ngoy Mulunda jette l'opprobre sur l'institution CENI en outrepassant (pour des raisons obscures ou
pour sonder le terrain et reculer précipitamment au besoin) son pouvoir jusqu'à lancer un ultimatum à une institution parlementaire sur fond des menaces tendant à découpler les élections de
novembre 2011. S'il voulait énerver les politiciens de l'opposition, en tout cas il a réussi à coup sûr. Ses propos ont énervé même les plus placides. A l'opposition, son lynchage politique est à
l'ordre du jour d'autant plus qu'il existe un contentieux non réglé sur le nettoyage du fichier électoral. En effet, l'opposition entend que soient élagués de ce fichier les mineurs enrôlés au
Katanga et au Maniema, les militaires et les policiers. Au contrario, Ngoy Mulunda donne des ordres aux députés et aux sénateurs tout à fait comme à ses subalternes, les vacataires de la CENI. Le
29 juillet dernier, lorsque le président de la CENI est allé déposer le projet de l'annexe sur la loi électorale au cabinet d'Adolphe Lumanu, il a lancé un ultimatum au Parlement afin de lui
fournir cette annexe avant le 10 août prochain faute de quoi, il sera dans l'obligation de découpler les élections prévues en novembre prochain. En termes clairs, il entend, de cette façon,
organiser seulement la présidentielle et de reporter les législatives.
UNE DECLARATION MAL VENUE ET DESAPPROUVEE PAR TOUS ?
De cette annonce orageuse et tout à fait audacieuse qui a produit l'effet d'un coup de tonnerre dans un ciel bleu, les autres institutions ainsi que des structures
officieuses d'accompagnement du processus électoral ont eu des réactions contraires. L'ASADHO, le premier, a mis Ngoy Mulunda en garde contre toute tentative de report des élections. Et Joseph
Kabila lui-même a émis des sérieuses réserves sur ce report. Et le mardi 3 août dernier, en recevant les ambassadeurs, les chefs de missions diplomatiques, les représentants de l'Union Européenne
et de l'Union africaine ainsi ceux de la MONUSCO, le président Kabila leur a rassuré sur la tenue des élections à la date prévue par le calendrier publié par la même CENI.
Et, de son côté, le gouvernement s'était réuni en Conseil des ministres et a vite approuvé l'annexe à la loi électorale qu'il a directement déposée sur la table de
deux chambres du Parlement.
Quant au parlement, pour donner un signal fort à l'opinion et contredire la CENI, il est en session extraordinaire depuis le samedi 6 août pour l'examen et le vote
de cette annexe à la loi électorale sur la répartition des sièges au Parlement. Comme de coutume, il y a la certitude d'une réplique contre Ngoy Mulunda qui doit apprendre les bons procédés
politiques, notamment en matière de collaboration entre les institutions, Quid de cette annexe ? Selon les données disponibles, la CENI a, en fait, enregistré à la révision du fichier, 32.02464O
électeurs en 2011 contre 25.712.552 en 2006, soit un surplus de 6.312.088 d'électeurs enregistrés en 2011. Ces statistiques non encore traitées par elle sont contestées par une grande frange de
l'Opposition qui dénonce l'enrôlement des mineurs, policiers et militaires. Elle demande que tous ces noms soient élagués du fichier électoral. Pour ce faire, elle a posé dix préalables à la
CENI, au nombre desquels son accès au serveur central pour avoir le nombre exact d'enrôlés. Au cas où cette demande ne sera pas satisfaite, elle menace de boycotter le processus jusqu'à ce que
ces préalables soient remplis parla CENI. Et elle justifie sa revendication par le fait que les nouvelles données du fichier électoral ont affecté le nombre des sièges pour la députation
nationale. Au fait, Kinshasa qui avait 58 sièges en 2006 en perdrait 7. Il lui reste 51 sièges pour 2011. La Province Orientale se voie soustraite de 2 sièges sur les 63 de 2006. Il lui reste 61.
L'Equateur gagne 4 sièges et passe de 58 à 62 sièges. Le Katanga augmente son quota de 3 sièges sur le 69 de 2006 et obtient ainsi 72 sièges pour 2011. Le Bandundu passe de 57 à 60 sièges. Les
deux Kasaï augmentent de 2 sièges chacun. Ce qui amène l'Occidental à 42 et l'Oriental à 41. Il y a 2 sièges de plus pour le Maniema qui aura 14 sièges. Le Bas-Congo gagne 1 siège pour atteindre
25. Le Nord-Kivu garde ses 48 comme le Sud-Kivu ses 32 sièges. A l'ouverture de la présente session, le samedi 6 août dernier, la CENI avait encore convié les partis politiques à la signature du
Code de bonne conduite (Lire in extenso le projet du texte de ce document qui se veut un instrument juridique lequel sera signé le mercredi 10 août 2011) pour des élections apaisées, crédibles et
transparentes. Au début, l'Opposition avait claqué la porte lors du débat sur ce Code. Signeront ou ne signeront pas?