Créé le 15 -08-2011 à 10 h20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN
| ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le dimanche 15 -08-2011 à 10 h30 | AFRIQUE REDACTION PAR : LE POTENTIEL
Il y a candidats et candidats : ceux qui méritent d’être considérés comme étant de vrais candidats et ceux qui ne le sont juste que pour la forme. Ceux-là, en
nombre extrêmement réduit, sont des « vertébrés » s’il faut se permettre de paraphraser un prince de l’Eglise ; ceux-ci forment ce que l’on peut appeler la « foule ». Décodage
Ils étaient trente-trois en 2006. Combien seront-ils en 2011 ? Là n’est pas, à proprement parler, le problème quand bien même la question ne manque pas de
pertinence.
Ce qui semble cependant être à l’ordre du jour pour le moment, c’est la convocation de l’électorat et l’inscription des candidats pour l’élection présidentielle et
la députation nationale.
Sans nul doute que la Commission électorale nationale indépendante est en train de faire les derniers réglages à ce propos. Dans le chronogramme publié le 30 avril
2011 par le président-pasteur, cette opération devrait, en effet, avoir lieu le 4 août. Mais mal lui en prit : le rendez-vous de la Ceni n’aura pas été respecté.
Peut-être ne faudra-t-il pas en vouloir au président Ngoy Mulunda pour ce que certains qualifient, à tort ou à raison, de « péché véniel ».
RUEE, PAS VERS L’OR
Après que l’on ait bouclé, à fleurets mouchetés dans tous les cas, l’étape concernant l’adoption des annexes à la loi électorale, les projecteurs de l’actualité
sont désormais braqués sur la convocation de l’électorat et l’inscription des candidats pour l’élection présidentielle et la députation nationale.
Au-delà du fait que cela ne soit plus qu’une question de quelques jours, la CENI n’ayant plus le temps avec elle, il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’il faudra les
compter en termes de dizaines, les candidats qui vont devoir se faire inscrire pour l’élection présidentielle du 28 novembre.
L’enjeu qui s’annonce étant de taille, certainement que les candidats se sont déjà mis en ordre de bataille pour le besoin de la cause. Dans les rangs de
l’opposition où l’alternance politique n’en est pas moins perçue comme un vrai cheval de bataille, il se pose toutefois un réel problème de la carrure des postulants.
Si la question n’a vraiment pas sa raison d’être au niveau de la Majorité présidentielle où les dés ont été jetés depuis - on sait que c’est la candidature de
Joseph Kabila qui sera retenue, il n’en est pas le cas pour l’opposition. « Il n’est un secret pour personne, affirme un député d’obédience chrétienne, que tout va se jouer sous le signe de la
multitude ».
« Il faut, ajoute-t-il, s’attendre à une inflation de candidatures comme il en fut le cas en 2006 ».
Il y aura ruée. Pas celle du genre de la ruée vers l’or de Californie qui attira, au 19ème siècle, des aventuriers du monde entier, mais un foisonnement de
candidats au diapason de la multitude de partis politiques – plus de 400 – qui gèrent, à leur manière, l’espace politique congolais.
Même si la surenchère politique a toujours prévalu dans le chef des opérateurs politiques congolais, ce n’est pas pour autant que l’on doive prêter le flanc à ce
qui n’est pas loin de ressembler à une comédie de mauvais goût.
Pas sérieux que le pays s’amuse à aligner autant de candidatures dont la plupart ne sont, d’ores et déjà, que des candidatures pour rire.
UN PEU PLUS DE SERIEUX
Il est évident qu’en RDC, et de manière particulière dans le microcosme politique congolais, le ridicule ne tue pas. Et pourtant on sait très bien que le bon sens
et le sérieux devraient amener la classe politique congolaise à regarder plus d’une fois et à se regarder dans le miroir avant de se faire inscrire candidat président de la République.
Quand bien même il est permis à chacun de rêver, les yeux ouverts s’il le faut, il n’en demeure pas moins vrai qu’un minimum de réalisme de circonspection est
recommandé dans le cas d’espèce. Surtout à tous ceux qui se préparent à aller à la « guerre » dans la perspective des élections du 28 novembre dont la convocation de l’électorat et surtout
l’inscription des candidats à la présidentielle n’en est pas moins importante.
Il est vrai que les Congolais, plus particulièrement les Kinois, ont l’habitude de clamer à qui veulent bien les entendre que « chance eza eloko pamba » (ce qui
veut dire que la chance importe peu ; c’est comme dans une tombola). Mais il ne faut pas, pour cela, en déduire qu’il est donné à tout le monde d’aller concourir à un niveau de responsabilité
comme celui de président de la République.
« Nous ne sommes pas dans une loterie », a fait remarquer une grande gueule de l’opposition. Il est du devoir de tout Congolais de bien voir là où on veut
mettre ses pieds et ce à quoi on veut s’engager », a-t-il prévenu. Surtout qu’il s’agit de la gestion du destin de tout un pays. Et pas n’importe quel pays. A moins que l’on se dise que le Congo
ne vaut rien du tout et que son destin peut être laissé à la merci de n’importe qui.