Le président de la CENI a assuré les responsables des institutions de la RDC, réunis samedi à Kinshasa sous la présidence du chef de l’Etat, qu’« à ce jour, il
n’existe plus d’obstacle majeur à la tenue des élections dans les délais fixés par le calendrier ».
L’optimiste du pasteur Daniel Ngoy Mulunda repose sur « le soutien sans failles des institutions de la République et de la population », la CENI n’attendant plus
que « la promulgation des annexes à la loi électorale pour lancer l’opération de réception et de traitement des candidatures aux élections du 28 novembre 2011 ».
Au sortir d’une visite de travail chez le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité à qui il venait de remettre les annexes à la loi
électorale destinées au Parlement pour examen et adoption, il a exprimé sa conviction d’organiser la présidentielle et les législatives dans les délais du calendrier. A moins que, a-t-il averti,
le Parlement ne lui donne pas les annexes à la loi électorale au 10 août 2011 ! Ce qui n’est pas encore fait…
Sur le plan financier, la CENI attendait du gouvernement 57,74% et des partenaires internationaux 42,26% des fonds destinés au financement des
élections.
« En termes de prévision, sur un budget de 782 millions USD pour la période de 2007 à 2013, le gouvernement est engagé à contribuer à hauteur de 419 millions
USD contre 363 millions USD de la communauté internationale. La présente préfiguration retient la quotité du budget des élections pour 2011 à hauteur de 350 millions USD. Ce montant comprend
:
- 32 millions USD au titre de rémunération, fonctionnement et d’investissement de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ;
- 318 millions USD destinés au financement des opérations électorales », a expliqué à l’Assemblée nationale le Premier ministre Adolphe Muzito, lors de la
présentation fin 2010 du projet de budget 2011.
La logistique est cet autre paramètre indispensable. Aéronefs et véhicules, particulièrement, sont-ils en nombre suffisant pour espérer amener « dans le délai du
calendrier » l’ensemble du matériel électoral aux centres de vote et d’en repartir avec les urnes « sans obstacle majeur » ? Seule la CENI le sait.
En outre, d’autres défis (politique, sécuritaire) se dressent devant la CENI.
Au plan politique, reconnaît-elle, « la victoire ou la défaite aux élections ressemblent et se résument à une question de vie ou de mort ». Admettant que « la plus
grande menace contre le nouveau cycle électoral étant le faible consensus politique sur les règles de jeu ou tout simplement d’un dialogue républicain qui devrait cimenter la vie politique
».
Les reports successifs de la signature du Code de bonne conduite des partis politiques illustrent suffisamment l’absence de ce consensus politique.
Et comme rien ne permet d’affirmer que les élections vont se dérouler « paisiblement » dans les « foyers d’insécurité » de l’Est du pays, le peuple congolais ne
peut que prendre acte des assurances du président de la CENI.