Créé le 05 -09-2011 à 00 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le lundi 05 -09-2011 à 00 h45 | AFRIQUE REDACTION PAR :LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE
Quatre journalistes ont récemment été agressés lors de la marche de l'Union pour la démocratie et le progrès social à Kinshasa.
Comme l'avait prévenu l'ONG Journaliste en danger (JED), à la fin de l'année 2010, les violations contre la liberté de la presse augmentent de plus en plus à
l'approche des élections. Tout compte fait, le nombre de cas enregistrés serait déjà largement supérieur à 10, rien que pour la période d'avril à septembre. Les services de renseignement et la
police nationale congolaise sont particulièrement indexés dans l'exécution de ces forfaits.
À l'allure où vont les choses, il y a lieu de craindre une recrudescence accrue d'atteintes à la liberté de la presse d'ici à l'organisation des législatives et de
la présidentielle. La multiplication des actes d'intolérance, des menaces, des agressions contre des journalistes dans l'exercice de leur profession a également été l'une des causes de la récente
marche des professionnels des médias à Kinshasa. Les injures et autres menaces du député Yves Kisombe contre la journaliste Eugénie Ntumba ont eu comme conséquence un embargo de 6 mois dans les
médias décidé contre l'élu.
JED a notamment dénoncé le cas du directeur de la Radio communautaire Étoile de Bolobo, Alpha Manzanza, incarcéré pendant quatre jours, l'agression d'un cameraman
de la Radio télévision du groupe l'Avenir Rtg@, au stade des Martyrs, lors du Congrès du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPPRD), Serge Kembila, et d'un journaliste de la
Radio lisanga télévision. Il sied de noté également la séquestration d'un journaliste de Channel médias Congo télévision, Junior Kudura Kasongo.
Il faut également ajouter sur cette liste, les violences physiques dont ont été l'objet 4 journalistes, le 1er septembre lors de la manifestation organisée par
l'UDPS. Il s'agit de John Bompengo, Daudet Nzumbu, Papy Mulala et Bienvenu Kabamba, respectivement journaliste à Radio Okapi (radio onusienne), et cameramen à Canal Congo
Télévision, à Canal Kin Télévision et Canal numérique Télévision, chaînes de télévision privées proches de l'opposition, émettant à Kinshasa.
Selon les recoupements effectués par JED, ces professionnels des médias ont été agressés et passés à tabac par des éléments de la police nationale congolaise
et par des individus en tenue civile qui tentaient une contre-manifestation. Leurs matériels de travail, notamment des caméras et des bandes cassettes, ont été confisqués. Ces
professionnels des médias, a noté JED, étaient pris à partie au moment où ils effectuaient leurs reportages sur la marche de protestation des militants de l'UDPS réclamant à la Commission
électorale nationale indépendante la transparence dans la gestion du fichier électoral.
Contacté par JED, Daudet Nzumbu a déclaré qu'il s'était sorti de ces échauffourées entre les agents de la police et les manifestants avec une figure tuméfiée.
« Ma caméra a été emportée malgré ma résistance », a ajouté Nzumbu. Bienvenu Kabamba a, quant à lui, déclaré avoir été violemment agressé par des jeunes sportifs au point de lui ravir sa caméra
après la dispersion de la marche par les agents de l'ordre.
Ces assaillants se sont présentés au journaliste comme membres du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) en quête des journalistes au
service des chaînes proches de l'opposition. « Je connais un de mes agresseurs, membre influent de cette ligue des jeunes », a témoigné Kabamba. Rappelons qu'au stade des Martyrs, lors du Congrès
du PPRD, le caméraman de la Rtg@, Serge Kembila, avait été attaqué par des personnes identifiées comme membres de la sécurité du secrétaire général de ce parti au pouvoir.
JED n'a cessé de condamné vigoureusement ces actes de violences contre les professionnels des médias. Pour ce dernier cas, il demande aux autorités de la police
d'instruire les éléments de la police à faire la distinction entre les manifestants et les professionnels des médias dans le respect strict du travail de la presse lors des
manifestations.
Jules Tambwe Itagali