Créé le 05 -09-2011 à 00 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS |
SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le lundi 05 -09-2011 à 12 h55 | AFRIQUE REDACTION PAR :LES DEPECHES DE BRAZZAVILE
Dans un message au peuple congolais rendu public le 2 septembre, le leader de l'UDPS partage ses convictions et ses appréhensions par rapport à l'avenir immédiat de
son pays.
« Je lance un appel pressant à toutes les forces démocratiques, de changement et de progrès social, nationales et internationales, au-delà des clivages politiques
ou idéologiques, à unir leurs énergies et leurs moyens autour de ma candidature pour barrer la route à l'imposture, par une grande mobilisation populaire et une vigilance tous azimuts sur le
déroulement des prochains scrutins ». Contenus dans un message adressé au peuple congolais, ces propos d'Étienne Tshisekedi ont été présentés au public le 2 septembre, en sa résidence, par son
porte-parole, Albert Moleka. À travers cet appel à l'unité de l'opposition, le leader de l'UDPS prend l'engagement, une fois élu à la magistrature suprême, de gouverner avec l'ensemble des forces
politiques convaincues du choix de l'alternance autour de sa candidature. Il prône l'ouverture et le dialogue constructif de toutes les tendances politiques actuelles et se dit prêt à composer
avec celles « visiblement promptes à renoncer à la ruse, à l'opportunisme et au crime pour adhérer à son projet de paix, de réconciliation, de consolidation de la démocratie et de lutte contre la
corruption ».
Pardon et réconciliation
Le message du Sphinx de Limete aborde plusieurs aspects liés à la vie de la nation sur fond de relecture de son parcours, depuis l'indépendance à ce jour. Après un
exercice de réminiscence de privations et de sacrifices consentis tout au long de sa lutte politique, Étienne Tshisekedi estime que l'heure du pardon a sonné. Il invite ses compatriotes à forger
l'unité nationale « pour que triomphent la liberté et la dignité ». Il en appelle au dépassement de soi et à la reconnaissance des fautes commises, préalable à une réconciliation nationale bâtie
sur le pardon sincère. Et de nuancer : « Le pardon que nous nous devons mutuellement ne doit pas être un pardon naïf, sans contrepartie. Pour qu'il soit porteur d'espoir et de changement, il doit
être assorti de l'expression d'un acte de repentance, individuelle ou collective, et de la mise en place d'un système nouveau, où la toge remplace réellement le fusil, où l'arbitraire, le pillage
et le crime n'ont plus droit de cité ». Le leader de l'UDPS pense être l'homme de la situation dans une perspective de concrétisation de ce besoin de réconciliation afin qu'ensemble, dit-il, «
nous mettions en place un code de bonne conduite susceptible de permettre la préservation de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de la dignité de la RDC ». Au vu des leçons de son
douloureux parcours d'homme politique, Étienne Tshisekedi reconnaît avoir certainement commis des erreurs, voire des fautes, pour lesquelles il demande pardon au peuple congolais. « Mais, en
dépit de l'extrême dureté des épreuves, mon ardeur à défendre, à temps et à contretemps, la justice et l'honnêteté politique, est demeurée ferme », se convainc-t-il tout en égrenant
quelques faits du passé, motif de son attachement à la réconciliation nationale et à l'ouverture.
Sens d'un combat
À propos de l'état actuel du pays, le leader maximo constate que « la pauvreté continue de frapper près de huit Congolais sur dix » et que « la
perception d'injustice sociale a atteint des niveaux jamais égalés dans l'histoire de la RDC ». Loin d'être contre l'élan de reconstruction incarné par les cinq chantiers, il dénonce néanmoins
l'opacité de sa réalisation, son coût et son financement ainsi que l'agencement des priorités. Au sujet du processus électoral en cours piloté par la Céni, il appelle chaque Congolais « à se
sentir personnellement concerné en s'assurant que son vote sera réellement comptabilisé », et à faire échec à toute tentative de tricherie d'où qu'elle vienne, le jour du scrutin. « Le Congo sera
ce que les Congolais veulent qu'il soit », a-t-il indiqué avant de souligner qu'un des principaux enjeux du processus électoral consiste à doter la RDC d'un programme et d'hommes capables
d'affirmer l'autorité de l'État sur l'étendue du pays et de garantir l'intégrité du territoire. Enfin, au sujet du sens exact de sa lutte, Étienne Tshisekedi a, sans ambages, déclaré : «Mon
combat n'a jamais visé un homme, quel qu'il soit, mais plutôt un système où le mensonge est érigé en vérité, l'obscurité en lumière et la force en droit ».
Alain Diasso