Créé le 19-10-2011 à 10 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le MERCREDI 19-10-2011 à 11 h35 | AFRIQUE REDACTION PAR : LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE
Un dialogue régulier est de plus en plus réclamé entre l'institution citoyenne, les partis politiques et la société civile sur les étapes, les progrès et les
obstacles du processus et sur les règles de jeu en la matière. La Commission électorale nationale indépendante (Céni) est exhortée à maîtriser la planification et l'exécution à temps réel du
chronogramme des opérations électorales. Cette recommandation d'une plate-forme de la société civile dénommée Agir pour des élections transparentes et apaisées (AETA) résulte d'une récente
enquête menée par cette organisation sur le processus électoral en RDC. Il ressort des investigations dont les résultats ont été publiés le 14 octobre à Kinshasa que la Céni accuse un sérieux
retard dans l'exécution du chronogramme électoral qu'elle a publié elle-même. L'institution citoyenne ne s'est pas conformée au timing imposé à chaque étape du processus électoral, constatent les
experts de l'AETA. De la révision du fichier électoral à son nettoyage en passant par le dépôt des candidatures à la présidentielle et aux législatives ainsi qu'à la publication des listes
définitives, il est fait état des retards accumulés par la Céni qui auront une incidence manifeste sur la suite du calendrier.
Annoncée pour le 17 septembre, la publication des listes définitives des candidats à l'élection présidentielle et à la députation nationale n'est intervenue que le
14 octobre. Ce qui, à en croire le secrétaire permanant de l'AETA, Jérôme Bonso, décale automatiquement l'échéance fixée pour l'impression et le déploiement des bulletins de vote. À cela s'ajoute
le retard occasionné tant dans la conception des maquettes de bulletins de vote que dans la commande et le déploiement des urnes.
L'élasticité de l'opération de révision du fichier électoral qui a pris plus de temps que prévu a également une incidence sur le chronogramme de la Céni. Le cas des
provinces du Bas-Congo et du Maniema est très éloquent à ce sujet. Prévue, en effet, pour une durée de trois mois, cette opération aura connu de nombreuses prolongations dans ces deux provinces,
à cause notamment des difficultés d'ordre technique. L'autre souci émis par l'AETA est celui relatif au nettoyage du fichier électoral réalisé, d'après cette structure, « en secret et de façon
unilatérale par la Céni ». La fiabilité du fichier électoral étant mise en doute, Jérôme Bonso relativise tout soupçon de crédibilité dont peut se prévaloir la Céni.
Concernant le déroulement des élections proprement dit, l'AETA a émis des réserves quant au respect du timing qu'impose une opération de vote réglementaire. Alors
que le standard international prévoit trois minutes à chaque électeur censé accomplir son devoir civique dans un bureau de vote, les électeurs congolais risquent de mettre sept minutes eu égard
non seulement à la forme des bulletins de vote mais aussi au déficit des bureaux de vote. Les experts de l'AETA sont d'avis que les élections en RDC risquent de se dérouler pendant deux jours, à
moins que le nombre des bureaux de vote soit augmenté afin de réduire les longues files d'attente.
Conscients de l'exécution « hésitante et non transparente des opérations préélectorales » qui pourrait avoir des conséquences négatives sur la tenue des élections
dans les conditions acceptables, les animateurs de l'AETA plaident pour la création d'un cadre de concertation. Celui-ci mettra autour d'une table les représentants de la Céni, des partis
politiques et de la société civile afin d'engager un dialogue franc sur les différentes étapes du processus électoral.
Alain Diasso