Créé le 20-10-2011 à 10 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le JEUDI 20-10-2011 à 11 h35 | AFRIQUE REDACTION PAR : LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE
Un consensus de la classe politique est requis pour dégager une option définitive sur la question d'intérêt national. Au fur et à mesure que se rapproche l'échéance
du 28 novembre fixée pour la tenue des élections, l'équation semble davantage se compliquer pour la Commission électorale nationale indépendante (Céni), eu égard aux énormes difficultés
logistiques et matérielles auxquelles elle se bute actuellement dans l'accomplissement de sa mission. L'obstination de cette institution citoyenne à organiser à tout prix les élections le 28
novembre contraste nettement avec son incapacité technique à tenir le pari à cette échéance. Outre le fait que le processus d'impression des bulletins de vote vient à peine de commencer en
Afrique du Sud, leur convoyage risque de connaître un sérieux retard par rapport au calendrier électoral déjà érodé dans son exécution. Face à toutes ces difficultés d'ordre matériel, le débat
sur le découplage des élections présidentielle et législatives semble revenir à la surface.
Pendant que la Céni maintient toujours l'option de coupler les deux élections, plusieurs acteurs politiques penchent en faveur du découplage, renforcés dans leur
conviction par les réalités du terrain. Il appert, d'après cette tendance, que la présidentielle ne posera aucun problème dans son organisation vu le nombre réduit des candidats et du dispositif
à mettre en place. D'où leur proposition à la Céni de commencer par le scrutin présidentiel, quitte à se donner des moyens nécessaires pour organiser plus tard les législatives. Une approche mal
perçue par d'autres acteurs politiques qui craignent l'effet de clientélisme qui résulterait du plébiscite d'un président élu en avance dans le chef des candidats-députés qui, pour le besoin de
positionnement, sont prêts à changer de couleur politique. Des appréhensions vite balayées par certains analystes. Ceux-ci estiment, en effet, qu'avec la publication de la liste définitive des
candidats députés avant la publication des résultats provisoires de la présidentielle, il sera difficile aux opportunistes de tout bord, de modifier leur tendance politique en pleine période
électorale.
La Céni d'accord, mais...
Sans le dire ouvertement, la Céni, déjà prise dans l'engrenage du calendrier électoral dont elle éprouve du mal à respecter, n'écarte pas l'hypothèse du découplage.
Selon certaines indiscrétions, ses délégués à la rencontre d'Addis-Abeba auraient avoué l'incapacité technique de leur institution à coupler la présidentielle et les législatives. Il est grand
temps que le président Daniel Ngoy Mulunda fixe l'opinion sur cette situation. Dans un cas comme dans l'autre, la Céni se trouve devant un sérieux dilemme : soit elle prend l'option du découplage
qui nécessitera des moyens financiers supplémentaires tout en acceptant l'opprobre que renvoient ses propres contradictions, soit elle tient au couplage de la présidentielle et des législatives
avec le risque de déboucher sur des conflits post électoraux que requièrent des scrutins bâclés.
Face à cette situation, de nombreuses voix se font de plus en plus entendre pour exiger de la Céni le réaménagement de son calendrier électoral aux fins de son
adaptation par rapport aux retards accumulés. Vu l'enjeu que représente toute modification du calendrier électoral, d'aucuns pensent qu'un consensus est impératif au niveau de la classe politique
appelée à se concerter sur cette matière avec la Céni de sorte à étouffer dans l'œuf toute velléité de contestation. Quant aux opérateurs politiques, ils attendent que la Céni leur apporte tous
les éléments techniques nécessaires pour une meilleure appréciation quant à l'opportunité de découpler ou non les élections de novembre.
Alain Diasso