Créé le 20-10-2011 à 10 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le JEUDI 20-10-2011 à 11 h35 | AFRIQUE REDACTION PAR : LA REPUBLIQUE
L’Assemblée nationale ne parvient toujours pas à entamer la discussion du budget de l’Etat pour l’exercice 2012. Cela, deux semaines après que le gouvernement ait
déposé son projet au bureau de la chambre basse du ¨Parlement. Les plénières prévues à cet effet ne font qu’avorter les unes après les autres sans qu’aucune explication plausible ne soit donnée.
Même celle qui était prévue pour le mardi 18 octobre dernier n’a pas pu avoir lieu. Reportée comme les autres.
Ces reports successifs commencent à inquiéter dans la mesure où la session ordinaire en cours devait être prioritairement consacrée au vote du budget de l’Etat pour
l’exercice 2012. Et compte tenu du calendrier électoral, le vote définitif devait intervenir au plus tard le 28 octobre 2011, date correspondant au début de la campagne électorale. Une période
pendant laquelle les députés et les sénateurs, candidats à l’élection législative, seront éparpillés à travers le pays pour battre campagne. Et après la campagne, ils seront tenus de rester dans
leurs circonscriptions pour superviser les résultats du vote.
Comme on peut bien le constater, il sera difficile de compter avec la présence des parlementaires avant le 31 décembre de cette année, date butoir endéans laquelle
le Parlement est tenu de voter le budget de l’Etat et de le transmettre au Président de la République pour promulgation.
Si donc rien n’est fait pour examiner et voter le budget avant le 28 octobre de cette année, il y a fort à craindre que le pays se retrouve sans ce document
précieux pour sa gestion. Et à l’allure où vont les choses, on ne voit pas par quel miracle le Sénat et l’Assemblée nationale voteront le budget 2012. En effet, plus que 8 jours ouvrables, grosso
modo une semaine, nous séparent du début de la campagne électorale. Or, sur le plan de procédure parlementaire, ce délai semble intenable, irréaliste. Nonobstant le débat en plénière dont la
durée a été conventionnellement réduite par la Conférence des présidents, l’Assemblée nationale devra envoyer le projet gouvernemental à sa Commission Ecofin pour approfondissement avant que le
texte ne revienne en plénière sous forme de rapport de l’Ecofin. Même à ce niveau, la procédure impose un débat pour voir si la commission a tenu compte, dans son travail, des recommandations
formulées par les élus lors du débat général. En outre, l’Ecofin elle-même, dans l’accomplissement de sa tâche, s’impose une méthode de travail qui l’oblige à se rapprocher des régies financières
et autres services.
Toute cette procédure demande du temps. Ce n’est pas en une semaine que le Parlement pourra prétendre achever ce travail d’autant plus qu’après la chambre basse,
les mêmes étapes devront être scrupuleusement suivies au Sénat. Même si, pour rattraper le temps perdu, on décidait de réduire le délai à chaque étape, le compte n’y sera pas toujours. C’est dire
que l’affaire est grave.
Quand on essaie d’entrer en contact avec les principaux concernés, c’est-à-dire les députés nationaux qu’on accuse de bloquer la machine, on se rend vite compte que
les raisons du report tiennent au non versement par le gouvernement, de leurs indemnités de sortie. Indemnités qu’ils réclament à cor et à cri et qu’ils veulent avoir avant le début de la
campagne électorale. A cela s’ajoute le non paiement des émoluments de deux mois.
Cette revendication étonne dans la mesure où l’opinion n’arrive pas à comprendre comment des personnalités gracieusement payées par le Trésor et qui sont sensées
défendre les intérêts du peuple qu’ils représentent, parviennent à ne pas comprendre que doter l’Etat d’un budget est un devoir hautement civique. Non seulement que c’est un instrument de gestion
classique, le budget est aussi un document par lequel on peut évaluer la bonne gouvernance de l’Etat. Aussi, c’est par le vote du budget que beaucoup des corps socioprofessionnels attendent
l’amélioration de leurs conditions sociales puisque le gouvernement renvoie souvent au budget de l’année prochaine, la résolution des nombreuses revendications.
En décrétant cette grève unilatérale, les élus nationaux ont manqué, en quelque sorte, du respect au peuple et ont prouvé, une fois de plus, qu’ils ne sont partis
au Palais du peuple pour faire la politique du tube digestif. Ils ont, tout au long de cette législature, démontré qu’ils n’avaient aucun souci du peuple. Ils se sont, tout d’abord, octroyés des
émoluments faramineux dont on ne connaît même pas la hauteur réelle tellement qu’ils les ont camouflé dans beaucoup des rubriques. Ensuite, ils ont passé le clair de leur temps à faire chanter
les membres du gouvernement et les mandataires publics qui étaient obligés de "négocier" pour éviter la sanction.
Jamais une législature ne se sera tant compromis et vautrée dans les antivaleurs que celle-ci. Les députés de cette législature dont certains ont été surpris dans
des violations de la loi, la corruption et des actes immoraux, ont terni l’image et l’honorabilité de cette fonction. Ils oublient qu’en matière des indemnités de sortie, il faut attendre la fin
des fonctions pour prétendre en bénéficier. Pourquoi ne peuvent-ils pas se contenter de leurs émoluments jusqu’à l’installation de la nouvelle législature ? Que craignent-ils ? On sait qu’ils ont
passé tout leur temps à faire la folie au lieu de songer à économiser pour la prochaine campagne.
C’est pourquoi beaucoup veulent déjà empocher leur argent non pas seulement pour aller en campagne mais aussi parce qu’ils savent qu’ils ne reviendront pas. Ils
seront battus. Mais de là à sacrifier les intérêts de toute une nation, c’est une irresponsabilité que l’on a du mal à comprendre.