Créé le 22-10-2011 à 10 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le samedi 22-10-2011 à 11 h35 | AFRIQUE REDACTION PAR : CONGONEWS
Les opposants pro-Tshisekedi ont fait remarquer aux ambassadeurs et chefs des missions diplomatiques accrédités à Kinshasa lors d’une réunion de réflexion au début
de la semaine à l’Hôtel Faden House, que l’audit du fichier électoral et la sécurisation de son processus sont les deux défis majeurs que Daniel Ngoy Mulunda -pasteur président de la CENI- et
Joseph Kabila -président sortant- devraient impérativement relever.
En effet, le Co-rapporteur du groupe de Fatima, le DDC Lumeya -du- Maleghi, expliquait aux ambassadeurs et chefs des missions diplomatiques lors de cette réunion de
Faden House que le bureau de la CENI avait depuis le 19 septembre dernier à l’Hôtel Memling marqué son accord, quant à l’audit du fichier électoral par l’opposition. Le bureau de la CENI avait
cependant proposé, selon les déclarations de Lumeya, la mise sur pied d’une équipe d’experts composée des membres de la majorité présidentielle, de l’opposition politique, de la MONUSCO et de la
CENI, dont la mission est d’auditer ce fameux fichier électoral pour lequel Ngoy Mulunda créé un mythe, on ne sait pour quelles raisons, étant donné que lui-même avait déclaré que l’absence de
l’une des parties ne pouvait en aucun cas constituer un motif de blocage. «A ce jour, l’accomplissement de ce devoir est remis en cause par le président de la République sortant et sa famille
politique tandis que le bureau de la CENI se dédie en se réfugiant derrière l’absence de consensus», a rapporté le vice-président de la DDC, Me Lumeya -du Maleghi. Pour l’opposition, ce
revirement de la CENI, poursuit-il, engendre des vives tensions et contribue à l’effritement de la confiance. Et Lumeya d’ajouter que cela est perçue par l’opposition r-dcongolaise comme une
ingérence inadmissible du président de la République sortant et de sa famille politique (MP) dans le fonctionnement de la CENI et remet en cause l’indépendance même de cette institution d’appui à
la démocratie. Voilà pourquoi l’opposition va jusqu’à s’interroger ! Si la CENI n’a réellement rien à cacher, pourquoi entretient- elle alors un mystère autour du fichier électoral, lequel
constitue le fondement de toute élection? Lumeya a rapporté aux ambassadeurs et chefs des missions diplomatiques, qu’en dépit du désintéressement affiché par Joseph Kabila et sa famille politique
au sujet de l’audit du fichier électoral, les opposants continuent à l’exiger afin non seulement de rassurer tous les protagonistes et mettre la CENI au dessous de tout soupçon, mais aussi en vue
d’éviter au pays des contestations postélectorales dont personne ne pourra maîtriser les conséquences. La réunion de réflexion des opposants avec les ambassadeurs avait entre autre finalité de
démontrer que l’audit a pour objectif de s’assurer tout simplement de l’authenticité des données envoyées au Centre national de traitement (CNT) par les différents bureaux d’enrôlement. Il va de
ce fait, selon Me Lumeya, amener les différentes parties prenantes au processus électoral à une meilleure confiance envers le fichier électoral et contribuera assurément à renforcer les
dispositifs pour les élections équitables et transparentes dont les résultats seront acceptés par tous. Pour appuyer son argumentaire sur l’importance d’auditer le fichier, l’opposition évoque
l’exemple du Sénégal. Lumeya renseigne que cela ne constitue pas une première, car au cours de cette même année, pas plus tard qu’au mois de février 2011, au Sénégal, l’Union Européenne,
l’ambassade des USA et d’Allemagne ont non seulement soutenu mais aussi financé l’audit du fichier électoral. Voilà, pourquoi, selon Me Lumeya, l’opposition invite les partenaires traditionnels
de la R-dCongo de soutenir également cette démarche liée à l’audit du fichier électoral. La démarche de l’opposition est soutenue par des occidentaux. Déjà, (le Conseil de sécurité a invité la
CENI à considérer les revendications de l’opposition pour des élections apaisées. L’échange des opposants avec les ambassadeurs ont porté également sur le défit de la sécurisation du processus
électoral. Selon l’opposition, la sécurisation des élections comprend aussi bien la garantie des droits et libertés des acteurs politiques que la mise en place de la Cour constitutionnelle.
Lumeya souligne, que l’opposition a informé les ambassadeurs et chefs des missions diplomatiques accrédités à Kinshasa qu’elle a perdu toute sa confiance à l’actuelle Cour suprême de justice en
ce que tous les contentieux électoraux et constitutionnels qu’elle lui soumet se soldent toujours en faveur du pouvoir en place. Quant à la signature du code de bonne conduite, l’opposition ne
trouve aucun inconvénient à remplir ce devoir, même si ce code est constamment violé dans l’impunité totale par la majorité présidentielle qui l’a pourtant signé. L’opposition fustige la
confiscation des médias publics au profit de la majorité au pouvoir, la campagne électorale prématurée et l’utilisation des moyens de [‘Etat aux fins de propagande par la famille politique de
Kabila. Voilà que l’opposition subordonne sa signature au règlement des défis majeurs qu’elle a énumérés ci-dessous, lesquels constituent à ses yeux un préalable non- négociable. Et au sujet de
ce code de bonne conduite, Lumeya fait remarquer que l’opposition exige qu’il y soit clairement énoncé l’engagement de tous les candidats à respecter et à se soumettre librement à la vérité des
urnes. L’opposition pense que l’un des signes forts d’engagement aurait été que le candidat Kabila, président de la République sortant, signât personnellement ce code de bonne conduite afin de
démontrer sa bonne foi quant au respect des dispositions qui y sont consignés. Tout en réaffirmant solennellement sa volonté d’aller aux élections le 28 novembre 2011, élections qu’elle veut
crédibles, l’opposition s’oppose au découplage de l’élection présidentielle et législative. Elle renouvelle sa totale confiance à Etienne Tshisekedi wa Mulumba -candidat commun- de
l’opposition.
John TSHINGOMBE