Créé le 28-10-2011 à 10 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |   ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le vendredi 28-10-2011  à 11 h59 | AFRIQUE REDACTION PAR :LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE

L'opération, d'après la promotrice de la chaîne, serait un règlement de compte politique compte tenu de la ligne éditoriale anti-Majorité présidentielle. Après la triste affaire de la Radio télévision lisanga (RLTV) plastiquée récemment par des personnes non autrement identifiées, l'espace médiatique vient d'être gratifié d'un nouveau feuilleton, celui du déguerpissement forcé depuis le 24 octobre de la chaîne Congo médias chanel (CMCTV) de la concession du Fonds médical pour le Congo (Fomeco) située dans la commune de la Gombe.
Du récit de l'évènement tel que retracé par la propriétaire de la chaîne, il ressort que des éléments de la police ont, en exécution d'une décision du tribunal de paix de la Gombe, opéré une descente dans la concession susdite en vue d'y déguerpir ses occupants. L'entreprise textile Texaf qui, depuis avril 2009, réclame le droit de propriété sur ladite concession, aurait eu gain de cause dans cet arrêt de justice au détriment de Fomeco qui n'avait d'autre alternative que de libérer le site.
Le plus écœurant dans cette affaire, comme a eu à le préciser Pascaline Kudura, tient au fait que les policiers s'en sont uniquement pris à la partie occupée par CMCTV, laissant tranquille le bailleur Fomeco pourtant concerné au premier chef puisqu'en procès contre Texaf. Sans ménagement, les équipements de la chaîne de télévision ont été jetés dehors, le personnel malmené et la promotrice brutalisée nonobstant son statut de député national qui lui garantit une immunité parlementaire.

De qui serait venu l'ordre de déloger la CMCTV qui, d'après Pascaline Kudura, est en ordre de paiement avec son bailleur en plus du fait qu'elle n'accuse aucun retard par rapport à l'administration fiscale ? Chez les Kudura, on est convaincu des implications politiques de cette affaire qui ne serait que la conséquence d'un projet de destruction de la chaîne longtemps ficelé par les ennemis de la démocratie.
Après la fermeture du signal à l'époque sur une injection du ministre de l'Information suivie de l'arrestation d'un fils Kudura, cette fois-ci, le prétexte de l'arrêt de justice est tombé à propos pour régler des comptes à une chaîne de télévision faisant la part belle à l'opposition, se convainc-t-on. Le revirement de Kudura Kasongo, ancien porte-parole du chef de l'État devenu opposant, dont le flirt poussé avec Vital Kamerhe n'a toujours pas été bien digéré par la majorité, serait à la base de ce coup de force, apprend-on des milieux concernés.

Kudura Kasongo est convaincu que sa ligne éditoriale ne fait pas plaisir au pouvoir en place qui lui cherche noise, oubliant qu'il s'agit là d'un investissement privé au travers duquel de nombreux jeunes ont trouvé de l'emploi. Son épouse en appelle au sens du patriotisme de la population kinoise pour dénoncer cet ordre manifestement illégal à travers une marche pacifique. Elle réclame également la réhabilitation de CMCTV dans ses droits et la restitution des équipements endommagés et pillés par la soldatesque dépêchée sur les lieux.
Un doigt accusateur est pointé sur les ministres de l'Intérieur et de la Justice de qui aurait émané l'ordre de déloger la chaîne de télévision de ses installations. Cité dans cette affaire dont il déclare ne connaître ni les tenants ni les aboutissants, le ministre de l'Intérieur et sécurité, Adolphe Lumanu Bwana Nsefu, allègue qu'au moment des faits, il avait accompagné le chef de l'État, en partance pour Kananga, à l'aéroport international de Ndjili.

Alain Diasso


Légende : Pascaline Kudura