Créé le 28-10-2011 à 10 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le vendredi 28-10-2011 à 12h49 | AFRIQUE REDACTION PAR :LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE
Les semaines précédentes ont été consacrées aux auditions des témoins 29, 30 et 31. Après l'audition du 31e témoin, le 17 octobre, une nouvelle audience est
annoncée aujourd'hui dans l'affaire le procureur contre Jean-Pierre Bemba Gombo à la Cour pénale internationale (CPI). Elle sera consacrée à la déposition du 32e témoin du bureau du procureur.
Cette audition intervient un jour avant le début de la campagne pour l'élection présidentielle dont le président du Mouvement de libération du Congo (MLC) est le grand absent.
La précédente audience a été consacrée à l'audition de Joseph Mokondui, un officier militaire centrafricain à la retraite. Interrogé par le bureau du procureur, le
lieutenant colonel Mokondui est revenu sur les évènements survenus dans son pays à l'époque des faits. Il a évoqué une période qu'il a qualifiée de « trouble », pendant laquelle des soldats
auraient rejoint une rébellion menée par François Bozizé, tandis que d'autres soutenaient le président de l'époque, Ange-Félix Patassé, qui aurait également obtenu le soutien des troupes
congolaises appelées « Banyamulenge » (Ndlr : non désignant les troupes du MLC venues à la rescousse du feu président Patassé à Bangui).
Selon le témoin, des exactions auraient été commises par les Banyamulenge contre la population civile centrafricaine. « Les maisons détruites ont été
réquisitionnées de force pour en faire leur base. Des filles, des enfants, en fait toute la population a été victime de ces différentes atrocités. Et je vous répète que c'est la tragédie la plus
violente que notre pays ait vécue dans toute son histoire », a-t-il dit.
Répondant au contre-interrogatoire de la défense de Jean-Pierre Bemba, représentée par Me Aimé Kilolo Musamba, le témoin a assuré n'avoir jamais vu des plaintes
écrites de la population sur les exactions des « Banyamulenge ». « Concernant ce point, il y a une différence entre le fait d'entendre et de voir. J'ai entendu les plaintes de la population
concernant ces exactions. Je n'ai pas vu la plainte écrite... », a t-il précisé.
Les audiences des semaines précédentes ont été marquées par l'audition des 29e et 30e témoins de l'accusation. Ces témoins protégés avaient déposé essentiellement à
huis clos partiel. Depuis la reprise du procès Jean-Pierre Bemba, le 17 octobre, trois témoins ont déjà fait leur déposition devant les juges de la chambre de première instance III de la
CPI.
Notons que Jean-Pierre Bemba Gombo est jugé pour son implication en qualité de chef militaire, dans des crimes contre l'humanité, meurtre et viol, et de crimes de
guerre , de meurtre, viol et pillage qui auraient été commis sur le territoire de la République centrafricaine entre le 26 octobre 2002 et le 15 mars 2003. Son procès s'est ouvert le 22 novembre
2010, devant la Chambre de première instance III de la CPI.
« Le MLC a toujours estimé que Jean-Pierre Bemba était un prisonnier politique. Il a critiqué le refus de la CPI de lui accorder la liberté provisoire afin qu'il
remplisse son devoir civique », se convainc le parti de Jean-Pierre Bemba. Jusqu'il y a peu, il était désigné comme candidat de sa formation politique à la présidentielle du 28
novembre.
Jules Tambwe Itagali