Créé le 11-11-2011 à 00 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le jeudi 11-11-2011 à 14H00| AFRIQUEREDACTION PAR : KIMP
Etienne Tshisekedi a finalement réalisé, hier dans le soirée, la jonction entre Johannesburg, en Afrique du Sud, et
Kisangani; en République Démocratique du Congo.
C'était après le faux bond du mercredi 09 novembre, lié d'abord à une nébuleuse cabale administrative autour de l'autorisation de circulation des aéronefs de la
société privée aérienne sud-africaine « Aeronautic Solutions » qu'il avait pris en location. Alors que l'on croyait tout réglé avec, l'annonce de la délivrance des «autorisations »,
Etienne Tshisekedi s'est trouvé devant une difficulté inattendue : le refus de cet avionneur de le transporter à Kisangani, sans raison plausible
Une main noire aurait-il sacrifié des liasses d'argent pour torpiller la campagne du Mandela congolais et humilier celui-ci?
Difficile de le savoir. Aussi, pour contourner la difficulté, le leader de l'UDPS a dû négocier, en catastrophe, un autre Jet pour le voyage de
Kisangani.
Durant toute la journée d'hier, le chef-lieu de la Province Orientale ne cessait de charrier les rumeurs du report sine die de l'arrivée du candidat n°11 à la
présidentielle. Le calme apparent dans lequel. baignait la ville donnait à penser que les masses qui avaient campé la veille à l'aéroport de Bangboka ainsi que sur le parcours que devait
emprunter son cortège étaient à bout de souffle. Curieusement, en fin d'après-midi, dès que des sources aéroportuaires sud- africaines et congolaises ont confirmé le mouvement du Jet
transportant Tshisekedi en direction de Kisangani, c'est tout le monde qui s'est mis à suivre, presque en « live » la progression de cet aéronef qui s'est annoncé au-dessus de cette ville autour
de 21 heures.
Un phénomène bizarre a été alors observé. Une mobilisation nocturne et spontanée a fait converger, vers l'aéroport de Bangboka, des milliers des personnes de tous les âges. Véhicules, motos et vélos étaient pris d'assaut par ceux et celles qui tenaient à vivre, de visu, le cérémonial d'accueil. Le comité local de la Fédération de l'UDPS, le comité d'accueil venu de Kinshasa ainsi que les forces de l'ordre ont eu du mal à contenir la nombreuse foule qui s'est tapée 17 kilomètres, à pieds pour certains, dans l'unique but de participer à la fête.
Kisangani, ville martyrs et historique
Aussitôt après sa descente d'avion et les formalités d'arrivée, Etienne Tshisekedi a fait une brève déclaration à la presse. Le Sphinx de
Limete a notamment justifié le choix de Kisangani comme site du coup d'envoi de sa campagne électorale par son souci de rendre homme et consoler les « Boyomais », cette population martyre depuis
l'indépendance jus- qu'aujourd'hui, en passant par les régimes Kasa-Vubu et Mobutu.
Kisangani, a tenu à souligner Tshisekedi, c'est aussi une ville historique, pour avoir accueilli et abrité de 1961 à 1964 le premier gouvernement légal formé par le
Premier ministre Patrice-Emery Lumumba, empêché de travailler par les ennemis du peuple congolais et de la démocratie.
La sortie du parking de l'aéroport a été difficilement négociée par le protocole local. Précédé et suivi de cyclistes «
Toleka », des motocyclistes et surtout d'une immense foule à pieds, le cortège d'Etienne Tshisekedi a eu du mal à évoluer.
Des vieillards, des jeunes, des hommes, des femmes et des enfants sortis avec des rameaux et des branches d'arbres ont contraint le leader de l'UDPS à la marche à
pieds. A certains
carrefours, il était obligé de s'arrêter longuement rien que pour saluer des milliers de mains tendues vers sa personne. Les résidents des communes de Kisangani, Kabondo, Makiso,
Mangobo et Tshopo, des universités et instituts supérieurs ont déserté leurs maisons et homes pour se retrouver dans la rue, plus précisément sur le chemin d'Etienne Tshisekedi.
En dépit du fait que la quasi-totalité de la ville baigne dans l'obscurité, la population locale, a chassé momentanément les poches noires à la lumière des phares
des véhicules et motos, des bougies et lampe-tempêtes. Il a fallu plusieurs heures au président national de l'UDPS pour faire le tour d'une ville atteinte d'hystérie
collective.
Les Boyomais refusent de « libérer » Tshitshi
Quant à l'agenda de Tshisekedi à Kisangani, il est des plus incertains. La seule certitude connue hier soir est qu'un meeting du Lider Maximo est prévu ce vendredi
matin à la Place de la Poste, au cœur même de la ville, dans la commune de Makiso. C'est ici, croit-on savoir, que le candidat commun de l'opposition à l'élection présidentielle va lancer
officiellement sa campagne électorale.
Selon les informations parvenues au Phare, les Boyomais refusent de « libérer » Etienne Tshisekedi pour Kinshasa, où il devait tenir un meeting au
stade des Martyrs. Compte tenu de la longue attente à laquelle ils étaient soumis, ils tiennent à ce qu'il épuise son agenda de travail et de visite avant d'aller ailleurs.
L'on apprend entre-temps que les populations des villes de la Province Orientale préalablement retenues pour sa tournée électorale, notamment Isiro, Buta, Bunia...
ne veulent pas' entendre parler d'un retour de Tshisekedi à Kinshasa dans l'immédiat, sans avoir rempli- son contrat avec elles. Interrogé au sujet de ce qui e tout l'air d'un chambardement de
son calendrier de campagne, le Sphinx de Limete a laissé entendre qu'il s'inclinerait devant la volonté de son électorat de la Province Orientale. Que va-t-il se passer après le grand
rassemblement de la Place de la Poste, à Kisangani ? Il est difficile de savoir.
Kimp