Créé le 12-11-2011 à 00 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le samedi 12-11-2011 à 01H30| AFRIQUEREDACTION PAR : AR/AGENCE
Un rapport des Nations Unies sur les violations des droits de l'homme perpétrées pendant la période pré-électorale a été publié hier par le Bureau conjoint des
Nations Unies sur les droits de l'homme (BCNUDH). Scott Campbell, directeur du BCNUDH en a fait le résumé hier, lors de la conférence de presse hebdomadaire des Nations Unies.
Il a relevé que ce rapport épingle un nombre inquiétant de violations des droits de l'homme' pendant la période pré-électorale en RdCongo, avertissant que de tels
incidents pourraient mettre en péril le processus démocratique et engendrer des violences postélectorales.
Entre le 1er novembre 2010 et le 30 septembre 2011, le BCNUDH a documenté 188 violations des droits de l'homme apparemment liées au processus électoral. Ces
violations portent le plus souvent atteinte à la liberté d'expression des individus, au droit à l'intégrité physique, à la liberté et à la sécurité de la personne, ainsi qu'au droit de réunion
pacifique. Des exemples de violences et d'atteintes à l'ordre public par des militants des partis politiques ont également été Constatés.
Alors que le rapport ne répertorie pas de manière exhaustive les violations des droits de l'homme et actes de violence, les violations documentées incluent des
incidents tels que des menaces de mort contre des défenseurs des droits de l'homme ayant tenu une conférence de presse au cours de laquelle ils ont dénoncé les reformes ; des mauvais traitements
et arrestations de civils pour le seul port de tee-shirts d'un parti de l'opposition ; des convocations répétées a l'Agence nationale de renseignements ; des mauvais traitement de civil pour
avoir posé une question « antipatriotique » et l'arrestation et des mauvais traitements de quatre individus pour avoir eu une discussion politique dans un salon de coiffure.
Le rapport constate que « la préparation des élections a eu lieu dans un climat ou les libertés d'expression et d'association étaient limitées ». « La liberté
d'expression est essentielle en période électorale dans la mesure où les personnes ne peuvent effectivement exercer leur droit de vote que si elles sont en position de prendre une décision avisée
».
Le rapport ajoute qu'«Au regard des violences engendrées par les élections de 2006, ainsi que la situation générale particulièrement précaire des droits de l'homme
en RDC, les élections de 2011 (présidentielle et parlementaires) constituent un défi majeur pour les droits de l'homme, la sécurité et la consolidation de la démocratie dans le pays.
Selon le rapport, la plupart des violations perpétrées impliquent directement des agents de la Police nationale congolaise ou de l'Agence nationale des
renseignements. !ci, le directeur de BCNUDH a rappelé les propos de Navi Pillay la Haut- commissaire aux droits de l'homme, qui a dit: « Je suis persuadée que le peuple congolais partage mon
espoir d'élections pacifiques, libres et justes et d'exercice sans heurts de leur droit fondamental de vote». Elle avait poursuivi sa pensée en affirmant:
« Le type d'intimidation, menaces, incitation, arrestations arbitraires et violences que nous avons documentées est inacceptable et a un effet dissuasif sur les
électeurs. Le Gouvernement et les dirigeants des partis politiques doivent établir clairement qu'il existe une tolérance zéro contre de telles actions limitant gravement l'exercice du droit de
vote ».
Le rapport note que la situation à l'est du pays est particulièrement inquiétante. Les partis politiques auraient été visés et leurs membres placés en détention,
maltraités et menacés. La plupart des violations ont ciblé des membres et militants des partis d'opposition en particulier ceux de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et de
l'Union pour la nation congolaise (UNC).
Le BCNUDH demande entre autres instamment au Gouvernement congolais d'intensifier sa coopération avec la société civile, de diffuser des messages publics appelant
les agents de l'Etat, particulièrement les membres des forces de sécurité, à promouvoir et respecter les droits de l'homme et à lutter contre l'impunité des agents de l'Etat ayant perpétré des
violations des droits de l'homme. Il demande également aux partis politiques de procéder à des déclarations publiques visant à promouvoir la participation paisible dans le processus électoral et
d'appeler leurs militants, particulièrement les jeunes, à s'abstenir de recourir à la violence et de respecter les lois nationales et l'ordre public.
Jean-René Bompolonga et Banny Mayifuila