Créé le 15-11-2011 à 11 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |   ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le mardi 15-11-2011 à 17H50| AFRIQUEREDACTION PAR :AFRICANEWS

A coups de machettes et couteaux, des militants des deux partis politiques opposés se sont affrontés. L'incident s'est produit au quartier Delvaux dans la commune de Ngaliema le jeudi 10 novembre dernier. Alors qu'ils se disputaient un espace pour l'affichage sur une cabine téléphonique, des photos de leurs candidats députés, deux groupes de militants des deux partis politiques-majorité et opposition-en sont venus aux couteaux et machettes. La bagarre a éclaté lorsque les fanatiques du premier candidat dont l'effigie était déjà placée, sont revenus sur les lieux pour constater que l'image d'un concurrent était superposée sur celle de leur leader.

Une scène de violence comme elles surviennent dans la capitale depuis l'amorce par la commission électorale nationale indépendante -CENI- de la campagne électorale pour les scrutins du 28 novembre. L'escalade verbale suivie des voies de faits à Delvaux a été la conséquence de la confusion créée par le propriétaire de la cabine qui devait servir de support aux affiches des deux candidats à la députation qui avaient malheureusement choisi le même endroit. Bien qu'ayant reçu 1000 FC des militants d'un des prétendants à la députation nationale comme caution pour afficher leur photo, ce propriétaire s'est quand même permis d'accepter encore de l'argent de la part de la partie adverse. Et du coup, les uns et les autres ont recouru aux couteaux et machettes pour s'imposer. Conséquence, plusieurs blessés de part et d'autres.

Les observateurs de la scène politique RD-Congolaise ne semblent pas donner cher de cette campagne. Pour eux, à l'instar de Junior M., les propos discourtois, les discours de haine et identitaires entendus ça et là ne sont pas de nature à faire aboutir le processus sans encombre. «Personnellement, je ne suis pas sûr que ces élections vont bien se dérouler. Nous voyons déjà comment les jeunes se battent pour de l'argent, affiches, banderoles et effigies sur les places publiques, mais aussi, lors des meetings de leurs candidats. En tout cas, 'est la catastrophe. Prions Dieu pour que les élections se déroulent bien, que ces désordres se limitent seulement au niveau de la campagne»

Sans vouloir encourager forcément ce genre de comportements de la part des militants et leurs leaders, il y en a pour qui c'est normal, pour ne pas dire légitime que les militants et candidats des partis politiques s'insultent, se battent. Cela fait partie du décor. Nancy, 22 ans, Etudiante dans une université de la place dit comprendre cette situation. Selon elle, c'est le signe que les élections seront super bien et chaudes en RD-Congo. Pour autant, elle ne s'empêche pas de craindre que nous ne vivions le cas la Côte d'Ivoire.

Entre-temps, nombreux sont ceux qui font office de vigiles, juste pour que les banderoles et affiches de leurs candidats ne soient déchirés ou qu'on y superpose d'autres. Les habitants eux, ont peur qu'il n'y ait pas suffisamment d'électeurs du moment où les candidats se battent et incitent leurs fanatiques à s'entretuer. Pour la majorité des kinois, c'est la crainte des troubles comme en 2006. Crainte d'autant justifiée qu'on assiste à des accrochages nés des discours identitaires plutôt que d'entendre les candidats défendre leurs idéologies.

                                                                                                             Christelle MPOP