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La Banque mondiale met un point d’orgue sur la transparence dans la production minière

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Créé le 02 -04-2011 à 03h20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |  ACTUALITE | RDC | Mis à jour le samedi 02 -04-2011 à  06 h20 | AFRIQUE REDACTION

PAR : LE SOFT



Pays considéré comme un scandale géologique avec plusieurs entreprises minières exploitantes, la R-dC est classée pourtant à la queue des pays les plus pauvres du monde. Pourquoi, avec 500 mille tonnes de cuivre et 119 mille tonnes de cobalt, l’apport du secteur minier au budget de l’Etat est si insignifiant alors que toute seule, dans ses années d’essor, la Gécamines, avec moins de 400 mille tonnes de cuivre et à peine 17 mille tonnes de cobalt, contribuait pour 40% au budget national, et 60% des rentrées de recettes en devises ?

Il ne faut pas aller à Washington pour le constater : les ressources minières ne profitent pas à la population r-dcongolaise parce qu’il n’y n pas de transparence dans la gestion de la politique minière. De cet amer constat, la Banque mondiale mise sur la sellette depuis des lustres, veut que les choses changent. C’est pour cela que le gouvernement et la Banque mondiale vont, dans les prochains jours, signer un document intitulé «Programme de gouvernance économique : amélioration de la gouvernance économique» consacré au secteur minier. C’est ce qui ressort d’une séance de travail qui a réuni, le 25 mars dernier, à Kinshasa, au siège de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), dite Banque mondiale, les membres d’une mission de cette institution, conduite par Gotthard Walser, chef de la division Mines, Pétrole et Gaz à Washington D.C., et 5 journalistes du Réseau de medias partenaires de la Banque mondiale de Kinshasa dont fait désormais partie «Le Soft international». La finalité du programme est, comme l’indique son intitulé, d’aider le gouvernement r-dcongolais à maîtriser la gestion des ressources minières du pays, à la rendre transparente pour qu’elles contribuent réellement au développement socio-économique de la nation. Accusée à tort ou à raison d’avoir soutenu des gouvernements funestes dans le Tiers- monde qui ont pillé les ressources de leurs pays, la Banque mondiale a, depuis le début des années 1990, cherché à redorer son blason pour faire comprendre au public le travail qu’elle abat et à engager un dialogue avec la société civile afin de combler le déficit d’information. C’est pour faire face à une image écornée par les critiques et -les manifestations de colère contre les politiques d’ajustement structurel conduites conjointement avec le FMI (Fonds monétaire international) qu’elle a, depuis 1994, commencé à consulter les experts indépendants pour s’informer sur l’impact de ses politiques et stratégies de développement. Depuis lors, la Banque mondiale a intériorisé et mis en pratique les conseils des experts en communication. Au point qu’aujourd’hui, on peut trouver dans l’un des milieux traditionnellement les plus contestataires qu’est l’université, un Club des amis de la Banque mondiale à l’UNIKIN. C’est le même souci qui amène la BIRD, aujourd’hui, à impliquer le gouvernement à jouer la carte de la transparence en prenant à témoin l’opinion publique. En effet, depuis l’année dernière, la BM a engagé avec le gouvernement de la R-dC un vaste programme «amélioration de la gouvernance économique qui se trouve être focalisé au niveau de la politique minière. Les objectifs de cet important programme sont quadruples: rétablir la confiance et la transparence dans la gestion des ressources naturelles, améliorer le climat des affaires, améliorer l’efficacité de l’utilisation des ressources issues du secteur extractif, et, enfin, améliorer la transparence, l’efficacité et l’économie dans les procédures d’exécution de la dépense publique.

UNE RÉVOLUTION CULTURELLE.

La matrice minière fait partie d’une feuille de route sur laquelle le gouvernement et ses partenaires de développement se sont engagés dont la finalité est de refonder un État, d’en faire pour utiliser un vocable à la mode - un «Etat de droit», c’est-à-dire qui soit capable d’assurer à sa population, grâce à la gestion saine des finances publiques, les services de base tels que la santé, l’éducation, les infrastructures physiques comme l’eau et l’électricité, et un développement durable Fini donc l’opacité ! Concrètement, dans le secteur minier, le programme insiste pour que le gouvernement puisse désormais assurer une gestion des ressources naturelles transparente par la publication des contrats, le paiement des taxes, la passation des marchés par l’appel d’offres, et non plus par le gré à gré qui transpire corruption et bakchich. Pour cela, le public devra être pleinement informé qu’effectivement les royalties et les autres taxes sont tombés dans l’escarcelle du Trésor public. De plus les retombées sociales devront se manifester notamment dans les zones minières pour que les conditions de vie des populations locales s’améliorent et que ceux qui aujourd’hui, accusent les minières d’avoir usurpé le sol de leurs ancêtres n’aient plus à se plaindre.
Il s’agit, comme on peut s’en rendre compte, d’une véritable révolution culturelle pour une institution qui, hier fermait les yeux sur l’enrichissement sans cause des dictateurs comme Mobutu Sese Seko qui a plongé l’un des États  les mieux nantis par la nature dans une misère indicible. En effet, selon Gotthard Walser après plusieurs revues de ses programmes dans les différents pays, la BM en est arrivée à la conclusion que partout où la bonne gouvernance était appliquée, il y a eu croissance économique et progrès social. La bonne gouvernance économique, c’est aussi l’établissement d’un bon climat des affaires. La BIRD s’est, par exemple, rendue compte que cela n’est pas souvent le cas en- R-dC. A ce propos, G. Walser a cité le cas de l’annulation de l’autorisation d’exploitation de l’entreprise minière KMT, qui oeuvre dans la province du Katanga et dans laquelle son organisme détient des parts de société.
Ce dossier a empoisonné l’atmosphère et provoqué un malaise durant les débats du conseil d’administration de la BM sur le dossier IPPTE (Initiative pays pauvres très endettés). Au point d’amener le conseil d’administration de la BM de faire une pause dans le portefeuille des projets qu’elle pilote en R-dC, en attendant de la part de son partenaire - r-dcongolais des signes nouveaux pour restaurer la confiance ébranlée, en ce qui concerne les projet à venir. La reprise des contacts, depuis décembre 2010, décidée par la direction de la BIRD, qui se poursuit, en e mois de mars, relève du souci de l’institution emblématique financière mondiale d’épauler la R-dC dans ses efforts de reconstruction. Il s’agit d’aider le gouvernement (et la Fonction publique) à mieux s’organiser, à renforcer ses capacités managériales étant donné qu’il a été constaté des lacune et des faiblesses dans la gouvernance. Gotthard Walser a cité le cas du code minier congolais qui accusait beaucoup de lacunes et des fonctionnaires de ce ministère qui ont besoin d’une formation. Il a aussi expliqué que l’intensité de l’exploitation artisanale des minerais qui a donné lieu au «coltan de sang» est due à la guerre et à la disparition de l’État de droit. D’où, l’impérieuse nécessité de refonder l’État de droit en R-dC. Ce vaste programme de gouvernance économique et de refondation de l’Etat, tel qu il ressort de la feuille de route incluant la BM et ses partenaires, englobera lés aspects sociaux et environnementaux, et s’étendra à d’autres ministères ainsi qu’aux provinces.

Désiré M.MUWALA-BOL’MAKOB


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