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18-11-2011 à 11h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE
NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le vendredi 18-11-2011 à 16 H 45| AFRIQUEREDACTION PAR:LES
FINANCES
La huitaine prise par le Tribunal de Grande Instance de la Gombe dans l'affaire inscrite au rôle 20497 opposant le i public, la BCC et parties civiles au prévenu
Roger Alfred Yaghi, ancien PCA de la BC, interviendra le lundi 21 novembre prochain. Ce jour-là, le prévenu sera fixé sur son sort.
Le jeudi 11 novembre dernier, lors de l'audition du réquisitoire du ministère public suivi de la plaidoirie de la défense, le Procureur de la République avait
requis contre le prévenu des peines allant de 3 à 20 ans pour les différentes infractions, ainsi que le paiement des dommages et intérêts avoisinant le million Usd proportionnels aux préjudices
commis.
Roger Alfred Yaghi qui continue de clamer à son innocence et de parler d'un complot ourdi contre sa personne, est poursuivi par le ministère public pour plusieurs
infractions de faux en écriture, d'usage de faux, de banqueroute, de dissimulation de biens, de blanchiment de capitaux et d'extorsion.
Dans sa plaidoirie, le collectif d'avocats de Yaghi a rejeté une à une toutes les infractions en soutenant que, le ministère public ne sous-tend pas ses accusations
par des preuves. Et il a encore présenté la gestion de la BC sous Yaghi comme exemplaire ayant élevé cette banque au classement de la première congolaise lors de l'exercice 2008 ; et qu'elle a
fait faillite non du fait de la gestion de son client mais à cause des dettes souveraines de l'Etat qui l'ont conduite aux difficultés de trésorerie. Et pour aider cette banque, a-t-il soutenu,
la BCC avait désigné un représentant provisoire pour siéger dans tous les organes de gestion et de s'opposer à toute décision allant dans le sens contraire aux intérêts publics.
Pour le collectif d'avocats de Yaghi, ce représentant provisoire est le responsable de la situation actuelle de la BC. Et pour accréditer cette thèse, il a brandi
un rapport de l'ANR qui met en cause ce représentant provisoire qui se serait rendu coupable de transmission des informations inexactes au gouverneur Masangu pour le conduire à la mise sous
gestion de la BCC de la BC.
Cependant, le collectif d'avocats de Yaghi n'a nullement parlé des faits de gestion qui ont conduit au dysfonctionnement de la BC ; il se contentait d'évoquer les
effets supposés de la faillite de la BC et non les causes pour lesquelles le ministère public poursuit son client. Et les faits évoqués dans le rapport de l'ANR démontre de manière on en peut
plus clair que la BC n'était pas bien gérée et que tous les griefs portés à charge de son ancien PCA par le ministère public ne sont pas du tout infondés.
UNE BANQUE CREEE A DES FINS INAVOUABLES
Née des cendres de la Fransabank achetée par des investisseurs à 2002, la BC est la propriété des hommes d'affaires établis au Congo et Roger Alfred Yaghi était
parmi eux après avoir été l'objet d'une expulsion collective ensemble avec le tristement célèbre sujet libanais Kanafer, en 1995. Après qu'il ait neutralisé d'autres actionnaires par des combines
compliquées au centre desquelles sa femme joua un rôle de premier ordre, Roger Alfred Yaghi devient l'actionnaire majoritaire par la concentration entre ses mains de 3/4 des actions détenues par
lui-même et les siens. A partir de ce moment, il gère la BC selon son bon vouloir, et il n'avait de compte à rendre à personne: il intervenait à tous les niveaux de décision engageant les
activités de la banque. Ainsi, la BC entra dans la gestion artisanale. Courant octobre 2010, son frère Joseph Mirhej a procédé aux transactions frauduleuses avec une banque libanaise, la Byblos
Bank, sans l'aval de la haute hiérarchie de la BC, pour un montant de 3.500.000 Usd et 220 millions FC, logés dans un «compte suspens» ; cela est devenu une dette de la BC envers cette banque
libanaise. Et ce n'est pas rien que cela, il avait encore en violation des textes légaux et réglementaires initier des décaissements et des transferts e fonds sur la base de sa signature,
octroyer des découverts bancaires au tiers qui n'ont pas été couverts par des fiches de risque, et initier et exécuter des opérations sur des comptes des clients sans ordre ni mandat écrit lui
conférant le pouvoir de gestion ou de signature sur ces comptes. Une autre preuve de la megestion de la BC est apportée par les accusations contre Bassem Barakat, un autre sujet libanais, cadre à
la BC, qui a également détourné des fonds, en transférant mensuellement au Liban 2 mille Usd alors que sa rémunération mensuelle était de 1.715 Usd.
Quant au PCA Yaghi, malgré les assertions de son collectif d' avocat, il se serait coupable de dissimulation d'un montant supérieur à 124 millions Usd par les
mécanismes d'octroi des crédits à des sociétés-écran qu'il a créées. Il opérait des transferts réguliers et illicites au profit de ses sociétés le Swift Development international avec siège à
Bruxelles, et l'Intercap offshore, basée au Liban, spécialisée en fourniture et services. Cette dernière, après vérification, n'avait aucun contrat de fourniture ni de collaboration existant avec
la Banque Congolaise. Pour passer être au service du social des Congolais, l'ancien PCA de la BC avait, au courant de 2010, fait des dons en ambulances et matériels médicaux aux hôpitaux généraux
de Kinshasa pour un montant de 1.500.000 Usd. Pour donner uniquement le change et leurrer les décideurs en leur faisant voir son «amour» envers le Congo.
Hermann Ambalu